mardi 12 juin 2012
lundi 9 avril 2012
Casse-toi, pauv' con!
Le blogo n'est plus très actif ces derniers temps mais il ne pouvait pas laisser ses lecteurs fidèles sans prise de position sur l'élection à venir.
Dans l'émission "Ce soir ou jamais", Frédéric Taddéi a posé la question: "Faut-il un Président cultivé?". Pour y répondre, il s'est appuyé sur l'extrait suivant d'une conférence de presse de George Pompidou. Comme le dit ce dernier: "Comprenne qui voudra..."
Dans l'émission "Ce soir ou jamais", Frédéric Taddéi a posé la question: "Faut-il un Président cultivé?". Pour y répondre, il s'est appuyé sur l'extrait suivant d'une conférence de presse de George Pompidou. Comme le dit ce dernier: "Comprenne qui voudra..."
vendredi 11 novembre 2011
Iran: la propagande tourne à plein régime
Très certainement plus rapidement que les centrifugeuses iraniennes et les médias français ne sont pas à l'abri. Si Chirac, en choisissant le scepticisme en 2003 avait jeté une lumière crue sur les mensonges américains, Juppé semble très satisfait de reprendre à son compte le rapport évidemment politisé de l'AIEA au sujet de l'Iran.
En gros, l'AIEA vivotait jusqu'en 2003 dans le monde post guerre froide où des hommes de bonne volonté tentaient de donner un avis informé sur des questions techniques. Mais le gouvernement de la première puissance mondiale a alors décidé de secouer le cocotier et a exigé de cette organisation qu'elle déforme la vérité pour servir ses buts de guerre (d'agression). L'AIEA menée par Mohamed El Baradei, si elle a fait des concessions aux pressions américaines, a maintenu une forme d'intégrité et d'indépendance insupportable pour les américains en raflant au passage un prix nobel de la paix en 2005 (avant que ce prix ne devienne une farce). La spectaculaire opération de propagande américaine sur les armes de destruction massive irakiennes a démontré sans doute possible que c'est bien la vision américaine qui était politisée et pas celle de l'AEIA comme des propagandistes infatigables essayent d'en faire courir le bruit.
Devant ces résistances insupportables aux desseins de l'Empire, vous pouvez être sûrs qu'une cellule spéciale à Washington a été créée pour mettre au point des stratégies de reprise de contrôle de ce nouvel enjeu de pouvoir (la corruption américaine se proposant évidemment pour remplacer la technique). Le résultat a été la nomination de Yukia Amano.
Et s'il y avait un doute sur la servilité d'Amano envers les américains, wikileaks et Bradley Manning ont eu tôt fait de les lever avec des "cables" d'un diplomate américain:
Amano reminded [the] ambassador on several occasions that he would need to make concessions to the G-77 [the developing countries group], which correctly required him to be fair-minded and independent, but that he was solidly in the U.S. court on every key strategic decision, from high-level personnel appointments to the handling of Iran's alleged nuclear weapons program.
Que demander de mieux? Donc voilà, le rapport de l'AEIA sur l'Iran est à voir sous cet angle: il est le produit d'une organisation désormais inféodée aux buts politiques américains. Et les américains mentent de manière routinière dès que ça leur sied (Obama ou pas), souvent de manière transparente, avec l'arrogance d'un pouvoir qui sait qu'on lui passe tout.
Alors nos médias, toujours à l'affût, ont eu tôt fait de mettre à jour ces manipulations criantes? Evidemment non. En dépit des contritions malhonnêtes qui ont suivi le traitement par les corporate media des mensonges américains sur les armes de destruction massive irakiennes, ils sont prêts à recommencer sur l'Iran sans ciller. Oh évidemment, David Sanger a remplacé Judith Miller au NYT et les personnages les plus "grillés" ont pris un backseat mais l'infrastructure est la même.
Et comment pourrait-il en être autrement? Les ronds de cuir des corporate medias qui ont menti sur l'Irak ont été promus (sauf les plus voyants, sacrifiés mais trouvant des places au chaud dans des think tanks "amis") et ceux qui ont dit la vérité ont été écartés... Comme pour la crise financière, comment espérer un changement sans régénération des cadres? Non, les excuses des corporate medias sur l'Irak étaient malhonnêtes car il ne s'agissait pas d'une erreur mais d'une opération de propagande à laquelle ils avaient sciemment participé car voyez-vous, "that's what they do".
