vendredi 25 décembre 2009
Friday Plane Blogging
Note
Ce n'est pas une démonstration mais il faut bien reconnaître que ces évènements vont très bien ensemble. Même comme véhicule fantomatique et pitoyable d'une politique dont il ne décidait pas, il n'était plus utilisable. Pourquoi?
dimanche 20 décembre 2009
Ratigan s'énerve
La BCE s'en remet encore et toujours à Moody's. Ridicule.
Cela ne doit pas faire oublier que la BCE a ouvert la voie de la FED au début de la crise dans la prise en pension de papiers extrêmement douteux dont elle n'a aucune maîtrise. Aux Etats-Unis, un mouvement au Congrès et un recours devant la justice demandent au moins à la FED une plus grande transparence. En Europe, c'est dans l'indifférence à peu près générale que la BCE a pris des mesures extraordinaires sans qu'on lui demande de comptes.
Ceci étant dit, le but de ce post est de dénoncer le ridicule absolu de la BCE qui se trouve tributaire des agences de rating américaines discréditées dans la définition de sa propre politique vis à vis de la Grèce notamment. Arrêtons le massacre.
Une des idées que je défends sur ce blog est que le leadership américain (qu'on peut aussi appeler "domination" ou "empire" selon vos préférences lexicales) n'a plus qu'un dernier refuge: nos têtes. La volonté de s'en remettre aux américains pour organiser le monde ne tient plus que par la force de l'habitude. Tout indique que le système politique américain est cassé et qu'il n'est plus en mesure d'assurer cette fonction. Plutôt que de prendre les devants, le monde entier attend dans l'angoisse l'effondrement total des Etats-Unis plutôt que d'assurer une transition plus douce vers un monde multi-polaire, en essayant de se persuader que rien n'est arrivé et que c'est "business as usual".
Case in point: le rôle encore accordé par la BCE aux agences de notation américaines, parties intégrantes du complexe "Wall Street-US Gov-FED", dans ses décisions de prise ou non en collatéral de la dette souveraine grecque. S&P ayant déjà fait passer la note de la Grèce en "spéculatif", la BCE s'en remet en principe à Moody's pour décider de la prise en pension de la dette grecque en 2011.
Au nom de quoi peut-on laisser ce genre de décision à une société américaine corrompue jusqu'à la moelle? Cela va sans nul doute être modifié mais ne pourrait-on pas espérer un peu plus de réactivité de la BCE dans le contexte actuel? (via ZH)
Bonne nouvelle
Agree with that
Folks, this is how the U.S. government now operates. You would think this steep downturn would have some effect. But the legislative reform process is broken. Industry lobbyists have too much influence on every major industry issue. Apparently, the only thing that will fix the process is a major depression that galvanizes enough popular support for draconian solutions.
vendredi 18 décembre 2009
Friday Plane Blogging
jeudi 17 décembre 2009
Double comptabilité sur tous les sujets
Contractor Creep
David Kurtz | December 15, 2009, 9:51AM
The escalation in Afghanistan will increase the number of private contractors who are part of the war effort by 16,000 to 56,000, for a total of 120,000-160,000 in country, according to the Congressional Research Service.
Les patrons de banque snobbent BO
The Daily Show With Jon Stewart | Mon - Thurs 11p / 10c | |||
Clusterf#@k to the Poor House - Flight Delay | ||||
www.thedailyshow.com | ||||
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Death by a thousand cuts
Le blogo appelait ça un supplice chinois qui menaçait l'Euro mais dont le dollar était structurellement préservé. L'abaissement de la note, degré par degré, de la solvabilité des pays les plus faibles de la zone Euro constitue une vulnérabilité très importante de la monnaie unique. Quand on sait que les agences de notation les plus importantes ne sont que le bras armé du complexe "Wall Street - US gov - FED", il n'est pas difficile d'imaginer comment ces abaissements de note peuvent devenir l'outil de la politique monétaire américaine. La BCE peut bien essayer d'être "plus vertueuse": elle ne pourra jamais faire réellement d'ombre à la FED tant qu'on pourra lui mettre à peu de frais des peaux de bananes sous chacun de ses pas.
Alors, oui, la situation de la Grèce n'est pas florissante (déficit de 13% du PIB et dette de plus de 100%). Néanmoins, il faut que l'Europe dénonce le caractère partisan des agences de notation et conteste formellement leur légitimité. Elles n'en ont pas. C'est le moment de frapper au coeur ces agences discréditées, vestige loufoque de l'infaillibilité naguère supposée des pratiques financières anglo-saxonnes.
Une avancée considérable serait qu'on puisse trouver un moyen crédible (ie: contraignant) de bailout (ou d'exclusion) des pays de la zone Euro qui donnent des signes de faiblesse. Plus facile à dire qu'à faire et c'est sur cette difficulté que repose le bras de levier des agences de notation. On peut d'ailleurs considérer que l'union monétaire n'a été jusqu'à maintenant qu'en construction et que seule l'adjonction d'un processus efficace de résolution de crise la parachèvera - ou pas. L'efficacité de ce processus déterminera la solidité de la monnaie et plus simplement sa survie. Paradoxalement, les années de stabilité qu'a permis la bulle de l'immobilier américain aura permis au ciment de l'Euro de prendre ce qui est déjà pas mal. Nous allons maintenant constater si les fondations étaient assez profondes.
Note: "Pour une poignée de Gulfos". Le gulfo est la monnaie unique décidée par les pays du golfe persique hier. Comme on le voit avec l'Euro, c'est une longue marche. “The US dollar has failed. We need to delink,” said Nahed Taher, chief executive of Bahrain’s Gulf One Investment Bank. Ouch! Je ne sais pas si ce genre de déclaration va aider le Gulfo mais en tout cas c'est divertissant.
L'absurdité inégalitaire...
