samedi 31 janvier 2009
L'euro encore en baisse
Pour moi, les banques centrales se comportent un peu comme des médecins qui prendraient énormément de risque avec la santé du patient, non pas pour que celui-ci ait plus de chance de s'en sortir mais pour que leur responsabilité ne puisse pas être mise en cause sur le thème: "vous voyez bien, on a tout essayé". L'ironie (en continuant à filer cette métaphore médicale) est que la maladie du patient a été innoculée par les médecins et que personne ne semble le remarquer.
On peut aussi argumenter que les banques centrales prennent le maximum de risques pour tenter de préserver leur pouvoir. Mettre les taux à zéro est leur dernier pari pour que le système reparte et que le monde financier conserve les mêmes structures. Et tant pis si on prend le risque de l'hyperinflation et de la destruction de la monnaie. Si tout se passe "selon le plan" le malade ne saura jamais qu'on a risqué sa vie inutilement pour préserver la réputation du médecin. Et si tout ne se passe pas selon le plan, il n'y aura plus ni médecin, ni malade. Perdu pour perdu...
Les banques centrales (la FED en particulier) savent que leur pouvoir sera remis en cause si les choses ne s'arrangent pas relativement rapidement. C'est une course contre la montre. Elles ne cherchent pas à nous sauver mais plutôt à se sauver elles-mêmes. Et contrairement à nous, elles n'ont plus rien à perdre! C'est un peu comme le TARP: on nous fait croire que des institutions bienveillantes mettent tout en oeuvre pour nous éviter une catastrophe mais la réalité est qu'elles mettent tout en oeuvre pour perdurer en l'état. Et dans la poursuite de cet objectif, elle se croit absolument tout permis.
Après la métaphore aéronautique et la métaphore médicale, j'ose la métaphore routière: nous sommes les passagers d'un bus dont le conducteur est poursuivi par la police. Je m'arrête là néanmoins avec l'inquiétude d'être peut-être allé un peu trop loin dans la métaphore! Je veux dire et si c'était le blogo le bus et que les lecteurs soient les passagers? Cela ferait-il de moi le conducteur? Et dans ce cas, pourquoi diable la police serait-elle à mes trousses?
Nemo auditur propriam turpitudinem allegans
Regulators, he said, should share some of the blame.
“God knows, some really stupid things were done by American banks,” Dimon said. “To policy makers, I say where were they? They approved all these banks.”
Traduction: Les banques ont fait énormément de choses stupides mais où étaient les régulateurs?
Tu sais parfaitement où étaient les régulateurs, Jamie. Ils étaient dans ta poche et ça a permis ça. Et ne dis pas que tu ne l'avais pas remarqué car cela t'as quand même coûté pas mal d'argent (même si ça a beaucoup plus rapporté). Les politiciens ont été coupables de s'être laissés corrompre. C'est tout. Pour ce qui est des régulations (et plus encore de leur absence), il faut rendre à César ce qui est à César, et reconnaître que les banques s'en sont arrogées la responsabilité. Alors quand Dimon se défausse en partie sur les régulations pour expliquer cette crise, il ne fait que se prévaloir de ses propres turpitudes.