L'Iran aujourd'hui, avec l'alcoolique vendeur de voitures d'occasion qui commandite des meurtres à Washington DC et ce rapport de l'AIEA vient prouver que la campagne de désinformation sur l'Irak n'était pas une erreur mais bien le plan ("It was not a bug, it was a feature."). Bien sûr, pour les observateurs attentifs, il y a eu mille confirmations de ce triste état de nos démocraties depuis mais une personne "normalement" (dés-)informée peut rester presque complètement ignorante du feu continu de propagande auquel elle est soumise par les vieux médias. La vérité fait néanmoins son chemin.
A lire:
The Guardian:
Of course, these are extremely murky waters and I'm not at all sure who to believe. There is probably a lot of deception taking place on both sides. But what seems to me extraordinary is the reluctance of journalists – especially in the US mainstream – to acknowledge the uncertainties and their willingness to accept what, as far as Iran is concerned, are the most incriminating interpretations.
The National Interest:
This week's surge in comments about the Iranian program is another step in a long-running process that seems destined to push U.S. policy toward a disastrous conclusion. It is a process of talking up Iran and specifically the nuclear program as if there were no greater danger to Western civilization as we know it. When this theme is voiced often enough, loudly enough, by enough people, it becomes a received wisdom that is accepted automatically with no effort to determine whether it is true. That in turn leads to the notion, also widely and automatically accepted, that an Iranian nuclear weapon must be prevented at all costs, with no effort to add up the costs.
...
The latest round in the national discourse about Iran contains several gaping holes, the biggest of which is any serious and careful consideration of what danger an Iranian nuclear weapon actually would pose. The closest things to a serious effort to posit such a danger ultimately come up short. The direction the discourse has taken has meant that any questioning of this supposedly grave danger is already outside the mainstream. But being in the mainstream does not make something valid. [ndlr: not anymore...]
A suivre, j'ajouterais les articles les plus pertinents que je trouve sur ce sujet.
- J'ai regardé les JT de 20H00 de France 2 et TF1. Aucun des deux ne replace le rapport dans son contexte comme je l'ai fait dans ce post bien évidemment. France 2 spécifie qu'il ne s'agit que d'allégations et emploie le conditionnel. TF1 affirme de manière spectaculaire et franchement honteuse que: "Reste à savoir s'ils [les dirigeants iraniens] oseront franchir la ligne rouge: faire exploser leur première bombe nucléaire. Ils devraient avoir atteint la capacité de le faire dans les six prochains mois d'après les experts." Rappelons aux propagandistes de TF1 que selon Seymour Hersh, le National Intelligence Estimate de 2011 continue à admettre que les américains n'ont pas de preuve d'un programe nucléaire militaire iranien. Qui sont ces experts mystérieux et menteurs auxquels TF1 donnent la parole en les anonymisant? Pathétique.
- Juan Cole développe les nombreux éléments de ce rapport qui sont (sans surprise vu ses buts politiques) sujets à caution.
- Autre post de Juan Cole dans lequel il rappelle notamment que l'AIEA travaille tous les jours en Iran et inventorient toutes les substances dangereuses du programme nucléaire iranien et qu'à ce jour, tout l'uranium est répertorié. Qui le dit? Pour un programme militaire, il faut déjouer ce système de contrôle. On laisse penser que les iraniens complotent tranquillement dans leur coin et que les "centrifugeuses tournent" comme le dit Sarkozy. Alors les iraniens peuvent très bien essayer de contourner les contrôles et rien n'interdit aux américains de les pincer. Faire croire que cela s'est produit est un mensonge. Mais produire une bombe alors que le matériel fissile iranien est soumis à un tel contrôle de l'AIEA tout en échappant à la vigilance américaine est quasiment impossible. C'est pour cela que les iraniens ne le font très probablement pas et que les américains se voient obligés de dire n'importe quoi et de méler à tout ça des alcooliques ex-vendeur de voiture d'occasion. Si cela vous rappelle l'Irak, c'est normal: les mécanismes sont très similaires. Un régime qui se sent menacé et qui est prêt à filer droit pour ne pas avoir d'ennui d'un côté et de l'autre, des américains bien embarrassés du fait que le régime file droit car ils sont déterminés à frapper. Peut-on s'étonner que le régime américain recourt dans les deux cas à la même solution: une propagande de bas étages?
