Le taux de chômage US est à 9,6%. D'après les stress tests effectués fin mai, le scénario le pire était 8,8%. Just sayin...
La bourse atteint un plus bas depuis deux mois. Une nouvelle série de pertes massives semble se profiler à l'horizon (on reparle d'AIG). La situation est singulièrement similaire à celle de l'été dernier. La bourse également s'était remise d'aplomb jusqu'à fin juin puis s'était retournée pendant l'été, pour finalement exploser en vol à la rentrée. Le plus haut en mai 2008 avait été 13000 points, en juin 2009, c'est un plus modeste 8800.
Morgan Stanley veut à nouveau "trancher" des CDOs pour donner un bon rating à une partie d'entre eux. Good luck with that. C'est en gros le mécanisme de structuration qui a permis cette crise. L'idée est toujours de faire estampiller AAA ces titres par les agences qui n'hésiteront pas à apposer doctement leur sceau.
Bon article de David Reilly de Bloomberg News sur les efforts de relations publiques des banques après la crise. En tentant de se disculper en réécrivant l'histoire de la crise ("c'est la faute à pas de chance"), elles veulent empêcher un retour de bâton de la régulation. Pour étayer son propos, le journaliste cite un professeurs d'Harvard de "Louisiana State" (je n'ai rien contre Louisiana State mais il est quand même désespérant de voir que les "elite institutions" n'arrivent toujours pas à critiquer les banques comme elles le méritent). Citant le groupement pour les relations publiques des banques: In other words, no one will buy it if we say Wall Street isn’t to blame but our members want to try anyway. (Personne ne nous croira si nous disons que Wall Street n'est pas responsable mais nous alons quand même essayer.) Good luck with that too.
jeudi 9 juillet 2009
Goldman Sachs et le coup d'Etat économique
En 1953, le président de General Motors déclarait en gros: "Ce qui est bon pour GM est bon pour l'Amérique". On peut se demander aujourd'hui si la même formule légèrement adaptée ne peut pas être appliquée à Goldman Sachs: "Ce qui est mauvais pour l'Amérique est bon pour GS".
D'après un "analyste actions" de Bank of America (autant dire Mme Soleil mais le jugement est quand même intéressant en raison de l'énormité de ce qu'il révèle), Goldman serait dans les clous pour battre en 2009 son record de gains de trading établi en 2007 (record dans l'histoire de la finance, $25 milliards). Cette petite entreprise ne connaît pas la crise.
C'est en fait normal. Toutes les barrières entre l'Etat et les banques ont sauté avec la faillite de ces dernières. De manière complètement stupéfiante, les institutions financières ont utilisé leurs propres faillites comme "forcing device" pour lancer (et réussir) une OPA hostile sur l'Etat. Là où on aurait pu croire que l'inverse se produise (la reprise par l'Etat de banques en faillite), les banques ont jeté le masque et ont révélé l'emprise qu'elles avaient sur les rouages de l'Etat dans une forme inédite dans l'histoire de "coup d'Etat économique". Tout cela couvert par le sourire de l'affable Obama.
Les banques sont de fait encore plus puissantes qu'avant la crise car elles se financent désormais directement à partir de la meilleure source qui soit: les fonds publics. Elles avaient déjà plus ou moins le privilège de "battre monnaie" vu l'influence qu'elles ont par statut sur la FED. Elles se sont arrogées le droit de lever l'impôt (ce droit n'existe plus vraiment aux Etats-Unis, il vaut mieux parler du droit d'augmenter la dette). Cette usurpation ne va pas tarder à faire son chemin auprès des autres Etats et surtout des investisseurs du monde entier mais il faut bien reconnaître que pour l'instant, l'arnaque est passée comme une lettre à la poste. Il s'agit donc en réalité d'un chant du cygne* avant la chute finale (ce système a déjà magistralement échoué et ne trouvera évidemment pas de rédemption ni même d'équilibre dans sa nouvelle hypertrophie) mais tout de même: chapeaux bas!
* Un chant du cygne façon scène finale d' "Akira" dans laquelle le héro négatif se transforme en blob détruisant la moitié de la ville avant de reprendre forme humaine.
Note: j'en profite pour caser le lien vers l'article de Matt Taibbi finalement en ligne et déjà évoqué ici dans le blogo. Il s'agit d'une critique assassine de Goldman Sachs comme on n'en lit... jamais!
D'après un "analyste actions" de Bank of America (autant dire Mme Soleil mais le jugement est quand même intéressant en raison de l'énormité de ce qu'il révèle), Goldman serait dans les clous pour battre en 2009 son record de gains de trading établi en 2007 (record dans l'histoire de la finance, $25 milliards). Cette petite entreprise ne connaît pas la crise.
C'est en fait normal. Toutes les barrières entre l'Etat et les banques ont sauté avec la faillite de ces dernières. De manière complètement stupéfiante, les institutions financières ont utilisé leurs propres faillites comme "forcing device" pour lancer (et réussir) une OPA hostile sur l'Etat. Là où on aurait pu croire que l'inverse se produise (la reprise par l'Etat de banques en faillite), les banques ont jeté le masque et ont révélé l'emprise qu'elles avaient sur les rouages de l'Etat dans une forme inédite dans l'histoire de "coup d'Etat économique". Tout cela couvert par le sourire de l'affable Obama.
Les banques sont de fait encore plus puissantes qu'avant la crise car elles se financent désormais directement à partir de la meilleure source qui soit: les fonds publics. Elles avaient déjà plus ou moins le privilège de "battre monnaie" vu l'influence qu'elles ont par statut sur la FED. Elles se sont arrogées le droit de lever l'impôt (ce droit n'existe plus vraiment aux Etats-Unis, il vaut mieux parler du droit d'augmenter la dette). Cette usurpation ne va pas tarder à faire son chemin auprès des autres Etats et surtout des investisseurs du monde entier mais il faut bien reconnaître que pour l'instant, l'arnaque est passée comme une lettre à la poste. Il s'agit donc en réalité d'un chant du cygne* avant la chute finale (ce système a déjà magistralement échoué et ne trouvera évidemment pas de rédemption ni même d'équilibre dans sa nouvelle hypertrophie) mais tout de même: chapeaux bas!
* Un chant du cygne façon scène finale d' "Akira" dans laquelle le héro négatif se transforme en blob détruisant la moitié de la ville avant de reprendre forme humaine.
Note: j'en profite pour caser le lien vers l'article de Matt Taibbi finalement en ligne et déjà évoqué ici dans le blogo. Il s'agit d'une critique assassine de Goldman Sachs comme on n'en lit... jamais!
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