L'idée que les marchés financiers pouvaient être une solution au réchauffement climatique est "So 2006!". Cela a en tout cas rallié une "powerful constituency" (la finance) à la cause de l' "irrémédiable réchauffement qui va nous faire rôtir très rapidement si nous ne tradons pas des dérivés de droits carbones ASAP et sans modération".
On peut être sûr qu'une fois que les banques se goinfreront là-dessus, la science ne sera pas victime d'influence indue ou de manipulation... (nous en sommes d'ailleurs sans doute déjà là - les intérêts financiers liés au réchauffement ont probablement déjà une influence sur le débat).
Déjà cité récemment sur le blogo mais éclairant en l'espèce. Paul Volcker: "I wish somebody would give me one shred of evidence linking financial innovation with a benefit to the economy." Mr Volcker's favorite innovation in the last 25 years? The ATM "It really helps people. It's useful." (ATM = Distributeur de billets). Avait-on vraiment besoin d'associer les banques à cette danse? Ne devrait-on pas revenir en arrière maintenant que les marchés financiers, tels qu'ils se sont développés dans les 15 dernières années, sont totalement discrédités*?
Why do I smell a rat? Serais-je trop méfiant? Les banquiers sont des gens responsables qui souhaitent simplement améliorer les choses. On peut leur faire confiance. Right?
* Totalement discrédités? Est-ce exagéré? Je ne le pense pas. Les banques centrales essayent de nous faire croire que "ça n'est pas si grave" et qu' "on s'en remettra" mais le blogo begs to differ.
Note 1: Le Blogo n'ignore pas que sur ce sujet précis, il se situe politiquement au centre de la mouvance bushiste. Curieuse et inhabituelle compagnie. Ceci dit, l'idée que l'ensemble des opinions d'un individu doit être gouverné par son allégeance (ou son opposition) à un homme, un groupe ou une idéologie m'a toujours semblé être une insulte à son intelligence et une aliénation.
Note 2: Influence majeure sur le débat dans la décennie écoulée: Al Gore et son film (avec le vent dans le dos de l'aversion à Bush d'à peu près tout le monde - Al Gore aurait dû être président à sa place, remember?). Mais aussi la hausse du pétrole et le mythe du "peak oil" que les propagandistes ont avancé pour rationnaliser la manipulation du marché du pétrole de 2008 (Brown et Sarkozy demandent d'ailleurs fort justement que les pratiques sur ce marché soient encadrées dans leur récent édito conjoint sur la finance). L'influence de cette manipulation sur le débat climatique est oblique mais à mon avis majeure.
Note 3: Food for thought pour les lecteurs du Blogo. Josh Marshall de TPM nous livre ses impressions qui à mon avis sont similaires à un grand nombre de "bobos de base":
For years I hoped that the climate skeptics (and in the past there was still a decent amount of legit scientific skepticism) might have a point since the reality of global warming is so frightening and I have my doubts about the world's ability to get its act together to do something about it.
Unfortunately, virtually all the skeptics being freaks and eccentrics brought me little solace.
Avant de discréditer les sceptiques, il avait écrit cela dans un post précédent (il révèle malgré lui à quel point la pression sociale est centrale dans sa prise de parti "réchaufiste"):I can't say that I really have any sophisticated understanding of the science of climate change. I don't think that most people I know who are pro-cap and trade do either. For me, the fact that the vast majority of people with specialized knowledge in the field think there's a problem is good enough for me.
Put baldly like that, perhaps it suggests a certain incuriousness. But I can't be knowledgeable about everything. And I'm comfortable with the modern system in which the opinions of really knowledgeable people with expertise counts more in cases like this than people who know nothing at all.
I would not be terribly shocked if the predictions we're getting today about the climate turned out to be dramatically off. (Of course, it could be dramatically worse as well as dramatically better.) For political reasons, because there's so much nonsense in the air, you're not supposed to say that I guess. But there's inevitable uncertainty about how such a complex system as the global climate functions.Quelle part de bien-pensance dans l'ambiance actuelle? Ces sentiments (militant convaincu par mimétisme le jour mais un peu moins assuré quand il se réveille au milieu de la nuit) ne sont-ils pas extrêmement répandus? Comment peut-on, après la guerre en Irak, après la crise financière, s'en remettre au consensus? A l'opinion générale? Just the facts, please. Qui expertise les experts et surtout leurs conflits d'intérêts?
Le réchauffement climatique? "It's a slam dunk!" (c'est ce qu'avait affirmé le directeur de la CIA sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein - ça veut dire "c'est certain"). C'est précisément dans ce genre de contexte que la dissidence est primordiale. Elle ne devrait pas être redoutée mais embrassée. L'incapacité à la tolérer est l'élément essentiel qui fait toujours vibrer le bullshit detector du blogo. Mon problème essentiel, comme je l'ai dit déjà est que j'ai l'impression que les scientifiques qui nous parlent de climat n'ont pas établi assez clairement leur maîtrise du sujet. Pour cela, il faut des prévisions réalisées. Un modèle validé par la réalité. Qui a réussi cette performance? Qui a eu un prix Nobel pour cela? Et si rien n'est démontrable scientifiquement, de quoi parle-t-on exactement? Ce brouhaha vaguement intégriste me déplaît. La science ne marche pas par consensus. La théorie de la relativité était-elle le fruit d'un "consensus" politisé par des scientifiques aux intérêts convergents (self agrandizement)? Non, elle était l'oeuvre identifiable d'un individu. Elle était palpable, réfutable. Cette théorie du climat au nom de laquelle on exige des changements politiques substantiels n'a pas de visage. Elle est insaisissable.
Est-il déraisonnable de demander aux scientifiques qui soutiennent la thèse du réchauffement lié à l'activité de l'homme de nous donner des niveaux de température observables dans les dix ans qui viennent qui corroboreraient ou infirmeraitent leurs thèses? Pourquoi ne veulent-ils pas jouer à ce jeu là? Soutiennent-ils agressivement une thèse (climategate) ou bien analysent-ils une réalité objective sans prendre parti? De combien ont augmenté leurs crédits et leur influence dans les années qui viennent de s'écouler? Que rapporte l'alarmisme? Quelles mesures ont-ils pris pour que cet évident conflit d'intérêt ne vienne pas perturber leurs recherches? ;-) Ont-ils identifié ce conflit d'intérêt? L'ont-ils analysé?
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