- Leverett sur le sujet.
En gros, l'AIEA vivotait jusqu'en 2003 dans le monde post guerre froide où des hommes de bonne volonté tentaient de donner un avis informé sur des questions techniques. Mais le gouvernement de la première puissance mondiale a alors décidé de secouer le cocotier et a exigé de cette organisation qu'elle déforme la vérité pour servir ses buts de guerre (d'agression). L'AIEA menée par Mohamed El Baradei, si elle a fait des concessions aux pressions américaines, a maintenu une forme d'intégrité et d'indépendance insupportable pour les américains en raflant au passage un prix nobel de la paix en 2005 (avant que ce prix ne devienne une farce). La spectaculaire opération de propagande américaine sur les armes de destruction massive irakiennes a démontré sans doute possible que c'est bien la vision américaine qui était politisée et pas celle de l'AEIA comme des propagandistes infatigables essayent d'en faire courir le bruit.
Devant ces résistances insupportables aux desseins de l'Empire, vous pouvez être sûrs qu'une cellule spéciale à Washington a été créée pour mettre au point des stratégies de reprise de contrôle de ce nouvel enjeu de pouvoir (la corruption américaine se proposant évidemment pour remplacer la technique). Le résultat a été la nomination de Yukia Amano.
Et s'il y avait un doute sur la servilité d'Amano envers les américains, wikileaks et Bradley Manning ont eu tôt fait de les lever avec des "cables" d'un diplomate américain:
Amano reminded [the] ambassador on several occasions that he would need to make concessions to the G-77 [the developing countries group], which correctly required him to be fair-minded and independent, but that he was solidly in the U.S. court on every key strategic decision, from high-level personnel appointments to the handling of Iran's alleged nuclear weapons program.
Que demander de mieux? Donc voilà, le rapport de l'AEIA sur l'Iran est à voir sous cet angle: il est le produit d'une organisation désormais inféodée aux buts politiques américains. Et les américains mentent de manière routinière dès que ça leur sied (Obama ou pas), souvent de manière transparente, avec l'arrogance d'un pouvoir qui sait qu'on lui passe tout.
Alors nos médias, toujours à l'affût, ont eu tôt fait de mettre à jour ces manipulations criantes? Evidemment non. En dépit des contritions malhonnêtes qui ont suivi le traitement par les corporate media des mensonges américains sur les armes de destruction massive irakiennes, ils sont prêts à recommencer sur l'Iran sans ciller. Oh évidemment, David Sanger a remplacé Judith Miller au NYT et les personnages les plus "grillés" ont pris un backseat mais l'infrastructure est la même.
Et comment pourrait-il en être autrement? Les ronds de cuir des corporate medias qui ont menti sur l'Irak ont été promus (sauf les plus voyants, sacrifiés mais trouvant des places au chaud dans des think tanks "amis") et ceux qui ont dit la vérité ont été écartés... Comme pour la crise financière, comment espérer un changement sans régénération des cadres? Non, les excuses des corporate medias sur l'Irak étaient malhonnêtes car il ne s'agissait pas d'une erreur mais d'une opération de propagande à laquelle ils avaient sciemment participé car voyez-vous, "that's what they do".
L'Iran aujourd'hui, avec l'alcoolique vendeur de voitures d'occasion qui commandite des meurtres à Washington DC et ce rapport de l'AIEA vient prouver que la campagne de désinformation sur l'Irak n'était pas une erreur mais bien le plan ("It was not a bug, it was a feature."). Bien sûr, pour les observateurs attentifs, il y a eu mille confirmations de ce triste état de nos démocraties depuis mais une personne "normalement" (dés-)informée peut rester presque complètement ignorante du feu continu de propagande auquel elle est soumise par les vieux médias. La vérité fait néanmoins son chemin.
