On ne peut pas dire que les membres de la power structure responsables de la crise économique doivent affronter de nombreuses récriminations dans le débat public (Bernanke, homme de l'année de "Time" par exemple). A toutes fins utiles, ils prennent cependant les devants et commencent à faire entendre une petite musique qui vise à les exonérer d'à peu près tout. Je note pour l'instant les tendances suivantes:
- Jamie Dimon devant le Congrès et Summers à Davos nous expliquent que les crises financières sont des "facts of life" qui arrivent "tous les 5 à 7 ans" selon Dimon et "tous les trois ans" selon Summers. Ils ne reconnaissent donc pas à cette crise de caractère exceptionnel. Un autre LTCM, une autre crise asiatique ou un autre crash de 1987: "a bump in the road" en quelque sorte. Circulez, il n'y a rien à voir.
- Il est souvent dit également que la bulle de l'immobilier était globale et qu'il est donc incorrect de mettre spécifiquement en cause les Etats-Unis et la FED (je crois que cela a été mis en avant spécifiquement dans une étude récente de la FED). Le subprime et Fannie/Freddie (véritables symboles de la "regulatory capture") n'ont donc pas été les éléments d'une évolution américaine spécifique. D'où ma question: Où sont les obligations pourries basées sur des emprunts hypothécaires français qui ont explosé dans des banques américaines? Cette banalisation du cas américain au prétexte que les prix ont monté, puis baissé partout est une tentative transparente de désinformation.
Dans le même registre, on peut noter que Bernanke exonère à bon compte la politique de taux extrêmement bas de la FED de tout rôle dans la bulle de l'immobilier. La confiance revient un peu du côté du corridor Wall Street-Washington. Encore quelques mois de calme relatif, un chômage qui baisse de 0.5% et on en sera presque à: "Une crise? Quelle crise?". Arrogance...
dimanche 14 février 2010
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