dimanche 13 décembre 2009

Obamania no more

Selon Gallup, la popularité d'Obama vient de toucher un point bas qui n'avait jamais été enregistré précédemment à ce stade d'un premier mandat. Dès l'élection d'Obama je me disais qu'il ne pourrait s'en sortir (et encore avec beaucoup de chance) qu'en s'appuyant sur le peuple contre les lobbyists et ceux qu'ils représentent. S'il ne faisait pas de réformes profondes en entraînant avec lui la population, il serait balayé en raison des conditions économiques extrêmement adverses qu'il devait affronter. L'idée était finalement que "perdu pour perdu", autant essayer de "do the right thing". Obama étant plus mandarin que Spartacus, ça n'est évidemment pas la solution qu'il a retenue. Et le piège est maintenant en train de se refermer sur lui: il est fort à parier qu'il ne fera qu'un seul mandat.

Je ne me base pas seulement sur sa faible popularité (à ce stade du mandat selon Gallup) mais sur un chiffre plus inquiétant encore (DailyKos/Research 2000) qui montre que la tiédeur de l'ambition réformatrice d'Obama semble fortement démobiliser la base démocrate (alors même que les républicains sont galvanisés). 81% des républicains se déclarent enclins à aller voter aux prochaines "midterm elections" contre seulement 56% des démocrates. Ceux qui manquent sont ceux que Bush avait radicalisés et qui jugent qu'Obama est trop dans la continuité (crise financière, militarisme, réforme a priori "washi washa" du Health Care, libertés publiques...). C'est la rupture liée à l'incapacité du système politique américain à offrir une véritable alternance. Les américains viennent de tourner le volant et ils réalisent avec effroi que la direction ne répond plus. C'est pour ça que le Blogo dit que le système politique américain est cassé et que la crise est d'abord politique avant d'être économique. La crise économique ne peut d'ailleurs être finie puisque sa cause, la crise politique, n'a pas encore été résolue ni même identifiée (figurez-vous que les bien-nommés "Corporate Media" ne sont pas en pointe là-dessus...).

De Daily Kos:

But a bigger indicator of peril comes from a new survey question added the DK tracking poll for the first time this week. The poll now includes a rather simple indicator of baseline voter enthusiasm for the year 2010. The question offered to respondents is a simple question about their intentions for 2010:

QUESTION: In the 2010 Congressional elections will you definitely vote, probably vote, not likely vote, or definitely will not vote?

The results were, to put it mildly, shocking:

Voter Intensity: Definitely + Probably Voting/Not Likely + Not Voting

Republican Voters: 81/14
Independent Voters: 65/23
DEMOCRATIC VOTERS: 56/40

Two in five Democratic voters either consider themselves unlikely to vote at this point in time, or have already made the firm decision to remove themselves from the 2010 electorate pool. Indeed, Democrats were three times more likely to say that they will "definitely not vote" in 2010 than are Republicans.

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