A lire:
The Guardian:
Fast-forward to 2011 and we're left wondering if these same newspapers have really taken on board the lessons of Iraq. Here, for example, is David Sanger, chief Washington correspondent of the New York Times, writing in its Sunday Review last weekend:
At the White House and the CIA, officials say the recently disclosed Iranian plot to kill the Saudi ambassador to the United States – by blowing up a tony Georgetown restaurant frequented by senators, lobbyists and journalists – was just the tip of the iceberg.
Note how the allegation of an "Iranian plot" in the US – which was greeted with a good deal of scepticism when it first surfaced last month – now appears to have become an established fact (even though it has yet to be tested in court). Not only that. Sanger's anonymous officials are now asking us to believe it is part of a bigger and even more menacing Iranian plot which stretches across continents from the Yemen to Latin America.
...Of course, these are extremely murky waters and I'm not at all sure who to believe. There is probably a lot of deception taking place on both sides. But what seems to me extraordinary is the reluctance of journalists – especially in the US mainstream – to acknowledge the uncertainties and their willingness to accept what, as far as Iran is concerned, are the most incriminating interpretations.
The National Interest:
This week's surge in comments about the Iranian program is another step in a long-running process that seems destined to push U.S. policy toward a disastrous conclusion. It is a process of talking up Iran and specifically the nuclear program as if there were no greater danger to Western civilization as we know it. When this theme is voiced often enough, loudly enough, by enough people, it becomes a received wisdom that is accepted automatically with no effort to determine whether it is true. That in turn leads to the notion, also widely and automatically accepted, that an Iranian nuclear weapon must be prevented at all costs, with no effort to add up the costs.
...
The latest round in the national discourse about Iran contains several gaping holes, the biggest of which is any serious and careful consideration of what danger an Iranian nuclear weapon actually would pose. The closest things to a serious effort to posit such a danger ultimately come up short. The direction the discourse has taken has meant that any questioning of this supposedly grave danger is already outside the mainstream. But being in the mainstream does not make something valid. [ndlr: not anymore...]
A suivre, j'ajouterais les articles les plus pertinents que je trouve sur ce sujet.
- J'ai regardé les JT de 20H00 de France 2 et TF1. Aucun des deux ne replace le rapport dans son contexte comme je l'ai fait dans ce post bien évidemment. France 2 spécifie qu'il ne s'agit que d'allégations et emploie le conditionnel. TF1 affirme de manière spectaculaire et franchement honteuse que: "Reste à savoir s'ils [les dirigeants iraniens] oseront franchir la ligne rouge: faire exploser leur première bombe nucléaire. Ils devraient avoir atteint la capacité de le faire dans les six prochains mois d'après les experts." Rappelons aux propagandistes de TF1 que selon Seymour Hersh, le National Intelligence Estimate de 2011 continue à admettre que les américains n'ont pas de preuve d'un programe nucléaire militaire iranien. Qui sont ces experts mystérieux et menteurs auxquels TF1 donnent la parole en les anonymisant? Pathétique.
- Juan Cole développe les nombreux éléments de ce rapport qui sont (sans surprise vu ses buts politiques) sujets à caution.
- Autre post de Juan Cole dans lequel il rappelle notamment que l'AIEA travaille tous les jours en Iran et inventorient toutes les substances dangereuses du programme nucléaire iranien et qu'à ce jour, tout l'uranium est répertorié. Qui le dit? Pour un programme militaire, il faut déjouer ce système de contrôle. On laisse penser que les iraniens complotent tranquillement dans leur coin et que les "centrifugeuses tournent" comme le dit Sarkozy. Alors les iraniens peuvent très bien essayer de contourner les contrôles et rien n'interdit aux américains de les pincer. Faire croire que cela s'est produit est un mensonge. Mais produire une bombe alors que le matériel fissile iranien est soumis à un tel contrôle de l'AIEA tout en échappant à la vigilance américaine est quasiment impossible. C'est pour cela que les iraniens ne le font très probablement pas et que les américains se voient obligés de dire n'importe quoi et de méler à tout ça des alcooliques ex-vendeur de voiture d'occasion. Si cela vous rappelle l'Irak, c'est normal: les mécanismes sont très similaires. Un régime qui se sent menacé et qui est prêt à filer droit pour ne pas avoir d'ennui d'un côté et de l'autre, des américains bien embarrassés du fait que le régime file droit car ils sont déterminés à frapper. Peut-on s'étonner que le régime américain recourt dans les deux cas à la même solution: une propagande de bas étages?
