Cet article mérite d'être lu. Il s'intéresse aux origines de la crise, puis plus spécifiquement à AIG et finalement à la gestion de la crise par le gouvernement Goldman Sachs depuis septembre. Son auteur, Matt Taibbi, est ajouté derechef à la "blogo compliant list".
Alors bien sûr, c'est "Rolling Stone" et pas le wapo ni le NYT. Evidemment, ça ne nous vient pas du triptyque (FT, WSJ et The Economist). Il est quand même important que cette analyse de la crise sorte de la blogosphère et rejoigne les MSM. Gageons que cet article va être beaucoup lu sur internet et espérons qu'il constituera un tournant dans l'approche de la crise des autres médias.
Résumé: Les banques ont acheté aux hommes politiques américains un univers dérégulé depuis 15 ans à coup de lobbying et de contributions de campagne (pour des sommes ridiculement faibles par rapport aux enjeux, sans doute moins de $10 milliards en tout). Elles ont usé et abusé du fait qu'elles contrôlaient leur environnement juridique et les régulateurs pour faire des profits sans précédents en mettant en péril la société. Après avoir planté le pays, elles sont encore aux manettes et veillent à être toujours les premières bénéficiaires de toutes les initiatives du gouvernement censées apporter des solutions à la crise. Cela se fait dans l'opacité la plus totale grâce notamment aux statuts obscurs de la FED et au fait que personne à Washington ne puisse réellement lui demander de comptes.
L'article ne tire pas la conclusion naturelle de ces évènements mais le blogo s'en charge: la crise économique est avant tout la conséquence d'une crise politique préexistante. Tant qu'on ne rendra pas aux américains leur démocratie en réformant le système politique, l'économie ne pourra revenir à un fonctionnement sain. Il faut attaquer le problème à sa racine en modifiant les lois de financement de campagnes et en neutralisant les lobbyists.
mardi 24 mars 2009
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