lundi 1 décembre 2008

Récession! (ou le retour de Robert)

Robert, du NBER (organisme qui date le début et la fin des récessions aux Etats-Unis), qui déclarait début octobre avoir toutes les peines du monde à interpréter les statistiques que lui fournissait le gouvernement américain s'est finalement réveillé!

(BN) *NBER SAYS U.S. RECESSION STARTED IN DECEMBER 2007
(Titre d'une news toute fraîche de Bloomberg envoyé par W. Il n'y a qu'un titre car la news n'est pas encore développée. Quand il y aura un article, je mettrai le lien. Voici le lien)

Je pense qu'il lit El Blogo et que ça lui a permis de clarifier ses réflexions. Bravo Robert! Toutes les félicitations du Blogo. Et en anglais aussi: We félicite you big time Robert!

La reprise au coin de la rue?

Si le champagne n'a pas le vent en poupe, je peux en revanche vous dire que la boutique Nespresso près de chez moi était bondée dès 11H00 ce matin. J'ai encore dû repousser mon réapprovisionnement. En attendant, je bois du thé.

Ce qui pose la question: si le champagne nous a poussé dans la crise, le café nous permettra-t-il d'en sortir?

Trois scènes de crime, c'est trois fois plus d'indices

Comme je le notais , le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Irlande ont reproduit le modèle américain de croissance factice durant ces dernières années.

J'entends sur France Infos que le marché de l'auto a baissé de -17% en Europe. En Espagne et en Grande-Bretagne, c'est -40% et -50% (ils n'ont pas dit le chiffre pour l'Irlande ni si les chiffres étaient d'une année sur l'autre, bien qu'on puisse le supposer).

On voit là un phénomène qui je l'espère (pour la zone Euro) va s'accentuer au fil des mois: une meilleure résistance du modèle économique continental par rapport à l'effondrement de ceux qui mettent de la nytroglycérine dans le moteur depuis des années (EU, RU, Espagne, Irlande). Ca semblerait juste mais la justice ne préside malheureusement pas nécessairement aux destinées économiques.

Toujours est-il que ces trois pays nous offrent un sujet d'étude exceptionnel pour comprendre les errements américains. Par exemple, l'Espagne fait partie de la zone Euro donc on voit là qu'il était possible d'aller trop loin dans l'octroi de crédits et de créer une bulle immobilière indépendamment de la politique monétaire. On peut aussi probablement identifier ce qui a permis un développement plus rapide de la titrisation en Espagne et au Royaume-Uni. Est-ce qu'elle y a été encouragé par des législations spécifiques? Si oui, de quand datent-elles? Est-ce l'absence de législation? Ce marché est-il né de choix d'organismes privés qui auraient pu tout aussi bien développer ces produits en France, en Italie ou en Allemagne s'ils l'avaient jugé stratégique? Il y a également eu de la titrisation aux Pays-Bas et en Italie mais dans une moindre mesure. Pousser par quelles banques? Qui a fait du lobbying auprès de qui pour que cela soit possible? Où?

La diffusion (ou non) du modèle américain de croissance factice dans les économies européennes peut permettre d'en expliquer la nature, les ressorts et les mécanismes. Cette étude comparée est essentielle au "reverse engineering" de la crise qui nous permettra d'en sanctionner les responsables mais surtout d'éviter la prochaine.

La crise au coin de la rue

Le "Nicolas" près de chez moi à une nouvelle banderolle de deux mètres de large au-dessus de l'entrée: "CHAMPAGNES -20%". Il n'y a pas que le temps qui soit gloomy...