- Leverett sur le sujet.
vendredi 14 octobre 2011
Anonymous US officials
Les officiels américains anonymes. Vous ne les connaissez pas? En fait si. C'est sous la forme de confidences d' "officiels américains anonymes" que s'est fait l'essentiel de l'effort de propagande avant l'invasion de l'Irak.
L'officiel peut dire absolument n'importe quoi, il ne sera jamais tenu pour responsable de ses propos. Des journalistes bienveillants (dont Judith Miller, alors au NYT, est devenue le symbole), donnent à leurs lecteurs quelque chose qui a la couleur, le ton et la force d'une parole officielle mais qui est anonyme. Comme c'est pratique.
Et devinez qui nous voyons ressurgir à la faveur du complot iranien supposément déjoué par le FBI? Des officiels américains anonymes. Rien que cet élément devrait amener les commentateurs à la plus grande prudence quand ils évaluent cette histoire surtout quand ces officiels arrivent avec leur lots de petites confidences idiotes: le responsable iranien Soleimani est un "micro-manager" voyez-vous donc "il ne pouvait pas ne pas être au courant" - CQFD.
Aujourd'hui et depuis l'invasion de l'Irak, quand les Etats-Unis donnent des informations sur des faits qui pourraient justifier une action militaire, ils ont la charge de la preuve. La réaction à défaut de preuves en béton armé doit être de ne pas les croire (tout en restant ouvert à une démonstration éventuelle). Et quand des "officiels américains anonymes" rentrent dans la danse en se confiant au Wall Street Journal, il faut redoubler de vigilance...
L'officiel peut dire absolument n'importe quoi, il ne sera jamais tenu pour responsable de ses propos. Des journalistes bienveillants (dont Judith Miller, alors au NYT, est devenue le symbole), donnent à leurs lecteurs quelque chose qui a la couleur, le ton et la force d'une parole officielle mais qui est anonyme. Comme c'est pratique.
Et devinez qui nous voyons ressurgir à la faveur du complot iranien supposément déjoué par le FBI? Des officiels américains anonymes. Rien que cet élément devrait amener les commentateurs à la plus grande prudence quand ils évaluent cette histoire surtout quand ces officiels arrivent avec leur lots de petites confidences idiotes: le responsable iranien Soleimani est un "micro-manager" voyez-vous donc "il ne pouvait pas ne pas être au courant" - CQFD.
Aujourd'hui et depuis l'invasion de l'Irak, quand les Etats-Unis donnent des informations sur des faits qui pourraient justifier une action militaire, ils ont la charge de la preuve. La réaction à défaut de preuves en béton armé doit être de ne pas les croire (tout en restant ouvert à une démonstration éventuelle). Et quand des "officiels américains anonymes" rentrent dans la danse en se confiant au Wall Street Journal, il faut redoubler de vigilance...
CBS NEWS admet implicitement le matraquage anti-OWS des médias
Titre de CBS News:
Occupy Wall Street: plus populaire que vous ne le croyez
En effet, on apprend dans l'article que 54% des américains ont une opinion positive du mouvement (contre 24% négative). Alors récapitulons:
- l'article s'addresse à la population dans son ensemble en supposant qu'elle juge le mouvement impopulaire,
- la population dans son ensemble approuve massivement le mouvement.
Pourquoi diable une population approuvant largement un mouvement aurait-elle le sentiment que le mouvement n'est pas populaire?
Réponse: CBS News.
Ce qui est marrant c'est le poids que CBS News donne aux MSM. "Puisque nous disons que le mouvement est impopulaire, les gens doivent croire que le mouvement est impopulaire." Il va falloir que quelqu'un leur dise qu'ils ne sont plus ce qu'ils étaient. Dieu soit loué!
