jeudi 26 mars 2009

So true!

Je crois qu'on est loin d'avoir épuisé les analogies entre cette crise économique et celle de 29. Que la FED ait dans les deux cas joué un rôle similaire et destructeur est un problème majeur. Le peu de hauteur de vue du commentariat économique en général est complètement désespérant. Tant que les citoyens ne se seront pas appropriés la politique monétaire (ça peut paraître absurde de vouloir que le citoyen se rende maître d'un sujet apparemment technique mais c'est la situation allemande d'une certaine manière: tout le monde est d'accord pour simplement ne pas faire n'importe quoi - et cela leur vient de... 1929), elle sera pafois utilisée au profit d'une poignée d'initiés (comme les appelle Jacques Attali) et au détriment du plus grand nombre comme dans les dernières années. Bloomberg News interviewe George Cooper qui semble avoir écrit un livre intéressant sur la question: “The Origin of Financial Crises”.

Extrait (right on!) de l'interview:

Pressley: Bernanke’s book on the Great Depression offers a different take on asset bubbles and crashes, doesn’t it?

Cooper: The traditional analysis -- and it’s safe to say Bernanke’s -- is that the Great Depression in the U.S. was caused by the Fed running monetary policy too tight in the 1930s. I think the problem actually came with running monetary policy too loose in the ‘20s. Many of the problems we have now were baked in the cake by policy in the run-up to this crisis.

La partie surlignée est pour moi au coeur du débat. Avoir la meilleure politique possible une fois que la crise a commencé est en effet un but louable et un sujet de débat mais il est relativement secondaire. Pour comprendre la crise (et en prévenir d'autres), on peut s'arrêter en 1929. La suite est inutile. La leçon qu'on a tiré de la crise de 1929 est: "la prochaine fois, il faudra faire du déficit budgétaire et une politique monétaire ultra-laxiste et tout ira bien". On n'a pas mis l'accent sur les années folles (expression que je comprends mieux après être passé par 2000-2007).

C'est un peu comme si la leçon qu'on tirait de l'ouragan Katrina était qu'il fallait organiser les secours de manière plus efficace la prochaine fois alors que la vraie leçon est évidemment qu'il ne faut pas laisser pourrir les digues mais les entretenir.

Evidemment, quand on voit le champs de forces actuel, on comprend comment l'histoire a pu oublier d'incriminer le système bancaire et la banque centrale de l'époque. Les journaux écrivent, paraît-il, "le brouillon de l'histoire" et on voit aujourd'hui comment (à part un article dans Rolling Stone) le "brouillon" des MSM (mainstream media) est biaisé en faveur des pouvoirs établis. A noter qu'aujourd'hui il y a l'internet et des cerveaux intelligents peuvent se connecter sans passer par la médiation de censeurs. Cela va changer le "brouillon de l'histoire", l'écriture de l'histoire et peut-être même l'histoire tout court. Nous verrons.

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