2011
Nos dirigeants ne peuvent avoir le droit de nous entraîner dans des opérations de changement de régime sans contrôle démocratique et sans mandat de l'ONU (voir l'extrait de GG plus bas, exemple classique du "mission creep"). On a de toute façon du mal à imaginer un "regime change" qui ne passe pas par la case "guerre d'agression" (Robert Jackson, chief American prosecutor au tribunal de Nuremberg: "To initiate a war of aggression, therefore, is not only an international crime; it is the supreme international crime differing only from other war crimes in that it contains within itself the accumulated evil of the whole.").
La dérive de l'intervention "humanitaire" en Libye en une opération de changement de régime est absolument scandaleuse. Avons-nous parcouru tout ce chemin pour voir des petits roitelets décider de la guerre et de la paix à la manière de Louis XIV? Et ils le font en mentant comme des arracheurs de dents qui plus est? Quels citoyens qui se respectent peuvent s'accomoder de ces pratiques? La guerre en Libye pour y apporter la démocratie, c'est le fait du prince chez nous! Nous voilà bien pour leur donner des leçons... Non à cette guerre imbécile. Non à l'arbitraire présidentiel. Non à la recolonisation de l'Irak et de la Libye. Non, non et non!
Et savez-vous dans quelle capitale moyen-orientale on interdit les manifestations lors de ce printemps arabe? A Baghdad. Qui veut faire croire aux bonnes intentions occidentales à la lumière de cette réalité consternante?
Non, nous ne devons pas baisser la tête devant tous ces esprits médiocres dont l'agressivité et la stupidité ne peuvent conduire qu'à faire ressembler le 21ème siècle au 20ème.
Repris de GG:
Barack Obama, March 28, 2011, explaining America's involvement in the war in Libya:
Of course, there is no question that Libya -– and the world –- would be better off with Qaddafi out of power. I, along with many other world leaders, have embraced that goal, and will actively pursue it through non-military means. But broadening our military mission to include regime change would be a mistake.
Barack Obama, David Cameron, Nicolas Sarkozy, joint Op-Ed, yesterday:
The bombing continues until Gaddafi goes
Our duty and our mandate under UN Security Council Resolution 1973 is to protect civilians, and we are doing that. It is not to remove Gaddafi by force. . . . However, so long as Gaddafi is in power, Nato and its coalition partners must maintain their operations so that civilians remain protected and the pressure on the regime builds. Then a genuine transition from dictatorship to an inclusive constitutional process can really begin, led by a new generation of leaders. For that transition to succeed, Colonel Gaddafi must go, and go for good.