Occupy Wall Street: plus populaire que vous ne le croyez
En effet, on apprend dans l'article que 54% des américains ont une opinion positive du mouvement (contre 24% négative). Alors récapitulons:
- l'article s'addresse à la population dans son ensemble en supposant qu'elle juge le mouvement impopulaire,
- la population dans son ensemble approuve massivement le mouvement.
Pourquoi diable une population approuvant largement un mouvement aurait-elle le sentiment que le mouvement n'est pas populaire?
Réponse: CBS News.
Ce qui est marrant c'est le poids que CBS News donne aux MSM. "Puisque nous disons que le mouvement est impopulaire, les gens doivent croire que le mouvement est impopulaire." Il va falloir que quelqu'un leur dise qu'ils ne sont plus ce qu'ils étaient. Dieu soit loué!
mercredi 12 octobre 2011
Les américains ont-ils décidé d'attaquer l'Iran?
La dernière histoire à dormir debout sur un agent iranien (mais pas vraiment du "gouvernement iranien"...) commanditant un assassinat aux US va directement en bonne place au sommet de la pile d'inepties que le gouvernement américain a raconté au fil des années pour justifier ses conflits armés.
Un agent iranien décide ainsi de faire assassiner un ambassadeur sur le sol américain et il s'adresse pour cela à un cartel de la drogue mexicain "sophistiqué" (dixit le FBI - WTF?) mais (malchance, quand tu nous tiens...) tombe sur un informateur de la DEA. Caramba! Encore raté! Il lui demande "Etes-vous bon avec les explosifs?" (WTF?), lui fait un virement de $100000 (connaît-il l'existence du cash?) et lui dit "c'est pas grave si 100 ou 150 personnes meurent" (non c'est pas grave: juste la troisième guerre mondiale en gros ou au minimum un choc pétrolier). Le suspect arrêté l'avait déjà été dans une histoire de... chèques en bois. Les James Bond iraniens seraient donc à leurs heures perdues des escrocs à la petite semaine...
Il est très improbable que le gouvernement iranien (ou n'importe quel gouvernement de la planète) ait des pratiques aussi foireuses. En revanche, le gouvernement américain a récemment créé de toute pièce plusieurs "pseudo-complots terroristes" qui étaient fomentés par ses propres agents qui compromettaient des individus plus ou moins paumés et se retourner ensuite contre eux. Alors une véritable campagne médiatique se mettait en place pour marquer les esprits et alimenter la mentalité d'assiégés des américains alors que les attentats réels se font rares voire très rares.
Comme je l'ai lu chez un commentateur: le FBI prend-il le temps de créer de vrais-faux attentats chez d'autre communauté que la communauté musulmane? Pour l'instant nous n'en avons pas vu la couleur et cette technique (car c'est désormais une véritable technique) absolument déplorable ne semble viser que des musulmans. Il existe pourtant des gens aux Etats-Unis qui, si vous leur donnez une fausse bombe clé en main, iront la poser contre une clinique pratiquant l'avortement ou des bureaux de l'Etat fédéral (Timothy McVeigh?). Pourquoi utiliser l'argent fédéral pour piéger uniquement des musulmans?
Non, le fait que les américains décident de sortir cette affaire foireuse maintenant révèle sans doute qu'une opération contre l'Iran se trame. La menace des "armes de destruction massive" a perdu beaucoup de son cachet devant l'obstination du consensus des agences de renseignement américain à reconnaître ne pas avoir de preuves d'un programme nucléaire militaire iranien (opinion réitérée en 2011 selon Seymour Hersh et qui en 2007 aurait dissuadé Bush de bombarder l'Iran malgré l'insistance de Cheney et de sa clique. Dans ses mémoires Bush se lamente: "After the NIE, how could I possibly explain using the military to destroy the nuclear facilities of a country the intelligence community said had no active nuclear weapons program?" pauvre chou! (NIE= National Intelligence Estimate)). Il faut dont continuer à "créer l'évènement" sur l'Iran avec tout et n'importe quoi pour que le matin de l'attaque, l'annonce ne décroche qu'un baîllement supplémentaire des américains buvant leur café. On y est presque en gros. Cette dernière histoire ne pourrait être que de la "finition" en termes de propagande qui pourrait être utile juste avant une intervention par exemple.