In 1970 the ratio of the compensation of the top 100 CEOs compared to the average production worker was 45 to 1. By 2006 it was an astounding 1,723 to one! We didn't get there by accident.
Ecart entre rémunération des grands patrons et des ouvriers multiplié par 40 en 40 ans.
C'est toujours la même histoire des 100 habitants d'une île. Ils ont tous des dons et des qualités différentes. On peut argumenter qu'un certain niveau d'inégalité entre eux est raisonnable pour influencer les comportements dans un sens qui profite à tous les habitants. Mais jusqu'où? Peut-on donner toutes les ressources de l'île à celui qui réfléchit le plus vite? Qui court le plus vite? Qui jongle avec le plus de balles? Qu'est-ce qui représente trop d'inégalités? En 2006, le consensus aurait répondu: "RIEN. Il faut les laisser se développer sans limite aucune."
En 2009, le blogo affirme que les inégalités ne peuvent atteindre un niveau qui rende impossible un fonctionnement démocratique comme les Etats-Unis en font la démonstration. Il faut une théorie de "l'inégalité juste". Par quartile, par quintile, qu'est-ce qui va permettre d'organiser efficacement une société? Quelle part des revenus, quelle part du capital au top 1%? 2%? 20%? etc...
Et surtout dans la durée. Le modèle anglo-saxon en est venu à nous persuader que les inégalités pouvaient et devaient être sans limite. C'était une imposture. Mais comment résister à cette imposture si elle permet à un modèle d'être plus efficace pendant 20 ou 30 ans? A-t-on le choix? Est-on obligé de suivre? Cette crise est notre chance, en Europe continentale, de proposer autre chose au monde. Si on continue à suivre comme des moutons le modèle américain dans la réussite (c'est compréhensible) comme dans l'échec (c'est ridicule) sans essayer d'y opposer nos manières de faire, on peut tout aussi bien mettre la clé sous la porte et partir en RTT (c'est d'ailleurs ce qu'on fait). Jusqu'à ce que nos retraites soient dans des fonds de pension qui font pschittttt et que notre système de santé oublie 15% de la population. Wake-up people!
Autre point: qui peut dire que le ratio de 1 à 45 qui passe de 1 à 1723 a amélioré d'une quelconque manière nos sociétés? On mesure bien que l'inégalité est un choix politique. Elles s'exacerbent quand les élites font assez "masse" pour détourner toutes les ressources à leur profit (comme en ce moment de manière stupéfiante et glaçante aux Etats-Unis). Elles doivent-être tenues en respect par un système démocratique. Illusoire? Utopique? Pas du tout. Il n'y a qu'à voir la période d'après-guerre aux Etats-Unis: taux marginal d'imposition supérieur à 80% et inégalités bien moindre. Ca peut arriver et ça fonctionne très bien (la société tenait debout si je me souviens bien et on est même allé sur la Lune). Est-ce seulement l'effondrement du communisme qui a fait réapparaître cette face sombre du capitalisme? Peut-être bien. Il faut désormais trouver une méthode durable pour la maîtrise des inégalités ne repose pas sur l'aliénation d'une bonne moitié de la planète (le capitalisme n'aurait eu visage humain que sous la menace d'une alternative communiste - déjà développé sur le blogo à la fin de ce post). On ne peut donner toutes les ressources à un seul habitant de l'île. Sinon de toute façon, tôt ou tard, il se prendra un coup de pelle dans la tête. Ca n'est donc même pas dans l'intérêt de l'heureux élu.
Il faut trouver des modèles pour essayer de quantifier une "sustainable inequality" sur le moyen et long terme. Il faut des cibles. Pourquoi le PS ne met-il pas ça quelque part dans son programme? A oui, ils sont trop occupés à se ridiculiser.
Ne dites pas à ma mère que je suis trader chez Goldman...
Sujet évoqué dans les sessions de training chez Goldman Sachs: "Comment parler de Goldman aux membres de votre famille".
Still, Goldman’s tarnished reputation has become a hot topic inside the bank. A few months ago, at a meeting of Goldman’s in-house leadership program, known as the Pine Street Group, the bank’s image came up. The group of 30-odd people wrestled with questions like how to talk to family members about Goldman and its role in the financial world.
Another question that came up was what to do if someone at a cocktail party started criticizing Goldman. Mr. van Praag, who ran the meeting, suggested that the executives should explain how Goldman made its money. But another Goldman executive offered a different answer: change the subject.
Imaginez-vous que vous bossez chez Goldman, quelle solution choisissez-vous?Post-It
Un classement de blogs. Les quatre blogs financiers désignés sont les quatre que je lis. Good or bad?
Un psychologue très à gauche s'interroge sur la passivité de la population américaine face à l'avalanche de désastres qui s'abat sur elle. La réponse est un peu "lourde" mais la question est intéressante: A psychologist asks: Have consumerism, suburbanization and a malevolent corporate-government partnership so beaten us down that we no longer have the will to save ourselves?
Le gouvernement US change une règle fiscale en loucedé, résultat: $38 milliards d'exemption pour Citigroup. Par for the course. Voilà qui va aider cette banque à vertueusement rembourser son TARP pour pouvoir payer des bonus illimités. Change you can believe in.
Ludwig Von Mises (économiste de l'école autrichienne mort en 1974): "There is no means of avoiding a final collapse of a boom brought about by credit expansion. The alternative is only whether the crisis should come sooner as a result of a voluntary abandonment of further credit expansion, or later as a final and total catastrophe of the currency system involved."
Food for thought: la croissance américaine était de 10% en 1934.
La hausse du plafond du déficit américain a été votée. Seulement $290 milliars au lieu des $1,9 trillions qui ne passaient pas et qui auraient préservé les démocrates d'un nouveau vote avant les midterm. Il va donc y avoir un vote toutes les six semaines à ce rythme là. Olé!
