La Cour Suprême a de fait supprimé les quelques limites qui restreignaient le rôle des sociétés dans le financement des élections américaines au nom de la liberté d'expression. J'ai déjà cité le Wall Street Journal qui s'en réjouissait dans un éditorial. Le reste des réactions est plutôt similaire à celle du NYT:
With a single, disastrous 5-to-4 ruling, the Supreme Court has thrust politics back to the robber-baron era of the 19th century. Disingenuously waving the flag of the First Amendment, the court’s conservative majority has paved the way for corporations to use their vast treasuries to overwhelm elections and intimidate elected officials into doing their bidding.
Enfin, même si tout le monde est horrifié, le mal est fait. Curiosité: Glenn Greenwald donne une opinion de juriste qui n'est pas défavorable au jugement rendu. Même s'il regrette les effets prévisibles de la décision. Il dit que de toute façon, cela ne change rien au problème car le contrôle est déjà total (thèse du blogo). J'aurais préféré qu'il nous renseigne sur les modifications à apporter à la constitution pour sortir de ce piège. Ca n'est pas la première fois que Greenwald me surprend, toujours au nom d'une application stricte du droit. On a du mal à penser que l'esprit de la constitution américaine était de livrer la populace pieds et poings liés aux intérêts corporatistes. Anyway. Une des problématiques est: le "free speech" s'applique-t-il aux sociétés? Et les autres protections constitutionnelles? C'est un sujet complexe mais le problème ici est que le résultat est inacceptable. Alors si le jugement est fidèle à la constitution, c'est cette dernière qu'il convient de changer (pas facile). Quand on voit que la décision a été à 5 contre 4, on voit bien qu'on est plutôt dans la capture idéologique que dans l'interprétation "pieds et poings liés" de la constitution. Selon certains commentateurs, c'est un cas de "legislating from the bench" soit utiliser le pouvoir de la Cour Suprême à des fins législatives.
Plus sur ce sujet dans le Daily Kos avec cette illustration:
mardi 26 janvier 2010
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