L'accompagnement médiatique de ces accusations américaines est comme toujours confondant d'imbécilité et de servilité. What else is new?
Un agent iranien décide ainsi de faire assassiner un ambassadeur sur le sol américain et il s'adresse pour cela à un cartel de la drogue mexicain "sophistiqué" (dixit le FBI - WTF?) mais (malchance, quand tu nous tiens...) tombe sur un informateur de la DEA. Caramba! Encore raté! Il lui demande "Etes-vous bon avec les explosifs?" (WTF?), lui fait un virement de $100000 (connaît-il l'existence du cash?) et lui dit "c'est pas grave si 100 ou 150 personnes meurent" (non c'est pas grave: juste la troisième guerre mondiale en gros ou au minimum un choc pétrolier). Le suspect arrêté l'avait déjà été dans une histoire de... chèques en bois. Les James Bond iraniens seraient donc à leurs heures perdues des escrocs à la petite semaine...
Il est très improbable que le gouvernement iranien (ou n'importe quel gouvernement de la planète) ait des pratiques aussi foireuses. En revanche, le gouvernement américain a récemment créé de toute pièce plusieurs "pseudo-complots terroristes" qui étaient fomentés par ses propres agents qui compromettaient des individus plus ou moins paumés et se retourner ensuite contre eux. Alors une véritable campagne médiatique se mettait en place pour marquer les esprits et alimenter la mentalité d'assiégés des américains alors que les attentats réels se font rares voire très rares.
Comme je l'ai lu chez un commentateur: le FBI prend-il le temps de créer de vrais-faux attentats chez d'autre communauté que la communauté musulmane? Pour l'instant nous n'en avons pas vu la couleur et cette technique (car c'est désormais une véritable technique) absolument déplorable ne semble viser que des musulmans. Il existe pourtant des gens aux Etats-Unis qui, si vous leur donnez une fausse bombe clé en main, iront la poser contre une clinique pratiquant l'avortement ou des bureaux de l'Etat fédéral (Timothy McVeigh?). Pourquoi utiliser l'argent fédéral pour piéger uniquement des musulmans?
Non, le fait que les américains décident de sortir cette affaire foireuse maintenant révèle sans doute qu'une opération contre l'Iran se trame. La menace des "armes de destruction massive" a perdu beaucoup de son cachet devant l'obstination du consensus des agences de renseignement américain à reconnaître ne pas avoir de preuves d'un programme nucléaire militaire iranien (opinion réitérée en 2011 selon Seymour Hersh et qui en 2007 aurait dissuadé Bush de bombarder l'Iran malgré l'insistance de Cheney et de sa clique. Dans ses mémoires Bush se lamente: "After the NIE, how could I possibly explain using the military to destroy the nuclear facilities of a country the intelligence community said had no active nuclear weapons program?" pauvre chou! (NIE= National Intelligence Estimate)). Il faut dont continuer à "créer l'évènement" sur l'Iran avec tout et n'importe quoi pour que le matin de l'attaque, l'annonce ne décroche qu'un baîllement supplémentaire des américains buvant leur café. On y est presque en gros. Cette dernière histoire ne pourrait être que de la "finition" en termes de propagande qui pourrait être utile juste avant une intervention par exemple.
L'accompagnement médiatique de ces accusations américaines est comme toujours confondant d'imbécilité et de servilité. What else is new?
mardi 11 octobre 2011
L'Iran aurait cherché à assassiner l'ambassadeur d'Arabie Saoudite à Washington sur le sol américain
Etrange. L'Iran se sent très menacé depuis l'invasion de l'Irak. Dans ce contexte, le bénéfice stratégique éventuel que peut représenter l'élimination d'un ambassadeur saoudien semble a priori disproportionné par rapport au risque pris: une action de ce type sur le sol américain suffit à créer un casus belli pour une opinion américaine chauffée à blanc contre l'Iran depuis maintenant 30 ans.