Krugman dézingué. Il soutenait en 2001/2002 la création d'une nouvelle bulle pour remplacer la précédente du NASDAQ. Et cette bulle, il la voyait... dans l'immobilier! Il faut le lire pour le croire. Le débat dans les cercles économiques sur la création d'une bulle a donc bien eu lieu mais pas en catimini. Au vu et au su de tous. Evidemment, personne ne s'en souvient car les conséquences semblaient alors lointaines. Il parle tranquillement d'une bulle dans l'immobilier comme l'objectif naturel de Greenspan dans la situation donnée. Krugman circa 2002 dans le NYT: "To fight this recession the Fed needs…soaring household spending to offset moribund business investment. [So] Alan Greenspan needs to create a housing bubble to replace the Nasdaq bubble."
Can you believe that? Voir ici aussi. (via ZH)
THE BUBBLE WAS NOT A BUG, IT WAS A FEATURE.
Le vote de confirmation de Bernanke est demain! Le Sénateur Merkley l'avait lâché et McCain s'apprêtait à le faire. Le "man of the year" de Time peut-il briser le momentum? Il serait intéressant de voir à quelle date ont été nommé les autres "men of the year".
mercredi 16 décembre 2009
Time Magazine nomme Bernanke "Person of the year"
Cet homme est un de ceux qui portent la responsabilité la plus grande dans cette crise (pas étonnant que chacune de ses actions vise précisément à en dissimuler l'étendue le plus longtemps possible). Avant d'être à la FED, il a été président du "Council of Economic Advisors" de Bush. Toujours fidèle sidekick de Greenspan. C'est une catastrophe ambulante. Il symbolise à lui tout seul un système en faillite. "Man of the year"? Not quite. I'd rather crown him: "Disaster of the decade"!
Note: J'ai lu le début de l'article et il s'agit bien d'une apologie. Irréel.
mardi 15 décembre 2009
Le mépris de la démocratie dans l'intelligensia US
Germany’s chancellor, Angela Merkel, and France’s president, Nicolas Sarkozy, have repeatedly stated that their countries have a stake in the future of Afghanistan and the future of NATO. But both are wary of pushing their voters too far, too fast. (Both have essentially postponed their decisions on further troop contributions until late next month.) Democratically elected leaders cannot ignore public skepticism, but they should not surrender to it when they know better.
(Il est conseillé aux dirigeants européens d'être sourds à leurs opinions publiques en ce qui concerne l'Aghanistan.)
On est au coeur du mépris de la démocratie par les élites américaines. C'est vrai sur tous les sujets mais en particulier sur les guerres. Les "gueux" ne sont là que pour payer les rêves de grandeur de leurs élites et donner leurs vies (pour les militaires). Absolument méprisable. (relevé par Glenn Greenwald)
lundi 14 décembre 2009
Obama redéfinit l'hypocrisie
"I Did Not Run For Office To Be Helping Out A Bunch Of Fat Cat Bankers On Wall Street. Some people on Wall Street still don't get it."
Comme dit un "comment" de Zero Hedge, ça ressemble à l'URSS où on ne pouvait "rien croire avant que cela ne soit officiellement démenti". Il est trop tard pour ces accents populistes auxquels Summers s'est également essayé hier dans les "Sunday Talk Shows" ainsi que Geithner la semaine dernière. Ca ne trompe plus personne. Par contre, ce discours montre qu'ils ont compris qu'ils avaient un gros problème. Les sondeurs de la Maison Blanche avaient-ils omis la question jusque là? Est-ce une réponse à Matt Taibbi qui a encore frappé avec un article retentissant mettant en cause les connivences entre l'équipe économique d'Obama et Wall Street? La saison des bonus arrive et Obama a choisi d'y faire face avec des larmes de crocodile.
Note: Pourquoi s'oppose-t-il à une taxe sur les bonus similaire à celles qui se préparent au Royaume-Uni et en France? Quel hypocrite!
dimanche 13 décembre 2009
The largest guilt trip ever*
Felix Salmon, ancien de l'équipe de Roubini qui tient désormais un blog pour Reuters, décrit dans ce post comment à peu près toutes les institutions américaines (Obama y compris) essayent de faire en sorte que les américains ne quittent pas leurs maisons et continuent à payer leurs mensualités en les culpabilisant alors que cela n'est pas du tout à leur avantage. Mais ça marche. Seuls 3% des américains recoureraient au "défaut stratégique" alors que 32% auraient un emprunt supérieur à la valeur de leur maison.
Salmon explique que tous les acteurs économiques rationnels dans cette situation rendraient leurs clés mais que la culpabilisation parvient à convaincre la population d'agir contre son intérêt. Il note par exemple qu'Hank Paulson recommandait aux particuliers un comportement qui aurait conduit un employé de Goldman Sachs à être licencié s'il avait appliqué ces préceptes dans son travail*. Je crois l'argument recevable et je pense que tous les politiques ou journalistes qui donnent des conseils financiers fallacieux aux américains sous prétexte de préserver "le système" devraient être dénoncés. Cette culpabilisation n'est probablement pas le seul facteur ceci dit. On peut quand même imaginer que de nombreux américains n'ont tout simplement pas envie de partir de chez eux (ou de ce qu'ils croyaient être chez eux).
Quoi qu'il en soit, mon rapide résumé ne fait pas vraiment justice à ce post et aux liens qui y figurent. Je vous le recommande (en anglais).
* Hank Paulson était ministre des finances mais aussi ancien CEO de GS.
Je suis rassuré...
“Steps can be taken to re-launch securitization, but to re-launch it on a sound basis so as to facilitate the provision of credit to the economy and the better distribution of risk among market participants,” Papademos said.
The ECB can influence the asset-backed bond market because it accepts the securities as collateral for loans to banks. It said on Nov. 20 that from March, newly issued asset-backed securities it is presented as collateral must be graded AAA/Aaa from two ratings companies instead of just one.
