C'est probablement l'ouvrage que Tocqueville aurait écrit aujourd'hui. Voici l'introduction de Bill Moyers à une émission (que le blogo vous recommande) dans laquelle il recevait l'auteur d'un livre sur le lobbying. Voici les meilleurs morceaux de l'introduction à l'émission que vous pouvez lire entièrement ici (où l'on reparle de "Sir" Allen Stanford). Désolé c'est en anglais...
February 20, 2009
BILL MOYERS: Welcome to the Journal. That great movie comic and professional curmudgeon W.C. Fields once said, "you can fool some of the people some of the time — and that's enough to make a decent living."
Watching the news unfold this week about Robert Allen Stanford — he prefers "Sir Allen" as befits a true Texas charlatan — I was reminded how right the old comedian was.
This story is the gift that just keeps on giving.
Sir Allen Stanford was knighted by the Governor-General of the Caribbean island of Antigua, off-shore headquarters for his alleged, multi-billion dollar con game. He bankrolled junkets to its balmy shores for several members of Congress including Texas Republican Senator John Cornyn and New York Democratic Congressman Charlie Rangel, chair of the powerful House Ways and Means Committee. Stanford partied with Nancy Pelosi and Bill Clinton at the Democratic National Convention last summer. And when Tom DeLay was still House Majority Leader, he flew the friendly skies in Stanford's private jet 16 times in three years, including a trip to Houston for DeLay's arraignment on money-laundering charges. I am not making this up!
Sir Allen also showered millions of dollars on political campaigns; much of it in the very year Congress was debating a bill to curb financial fraud. Two of the biggest recipients were Democratic Senator Bill Nelson and Republican John McCain, one of the original Keating Five. Three key Democrats on the Senate Banking Committee got checks from Stanford, too. Surprise, surprise — the reform bill never got out of the Senate.
Never an industry to let opportunity pass by, lobbyists already are jumping all over Obama's economic stimulus, so much so the independent newspaper, "The Washington Examiner" newspaper, renamed the bill "The Lobbyist Enrichment Act."
A native Washingtonian, Bob Kaiser says the problem in D.C. is that there's just "So Damn Much Money." That's the title of his new book on the corrosion of American government.
Welcome, Bob, to the Journal.
dimanche 22 février 2009
Les banques menacées par la radicalité de... Rahm Emanuel
Vous pouvez me croire sur parole ou regarder les 40 minutes de cette émission sur les réactions d'un panel d'économistes américains aux dernières mesures du gouvernement. Il y est dit qu'il y a une ligne de fracture au sein des conseillers d'Obama entre Geithner et Summers qui sont en gros les porte-paroles de l'industrie bancaire (no surprise there) et Axelrod et Emanuel qui insistent sur des mesures politiques comme le gel des rémunérations etc... Emanuel, présenté comme un "radical" dans ce débat, a touché $18 millions en travaillant 2 ans dans une banque d'investissement (interlude dans une carrière à part ça politique). Il a dans la foulée siégé au board de Freddie Mac. Non vraiment, face à ce genre de tigre de papier, à la place des banques US, je serais mort de trouille.
Charlie Rose demande aussi si les Etats-Unis ne sont pas mieux placés qu'il y a un an par rapport aux autres zones économiques (conséquence des derniers chiffres de croissance où nos amis américains semblent mieux résister à la crise que les autres). L'idée d'une Amérique plus résistante à la crise que les autres zones économiques fait donc son chemin... Ca tombe à point nommé alors que le leadership économique américain n'a jamais été si fragile. Tant pis si cette perception va contre les chiffres de l'emploi, contre les chiffres de vente de voitures, contre les chiffres de l'immobilier et la baisse beaucoup plus rapide de la richesse des américains (plus de gens sont investis en bourse, les prix immobiliers ont déjà baissé de 20% pas en Europe etc...). Tout cela en se basant sur un appareil statistique qui a déjà été utilisé de manière politique aux Etats-Unis (après le 11 septembre) et qui est probablement de toute façon dépassé partout dans le monde par la nouveauté de la situation actuelle. Peu importe la réalité, l'important est qu'on puisse diffuser des communiqués de victoire yankee que le monde entier avale docilement et idiotement.
Dernier point dans cette émission, un ancien prof à moi qui a été au board de la FED de 2006 à 2008 se fait l'écho d'une thèse qu'on entend de plus en plus: la crise est l'occasion de modifier les "entitlements" et d'attaquer les programmes medicare et medicaid bien évidemment trop coûteux pour l'oligarchie. On connaissait l'axe précédent de la droite américaine: baisser les impôts et hurler à la mort ensuite sur le thème "on ne pourra jamais financer les engagements (redistributeurs) de l'Etat à cause des déficits" (ou la tax cut comme "forcing device" de la régression du niveau de vie de la majorité de la population au profit des plus aisés). Voici donc une nouvelle version actualisée: "avec la crise, il faut absolument mettre fin à toute pratique redistributive". Après des années de dérive droitière, il ne se rend même pas compte de l'énormité de ce qu'il avance. C'est pour ça qu'on en est arrivé là. La crise devient le nouveau facteur de légitimation des politiques de l'oligarchie alors même qu'elle en est responsable. Les oligarques ne peuvent pas perdre.
Charlie Rose demande aussi si les Etats-Unis ne sont pas mieux placés qu'il y a un an par rapport aux autres zones économiques (conséquence des derniers chiffres de croissance où nos amis américains semblent mieux résister à la crise que les autres). L'idée d'une Amérique plus résistante à la crise que les autres zones économiques fait donc son chemin... Ca tombe à point nommé alors que le leadership économique américain n'a jamais été si fragile. Tant pis si cette perception va contre les chiffres de l'emploi, contre les chiffres de vente de voitures, contre les chiffres de l'immobilier et la baisse beaucoup plus rapide de la richesse des américains (plus de gens sont investis en bourse, les prix immobiliers ont déjà baissé de 20% pas en Europe etc...). Tout cela en se basant sur un appareil statistique qui a déjà été utilisé de manière politique aux Etats-Unis (après le 11 septembre) et qui est probablement de toute façon dépassé partout dans le monde par la nouveauté de la situation actuelle. Peu importe la réalité, l'important est qu'on puisse diffuser des communiqués de victoire yankee que le monde entier avale docilement et idiotement.
Dernier point dans cette émission, un ancien prof à moi qui a été au board de la FED de 2006 à 2008 se fait l'écho d'une thèse qu'on entend de plus en plus: la crise est l'occasion de modifier les "entitlements" et d'attaquer les programmes medicare et medicaid bien évidemment trop coûteux pour l'oligarchie. On connaissait l'axe précédent de la droite américaine: baisser les impôts et hurler à la mort ensuite sur le thème "on ne pourra jamais financer les engagements (redistributeurs) de l'Etat à cause des déficits" (ou la tax cut comme "forcing device" de la régression du niveau de vie de la majorité de la population au profit des plus aisés). Voici donc une nouvelle version actualisée: "avec la crise, il faut absolument mettre fin à toute pratique redistributive". Après des années de dérive droitière, il ne se rend même pas compte de l'énormité de ce qu'il avance. C'est pour ça qu'on en est arrivé là. La crise devient le nouveau facteur de légitimation des politiques de l'oligarchie alors même qu'elle en est responsable. Les oligarques ne peuvent pas perdre.
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