jeudi 3 décembre 2009

"Pay for delay"

De plus en plus de laboratoires pharmaceutiques américains utilisent une formule appelée "Pay for delay". Quand leurs brevets expirent, plutôt que de laisser des fabricants de produits génériques les concurrencer, les laboratoires détenant une licence leur reversent une partie de leurs profits pour pouvoir continuer à écouler leurs médicaments à des coûts exorbitants. En gros, si la fin du brevet fait passer le médicament de $150 à $10, il y a dans ces $140 assez de gras pour maintenir le statu quo, d'autant que les concurrents n'ont pas à se lancer dans une production qui reste coûteuse. La pratique n'est possible que parce qu'elle est "couverte" par des politiques soudoyés.

Le concept de "free-market" est vraiment complètement galvaudé aux Etats-Unis. C'est un "talking point" idéologique efficace car les concepts de base sont facilement compréhensibles. Dans la vraie vie, tous les agents économiques n'ont qu'une préoccupation: mettre à bas le "free market" pour augmenter ses rentes. D'où le caractère cardinal d'un corps politique sain dans une "démocratie de marché" car c'est à lui qu'il incombe d'être l'arbitre de ces intérêts économiques. Si le corps politique est corrompu jusqu'à la moëlle comme aux Etats-Unis, ça ne fonctionne pas et on va d'Enron en subprime en "Pay for delay" en Blackwater ou Halliburton en fonctions des intérêts en présence sans que l'idée d'un intérêt général ne puisse être ne serait-ce que formulée. (Via TPM)

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