En gros, la BCE a compris que les agences de notation racontaient n'importe quoi en matière de produits titrisés (notamment) alors elle a décidé de régler le problème en demandant leur avis à deux agences plutôt qu'une (ce qui me semblait déjà être la norme). C'est affligeant. Le problème est évidemment le conflit d'intérêts de ces agences, pas le nombre d'avis sollicités! Et cela représente de plus une manne pour ces acteurs faillis.
A noter: la plupart des deals aux Etats-Unis étaient notés par deux agences ce qui n'apportait évidemment aucune garantie. L'impatience qu'ont tous les gens qui en vivent de relancer la titrisation sans réfléchir une seule seconde aux défauts structurels du produit est compréhensible. Ce qui est surtout fascinant, c'est qu'on les laisse faire avec Sarkozy par exemple qui, influencé par les acteurs du secteur, a déclaré au printemps qu'il fallait "relancer la titrisation car elle permet la croissance". Et ce alors qu'il dirige un pays plutôt épargné par ce fléau... Les "talking points" des banques ont encore un écho étonnnant dans la sphère politique à qui il incombe pourtant de faire le ménage.
Obamania no more
Je ne me base pas seulement sur sa faible popularité (à ce stade du mandat selon Gallup) mais sur un chiffre plus inquiétant encore (DailyKos/Research 2000) qui montre que la tiédeur de l'ambition réformatrice d'Obama semble fortement démobiliser la base démocrate (alors même que les républicains sont galvanisés). 81% des républicains se déclarent enclins à aller voter aux prochaines "midterm elections" contre seulement 56% des démocrates. Ceux qui manquent sont ceux que Bush avait radicalisés et qui jugent qu'Obama est trop dans la continuité (crise financière, militarisme, réforme a priori "washi washa" du Health Care, libertés publiques...). C'est la rupture liée à l'incapacité du système politique américain à offrir une véritable alternance. Les américains viennent de tourner le volant et ils réalisent avec effroi que la direction ne répond plus. C'est pour ça que le Blogo dit que le système politique américain est cassé et que la crise est d'abord politique avant d'être économique. La crise économique ne peut d'ailleurs être finie puisque sa cause, la crise politique, n'a pas encore été résolue ni même identifiée (figurez-vous que les bien-nommés "Corporate Media" ne sont pas en pointe là-dessus...).
De Daily Kos:
But a bigger indicator of peril comes from a new survey question added the DK tracking poll for the first time this week. The poll now includes a rather simple indicator of baseline voter enthusiasm for the year 2010. The question offered to respondents is a simple question about their intentions for 2010:
QUESTION: In the 2010 Congressional elections will you definitely vote, probably vote, not likely vote, or definitely will not vote?
The results were, to put it mildly, shocking:
Voter Intensity: Definitely + Probably Voting/Not Likely + Not Voting
Republican Voters: 81/14
Independent Voters: 65/23
DEMOCRATIC VOTERS: 56/40
Two in five Democratic voters either consider themselves unlikely to vote at this point in time, or have already made the firm decision to remove themselves from the 2010 electorate pool. Indeed, Democrats were three times more likely to say that they will "definitely not vote" in 2010 than are Republicans.
vendredi 11 décembre 2009
"Carbon rights". It's so 2006...
L'idée que les marchés financiers pouvaient être une solution au réchauffement climatique est "So 2006!". Cela a en tout cas rallié une "powerful constituency" (la finance) à la cause de l' "irrémédiable réchauffement qui va nous faire rôtir très rapidement si nous ne tradons pas des dérivés de droits carbones ASAP et sans modération".
On peut être sûr qu'une fois que les banques se goinfreront là-dessus, la science ne sera pas victime d'influence indue ou de manipulation... (nous en sommes d'ailleurs sans doute déjà là - les intérêts financiers liés au réchauffement ont probablement déjà une influence sur le débat).
Déjà cité récemment sur le blogo mais éclairant en l'espèce. Paul Volcker: "I wish somebody would give me one shred of evidence linking financial innovation with a benefit to the economy." Mr Volcker's favorite innovation in the last 25 years? The ATM "It really helps people. It's useful." (ATM = Distributeur de billets). Avait-on vraiment besoin d'associer les banques à cette danse? Ne devrait-on pas revenir en arrière maintenant que les marchés financiers, tels qu'ils se sont développés dans les 15 dernières années, sont totalement discrédités*?
Why do I smell a rat? Serais-je trop méfiant? Les banquiers sont des gens responsables qui souhaitent simplement améliorer les choses. On peut leur faire confiance. Right?
* Totalement discrédités? Est-ce exagéré? Je ne le pense pas. Les banques centrales essayent de nous faire croire que "ça n'est pas si grave" et qu' "on s'en remettra" mais le blogo begs to differ.
Note 1: Le Blogo n'ignore pas que sur ce sujet précis, il se situe politiquement au centre de la mouvance bushiste. Curieuse et inhabituelle compagnie. Ceci dit, l'idée que l'ensemble des opinions d'un individu doit être gouverné par son allégeance (ou son opposition) à un homme, un groupe ou une idéologie m'a toujours semblé être une insulte à son intelligence et une aliénation.
Note 2: Influence majeure sur le débat dans la décennie écoulée: Al Gore et son film (avec le vent dans le dos de l'aversion à Bush d'à peu près tout le monde - Al Gore aurait dû être président à sa place, remember?). Mais aussi la hausse du pétrole et le mythe du "peak oil" que les propagandistes ont avancé pour rationnaliser la manipulation du marché du pétrole de 2008 (Brown et Sarkozy demandent d'ailleurs fort justement que les pratiques sur ce marché soient encadrées dans leur récent édito conjoint sur la finance). L'influence de cette manipulation sur le débat climatique est oblique mais à mon avis majeure.
