La croissance américaine a été de -6,2% au quatrième trimestre et pas -3,8% comme annoncé précédemment. Les -3,8% m'avaient un consterné et j'y voyais une manoeuvre destinée à créer l'illusion que, dans la croissance ou dans la crise, les Etats-Unis étaient toujours "Number 1". Ils n'ont pas tenu sur cette ligne plus d'une révision (il y en a en théorie trois par annonce mais ils ont fait des révisions sur trois ans en 2007 donc en gros c'est n'importe quoi). Il y en a encore une le mois prochain. On se demande bien à quoi sert le premier chiffre s'il peut-être révisé dans ces proportions. Enfin bon: Don't get me started!
Comment les Etats-Unis qui sont l'épicentre de cette crise pourrait ne pas en subir les conséquences les plus dramatiques? Leur économie reposait sur la consommation à crédit et le crédit a disparu... C'est leurs institutions et leur modèle de croissance qui sont remis en cause au premier chef. Alors on va encore tenter de nous expliquer qu'ils "marchent sur l'eau" mais c'est ce qu'on nous dit depuis dix ans et il est maintenant avéré que c'était un mensonge. Je serais surpris que cela devienne vrai dans les deux ans qui viennent.La vérité, c'est que je n'ai aucune confiance dans les stats éco américaines et que je suis persuadé qu'elles seront manipulées sans vergogne dans le but de faire croire à la possibilité de la continuation du leadership américain.
Le marché des capitaux a donné depuis 15 ans une prime inouïe à la première économie mondiale en matière d'afflux de capitaux. Cet afflux a eu un effet d'entraînement car grâce à lui c'est effectivement aux Etats-Unis qu'on avait la plus forte croissance (il y avait des raisons structurelles pour qu'ils aient plus de croissance mais pas du tout dans ces proportions). C'était vraiment "The winner takes it all". Les américains sont devenus accrocs au capital étranger et doivent maintenant aller en rehab. Ils sont pour l'instant en salle de dégrisement et ils ont encore l'impression qu'en soudoyant leurs gardiens, ils obtiendront encore un fix. D'où les pipos statistiques actuels et à venir.
Note: c'est peut-être en voyant que les chiffres européens et japonais publiés après leur première annonce étaient tellement mauvais qu'ils se sont dits qu'ils pouvaient s'en tirer avec moins de contorsions statistiques. Ils sont toujours, à les en croire, dans le peloton de tête des pays "les moins mauvais". How convenient.
vendredi 27 février 2009
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