Symétriquement, la construction d'une histoire foireuse par les américains (si elle est complètement dans leurs cordes comme nous l'ont démontré les "armes de destruction massive") présente le risque de ramener définitivement la stature d'Obama au niveau de celle de Bush à l'étranger mais aussi aux Etats-Unis. A l'heure d'internet, si c'est un coup monté, il va falloir qu'il ait été sérieusement bien monté pour résister à l'examen.
Bref, tentative d'assassinat ou coup monté? Pour les deux parties respectivement, il s'agirait d'une énorme imbécilité. Mon soupçon se porte donc initialement sur celui des deux qui peut le plus s'en permettre: le plus fort.
Stay tuned. Je recommande aux lecteurs qui veulent échapper au déferlement propagandiste des mainstream medias les sites Antiwar.com, The race for Iran et Juan Cole.
Let's party like it's 2003!
Update: Il ne s'agit que de factions du "gouvernement iranien" et cela ne conduira pas à une action militaire selon les américains. En regardant un peu le truc, on se demande s'il ne s'agit pas encore d'un de ces faux attentats dont la préparation est orchestrée par le FBI qui met fin héroïquement au projet dès que les "terroristes" se sont incriminés. C'est arrivé à au moins deux reprises dans les dernières années et est un modus operandi accepté par les américains. En gros, le FBI fait pousser la barbe à un de ses agents basanés qui essayent ensuite de copiner avec des gens dans des milieux musulmans et qui leur propose ensuite de faire commettre un attentat. Le FBI fournit des explosifs, rémunère parfois les "terroristes" recrutés et arrête tout le monde quand il estime avoir assez de preuves. Ca n'est pas une blague. Ils font vraiment ça. Et certains éléments de cette histoire laisse penser qu'on pourrait être dans ce genre de configuration.
Symétriquement, la construction d'une histoire foireuse par les américains (si elle est complètement dans leurs cordes comme nous l'ont démontré les "armes de destruction massive") présente le risque de ramener définitivement la stature d'Obama au niveau de celle de Bush à l'étranger mais aussi aux Etats-Unis. A l'heure d'internet, si c'est un coup monté, il va falloir qu'il ait été sérieusement bien monté pour résister à l'examen.
Bref, tentative d'assassinat ou coup monté? Pour les deux parties respectivement, il s'agirait d'une énorme imbécilité. Mon soupçon se porte donc initialement sur celui des deux qui peut le plus s'en permettre: le plus fort.
Stay tuned. Je recommande aux lecteurs qui veulent échapper au déferlement propagandiste des mainstream medias les sites Antiwar.com, The race for Iran et Juan Cole.
Let's party like it's 2003!
Update: Il ne s'agit que de factions du "gouvernement iranien" et cela ne conduira pas à une action militaire selon les américains. En regardant un peu le truc, on se demande s'il ne s'agit pas encore d'un de ces faux attentats dont la préparation est orchestrée par le FBI qui met fin héroïquement au projet dès que les "terroristes" se sont incriminés. C'est arrivé à au moins deux reprises dans les dernières années et est un modus operandi accepté par les américains. En gros, le FBI fait pousser la barbe à un de ses agents basanés qui essayent ensuite de copiner avec des gens dans des milieux musulmans et qui leur propose ensuite de faire commettre un attentat. Le FBI fournit des explosifs, rémunère parfois les "terroristes" recrutés et arrête tout le monde quand il estime avoir assez de preuves. Ca n'est pas une blague. Ils font vraiment ça. Et certains éléments de cette histoire laisse penser qu'on pourrait être dans ce genre de configuration.
lundi 10 octobre 2011
La face sombre de Steve Jobs
Si vous avez envie d'entendre une petit musique différente sur Steve Jobs après votre cinquantième apologie, gawker a pensé à vous. Il est de bon ton en pareille circonstance d'insister sur les aspects positifs de la vie d'un individu et dans la plupart des cas ça n'a pas de conséquence. Mais quand on frôle comme en l'espèce la canonisation sans procès d'un homme qui a véhiculé une véritable idéologie des nouvelles technologies, il est urgent de remettre un peu de sens critique dans le débat.
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