Note 3: Food for thought pour les lecteurs du Blogo. Josh Marshall de TPM nous livre ses impressions qui à mon avis sont similaires à un grand nombre de "bobos de base":
For years I hoped that the climate skeptics (and in the past there was still a decent amount of legit scientific skepticism) might have a point since the reality of global warming is so frightening and I have my doubts about the world's ability to get its act together to do something about it.
Unfortunately, virtually all the skeptics being freaks and eccentrics brought me little solace.
Avant de discréditer les sceptiques, il avait écrit cela dans un post précédent (il révèle malgré lui à quel point la pression sociale est centrale dans sa prise de parti "réchaufiste"):I can't say that I really have any sophisticated understanding of the science of climate change. I don't think that most people I know who are pro-cap and trade do either. For me, the fact that the vast majority of people with specialized knowledge in the field think there's a problem is good enough for me.
Put baldly like that, perhaps it suggests a certain incuriousness. But I can't be knowledgeable about everything. And I'm comfortable with the modern system in which the opinions of really knowledgeable people with expertise counts more in cases like this than people who know nothing at all.
I would not be terribly shocked if the predictions we're getting today about the climate turned out to be dramatically off. (Of course, it could be dramatically worse as well as dramatically better.) For political reasons, because there's so much nonsense in the air, you're not supposed to say that I guess. But there's inevitable uncertainty about how such a complex system as the global climate functions.Quelle part de bien-pensance dans l'ambiance actuelle? Ces sentiments (militant convaincu par mimétisme le jour mais un peu moins assuré quand il se réveille au milieu de la nuit) ne sont-ils pas extrêmement répandus? Comment peut-on, après la guerre en Irak, après la crise financière, s'en remettre au consensus? A l'opinion générale? Just the facts, please. Qui expertise les experts et surtout leurs conflits d'intérêts?
Le réchauffement climatique? "It's a slam dunk!" (c'est ce qu'avait affirmé le directeur de la CIA sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein - ça veut dire "c'est certain"). C'est précisément dans ce genre de contexte que la dissidence est primordiale. Elle ne devrait pas être redoutée mais embrassée. L'incapacité à la tolérer est l'élément essentiel qui fait toujours vibrer le bullshit detector du blogo. Mon problème essentiel, comme je l'ai dit déjà est que j'ai l'impression que les scientifiques qui nous parlent de climat n'ont pas établi assez clairement leur maîtrise du sujet. Pour cela, il faut des prévisions réalisées. Un modèle validé par la réalité. Qui a réussi cette performance? Qui a eu un prix Nobel pour cela? Et si rien n'est démontrable scientifiquement, de quoi parle-t-on exactement? Ce brouhaha vaguement intégriste me déplaît. La science ne marche pas par consensus. La théorie de la relativité était-elle le fruit d'un "consensus" politisé par des scientifiques aux intérêts convergents (self agrandizement)? Non, elle était l'oeuvre identifiable d'un individu. Elle était palpable, réfutable. Cette théorie du climat au nom de laquelle on exige des changements politiques substantiels n'a pas de visage. Elle est insaisissable.
Est-il déraisonnable de demander aux scientifiques qui soutiennent la thèse du réchauffement lié à l'activité de l'homme de nous donner des niveaux de température observables dans les dix ans qui viennent qui corroboreraient ou infirmeraitent leurs thèses? Pourquoi ne veulent-ils pas jouer à ce jeu là? Soutiennent-ils agressivement une thèse (climategate) ou bien analysent-ils une réalité objective sans prendre parti? De combien ont augmenté leurs crédits et leur influence dans les années qui viennent de s'écouler? Que rapporte l'alarmisme? Quelles mesures ont-ils pris pour que cet évident conflit d'intérêt ne vienne pas perturber leurs recherches? ;-) Ont-ils identifié ce conflit d'intérêt? L'ont-ils analysé?
Premier vol de l'A400M
Friday Plane Blogging
The sky is the limit!
Les représentants n'ont pas d'autres choix que de voter cette augmentation. Comme ils ont finalement voté le TARP, il n'y a guère de doute sur le fait que cela passera. En revanche, le débat est un mauvais moment à passer pour tout le monde et des efforts de maîtrise des dépenses pourraient être demandés.
mercredi 9 décembre 2009
Post-It
Paul Volcker: "I wish somebody would give me one shred of evidence linking financial innovation with a benefit to the economy." Mr Volcker's favorite innovation in the last 25 years? The ATM "It really helps people. It's useful." (ATM = Distributeur de billets)
No Comment:
Census Bureau Reports Collapse In State Tax Revenue, Liquor Stores Only Bright Spot (via ZH)
De Naked capitalism: I am not sure whether Potemkin reform is worse than no reform at all, except the latter makes it abundantly clear that America is in the hands of a corrupt plutocratic elite. Au sujet des derniers amendements d'une bande de démocrates dans la main des banques visant à émasculer une loi sur la protection des consommateurs.
Plus de deux ans après le subprime, toujours aucune réforme des agences de notation. Pourquoi les Etats-Unis déstabiliseraient-ils le moyen d'influence le plus formidable qu'ils ont à leur disposition? Elles leur permettent de faire autant de dégâts que l'armée pour un coût bien moindre! (voir la Grèce) La vraie question est : pourquoi l'Union Européenne n'a pas créé son agence pour contrebalancer la propagande asservissante venant de S&P et Moody's?
La discussion avec un chauffeur de taxi
Le soutien à la guerre en Irak est indissociable du soutien aux mensonges qui l'ont rendu possible. Sans mensonge, pas de guerre. On pouvait éventuellement soutenir la guerre et s'en remettre au processus démocratique pour en décider mais on ne pouvait pas soutenir le mensonge sans être profondément opposé aux idéaux démocratiques. Un démocrate (au sens français) aurait pu soutenir l'invasion en principe mais aurait dû s'y opposer farouchement en raison des méthodes utilisées pour la déclencher. Parmi les partisans de la guerre, ce profil était inexistant. D'où la crispation fascisante qui était très nettement perceptible aux Etats-Unis à cette époque et qui ne les a pas lâché depuis. Le peuple est d'ailleurs toujours autant méprisé par le pouvoir américain avec la "surge" d'Obama en Afghanistan qui n'est pas soutenue par la population en général (on n'ose imaginer les sondages à ce sujet au sein du sous-groupe d'électeurs qu'Obama est censé représenter - quelle blague!).
Note: Après vérification, il semble que la décision d'Obama ait fait changer la position des américains sur l'augmentation de troupe en Afghanistan. Ils la soutiennent désormais. Obama vaut de l'or! Cela ne change rien au fait qu'elle n'avait pas leur préférence initialement et sans doute pas du tout parmi les démocrates. Le niveau de popularité d'Obama est tombée simultanément au plus bas enregistré à ce jour pour un président à ce stade de son mandat selon Gallup. L'effet Obama s'use (il faut dire qu'il ne s'économise pas: les couleuvres qu'il permet de faire passer sont majeures). Comme déjà dit ici, vu l'animosité qu'il déclenche chez une partie de la droite, si une partie de la gauche le lâche, il pourrait tomber très bas très vite (son socle de soutien "irréductible" est moins important que Bush).
Addendum: Sans surprise, Greenwald se déchaîne sur le sujet. Utile pour avoir une idée du mensonge inouï (et aux conséquences monstrueuses) qui a été servi aux américains par leurs élites.
Climate change? Sceptiques contre fans
A noter qu'on dit que l'année 2009 va être la plus chaude "on record". Whatevah...
(cliquez pour lire - si ça n'est pas assez gros, suivre ce lien)
mardi 8 décembre 2009
Post-It
Déjà documenté dans le blogo mais repris dans le FT. Comment les top 5 executives de Bear Stearns et de Lehman n'ont finalement pas autant perdu que communément admis lors de l'effondrement de leurs boîtes.
Newsweek lave Barney Frank plus blanc. Naked capitalism remet les choses à leur place. et comment la saucisse législative en matière financière est fabriquée. (référence à cette citation de Bismarck: "Laws are like sausages, it is better not to see them being made.")
D'après une étude de Pivot Capital Management, la Chine va exploser en vol: "Given China’s importance to the thesis that emerging markets will lead the world economy out of its slump, we believe the coming slowdown in China has the potential to be a similar watershed event for world markets as the reversal of the US subprime and housing boom." (via Naked Capitalism)
Un organisme financier international s'en prend à la politique de la FED de taux bas qui a causé la crise. C'est assez rare pour être signalé. Il s'agit de la Bank of International Settlements. (via Naked Capitalism)
Geithner s'en prend à Goldman Sachs. C'est un peu tard, Timmy. Plus personne ne te prend au sérieux.
J'ai essayé de publier un commentaire sur Zero Hedge faisant remarquer qu'il publiait beaucoup de recherches de GS et que ça servait GS. Il n'a pas été publié. (les commentaires sont généralement facilement acceptés et peuvent être à la fois vulgaire, mal écrit, vide de contenu). J'ai eu un bandeau me précisant que mon commentaire était en attente de modération. Il attend toujours. Particulièrement "thin skin" sur ce sujet...
NOTE: les commentaires en question ont finalement été publiés. Ca a pris beaucoup plus de temps que d'autres commentaires que j'avais posté mais ça n'est pas comme s'ils avaient un engagement de rapidité sur la modération des commentaires...
lundi 7 décembre 2009
Souvenirs, souvenirs
Aujourd'hui, nos vies sont complètement exposées par nos communications électroniques et les gouvernements ont décidé qu'ils y avaient plus ou moins librement accès. En tout cas aux Etats-Unis mais l'hadopi ne nous promet pas vraiment de "lendemains qui chantent" en matière de libertés publiques puisqu'elle place la France aux avant-postes du quadrillage des comportements des internautes par l'Etat.
Addendum: The big revelation is that one wireless telecom company in a single year processed 8 million law enforcement requests for GPS data on the company's wireless users. And that's just one company. (via TPM)
* J'ai plus tard perdu la naïveté qui consistait à croire que cela n'arrivait pas chez moi, notamment avec les écoutes de l'Elysée. Plus généralement, j'ai compris que les idéaux démocratiques étaient plus faciles à proclamer qu'à mettre en oeuvre en pratique. En tout cas (clin d'oeil à un lecteur qui se reconnaîtra et qui m'a fait remarquer que la formule "en tout cas" était surabondante sur le blogo), je préfère toujours les Etats qui les proclament. C'est déjà ça.
Plaque d'immatriculation
Outing du blogo sur le réchauffement climatique
En 1994, j'ai vu un documentaire de la BBC cinglant expliquant que la science du réchauffement climatique (et de ses causes humaines) était beaucoup moins évidente que ce qui était en règle générale perçu dans les mass media. Ca a été une révélation pour moi (même si je ne serais pas étonné de voir qu'EXXON a payé une résidence secondaire confortable au journaliste de la BBC). J'ai ensuite pendant plusieurs années examiné avec un oeil critique tous les discours que je lisais sur le réchauffement. Et je dois dire que je n'étais pas souvent déçu. Le schéma était simple et sans cesse répété: je voyais un titre d'article alarmiste dans un journal et j'avais en général toutes les peines du monde à trouver dans le corps de l'article des éléments très substantiels qui auraient pu justifier l'alarmisme du titre. Et puis le sujet est devenu moins brûlant ou je m'en suis un peu désintéressé, je ne me souviens plus très bien.
Le plus révélateur pour moi sur la question ne se trouvait pas dans la science (balbutiante en cette matière) mais dans le discours. Quand on sent une intensité particulière, une intolérance, un matraquage sur un sujet déterminé, il est légitime de voir l'aiguille de son "bullshit detector" tressaillir. Il ne fallait pas être un inspecteur de l'ONU en Irak pour déterminer que les gouvernements britanniques et américains étaient dans un mode propagandiste avant la guerre. Un décryptage (même pas sophistiqué) du discours de ceux-ci y suffisait largement. Pas besoin d'être expert en climatologie pour s'interroger sur les discours qu'on entend sur le climat. Il suffit de lire.
Je n'ai pas d'affinité particulière pour le sujet. Ni même d'ailleurs de conviction définitive. Ca n'est pas ma guerre. J'ai d'ailleurs fini par céder aux sirènes "réchauffistes". J'en suis arrivé au milieu des années 2000 à m'en remettre au consensus. Oui, la terre se réchauffait à cause de nous et il fallait prendre le mors au dent en changeant nos comportements. Je ne suis pas devenu militant mais j'étais prêt psychologiquement à ce qu'on m'impose des taxes, des contraintes dans le but de diminuer le danger. Le film d'Al Gore et son Nobel a eu en la matière une certaine importance (c'était avant qu'on réalise avec le Nobel d'Obama que la vie était peut-être tout simplement un peu trop ennuyeuse en Norvège). Pendant longtemps, je me suis dit que même si je ne l'avais pas vu, ce film faisait le point et apportait une réponse définitive aux problèmes qui avaient suscité mon interrogation dans les années 90. Sans doute avait-on depuis le temps envoyé des satellites qui mesuraient la température de manière indiscutable et Al Gore nous apportait la mauvaise nouvelle, "An Inconvenient Truth".
Je m'étais donc trompé. Non pas que tous les discours dans les années 90 aient été limpides ou de bonne foi mais désormais, honnêtes ou pas, ces messages s'étaient avérés aller dans le bon sens d'un point de vue historique. Seuls les faits m'intéressent. Le dogmatisme m'insupporte. J'étais donc prêt à manger mon chapeau et à me ranger à cette nouvelle orthodoxie, estampillée "Al Gore". Jusqu'à ce qu'un jour je finisse par voir le film (très longtemps après sa sortie). A ce stade, j'en avais par avance accepté les conclusions. J'ai été terriblement déçu. Alors que je m'attendais à une démonstration implacable qui me montrerait comment 10 ans de science dure avait transfiguré le débat pendant que je regardais ailleurs, j'ai eu l'impression de regarder un bonimenteur de foire (c'est avec l'élévateur électrique qu'il m'a totalement perdu). Al Gore était devenu l'homme sandwich d'une cause. Cela ne favorise pas le pragmatisme et l'objectivité. Si vous regardez ce film avec quelques notions de scepticisme climatique, il est très loin d'emporter la décision. Les effets de manche et la place laissée à l'affectif ne peut que mettre mal à l'aise un individu qui ne demande qu'à être convaincu mais qui n'est pas pour autant gouroutisable en un claquement de doigt. Je ne voyais pas en Al Gore un prophète mais un homme objectif qui avait mis son poids dans la balance car la situation l'exigeait. Vu son envergure, je lui faisais confiance pour faire un film qui rassemble ce qu'il y avait de plus convaincant sur la question. Pour moi, ça a donc fait pschittttt.
Back to square one. Je suis toujours prêt à évoluer mais j'ai besoin d'être convaincu. L'idée que "tous les scientifiques" soient d'accord me laissent complètement froid. La force corruptrice capable de fédérer un tel unanimisme n'est pas difficile à décrypter: l'intérêt. La catastrophe imminente procure des crédits, du prestige et de l'attention à des scientifiques dont l'univers serait beaucoup plus morne s'ils n'étaient pas au coeur du "devenir de l'espèce humaine". Que le climat soit un lieu privilégié de développement des croyances et des superstitions est une réalité qui est trop peu examinée. Pourquoi ne met-on jamais en avant que la vie de climatologiste n'est pas la même selon qu'ils sont au centre du devenir de l'humanité ou qu'ils sont des scientifiques "nerdy" ignorés de tous? Le "climate gate" esquisse comment une orthodoxie peut être obtenue au sein d'une communauté si cette orthodoxie est alignée sur les intérêts de cette communauté. C'est exactement similaire au monde bancaire et au subprime (facile d'y croire quand ça rapporte). La FED n'arrrive-t-elle pas à faire régner une orthodoxie totale dans le monde académique américain sur l'économie? Il faut que les médias cessent de retranscrire des discours sans décrypter systématiquement les intérêts qu'ils servent. (Vaste programme! C'est celui du blogo.)
Voilà donc comment j'ai évolué sur le sujet (en fait pas tellement). Une opinion de plus me direz-vous et vous aurez raison. J'ai cependant une proposition: j'aimerais voir les scientifiques dont c'est la responsabilité faire des projections (températures en fonction de l'activité humaine). Une fois qu'ils auront remis leurs copies, on mettra en place le (ou les) systèmes de mesure qu'ils prescrivent et on confrontera leurs projections aux résultats. No more BS. Si ça n'est pas possible ou si leurs résultats sont faux, ils apparaîtront à la face du monde comme des escrocs. Sinon ils auront droit à une avalanche de Nobels. Any takers?
Cette formalisation des projections et des mesures est cruciale. Mon petit doigt me dit que les grands gourous du climat n'aimeront pas du tout ce nouveau carcan qui les contraindra à quitter les incantations pour rentrer dans un semblant de démarche scientifique. Pourtant il n'y a pas de piège: on leur demanderait d'un côté les projections et de l'autre la définition des méthodes de mesure adaptées. Le seul problème, c'est qu'une fois que le système est calibré, plus de filets: ils sont tributaires, comme le reste de leurs contemporains de données techniques.
Vous allez me dire: "Mais Mr Blogo, tout le monde sait qu'on ne peut pas prévoir le climat, que cela varie d'une année sur l'autre etc...". Prédire le climat est pourtant ce qu'ils font toute la journée en nous promettant au passage de brûler en enfer (bonjour la mesure). Mais s'il faut attendre 5 ans très bien. 10 ans pourquoi pas? 20 ans? Au delà, nous demander de prendre des mesures substantielles pour des effets qu'on ne peut pas mesurer ni prévoir relève trop de l'acte de foi. C'est inacceptable. Il faut un échéancier. Quelque chose de dur. Quand serons-nous frappés par quel fléau (remontée des eaux, désertification...). Il faut des engagements durs. S'ils ne peuvent pas en fournir, de quelle science se réclame-t-il donc qui mériterait qu'on les écoute? Cette confiance qu'il demande sans établissement préalable de crédibilité doit leur être refusée au nom du bon sens.
Le blogo n'ignore pas que des lobbies de toute sorte poussent dans l'autre sens. La raison pour laquelle je fais un post sur ce sujet sans en parler est que le vent souffle aujourd'hui très fortement dans les voiles des "réchauffistes". Une des réactions d'un climatologue suite au "climate gate" a été de dire: "Arrêtons la guerre de tranchée de tranchée idéologique: nous avons gagné". C'est un peu une victoire à la pyrrhus car même si le réchauffement est partout dans les médias et dans les esprits, les politiques ne font pas grand chose. C'est d'ailleurs probablement le meilleur indicateur du véritable "état de la science". Tout le monde "walk the walk and talk the talk" mais les émissions augmentent inexorablement. Cela permettra aux esprits curieux un jour d'en avoir le coeur net. Espérons que cela ne sera pas mort de soif dans un désert en Normandie. Au fond, j'en doute mais rien n'est impossible: le hasard peut faire que l'hystérie cohabite avec la vérité même si la première dessert la seconde.
Barry Ritholtz for the Swedish model
This is why the Japanese model of saving banks, versus the Swedish model of saving Banking, was such a poor choice.
Banks are currently operating in a survival mode: They are hording capital, not lending, making decisions based on their needs. It is what they are supposed to do, and anyone surprised by this does not understand how coprorate entities make decisions or operate.
It is the reason why throwing billions of dollars are banks in the first place was the wrong decision: We should have followed the Swedish model. The FDIC should have put insolvent banks into receivership; they senior management is replaced, the shareholders wiped out, the debt written down to zero. The assets — the bad paper, the accounts, the healthy parts of the bank — gets sold off or spun out as a new public entity. It is adequately capitalized, without crushing toxic assets and piles of leveraged debt.
What we would have gotten for out trillions of taxpayer dollars was a well capitalized, low leveraged, low debt financial sector, capable of making loans and driving the economy forward.
Instead, we have a grievously wounded banking sector, clinging to its cash, fighting to survive, economy be damned.
How long will we be locked into this ineffective paradigm? This is the ill conceived plan of Hank Paulson, Ben Bernanke and George W. Bush during the panic months of late 2008/09. That ill thought out approach was bad enough; making matters worse is the fact that the same failing approach has been embraced by Tim Geithner, Larry Summers and Barack Obama.
The sooner we admit that TARP was a disaster and that the financial sector remains a debacle, the sooner we can get rid of the horrific Japanese model.
The Swedes brighter banking system beckon . . .
vendredi 4 décembre 2009
Les américains majoritairement pour la torture (grâce à Obama)
C'est donc un legs du benêt texan, d'Obama et de Jack Bauer: les américains sont désormais majoritairement pour la torture. Greenwald le relève:
Currently just over half of Americans say that the use of torture against suspected terrorists in order to gain important information can either often (19%) or sometimes (35%) be justified. This is the first time in over five years of Pew Research polling on this question that a majority has expressed these views. (NDLR: Merci Barack Obama!*) Another 16% say torture can rarely be justified, while 25% say it can never be justified.
...
With these new numbers, it's virtually impossible to find a country with as high a percentage of torture supporters as the U.S. has. In Iran, for instance, only 36% believe that torture can be justified in some cases, while 43% believe all torture must be strictly prohibited. Similarly, 66% of Palestinians, 54% of Egyptians, and over 80% of Western Europeans believe torture is always wrong.
...
Adam Serwer says that this is "what happens when one party in a two party system makes something outrageous part of its political platform: Even the most abhorrent behavior can be mainstreamed." That's basically true, but even leaving aside the fact that many Democrats acquiesced to if not outright supported the same polices, this outcome is also attributable to our collective and very bipartisan decision not to investigate and prosecute the torture crimes that were committed. After all, how is it possible to credibly maintain that we believe torture is some sort of extreme crime and absolute evil when we sat by while our political leaders did it and now refuse to comply with our obligations to prosecute it?
* A noter aussi que l'institut sondage ne pose cette question que depuis 5 ans! Avant, la réponse allait de soi... Happier times, quand le commandant Sylvestre m'apparaissait encore comme une caricature marrante mais grotesque.
"They who can give up essential liberty to obtain a little temporary safety, deserve neither liberty nor safety." Benjamin Franklin. Cela s'est vérifié assez rapidement.
jeudi 3 décembre 2009
Confirmation de Bernanke devant le Sénat
Bunning ("The AIG Bailout alone is enough to send you back to Princeton.") Nice!
Demint
Rumeur: le Japon sur le point de vendre des treasuries?
"Pay for delay"
Le concept de "free-market" est vraiment complètement galvaudé aux Etats-Unis. C'est un "talking point" idéologique efficace car les concepts de base sont facilement compréhensibles. Dans la vraie vie, tous les agents économiques n'ont qu'une préoccupation: mettre à bas le "free market" pour augmenter ses rentes. D'où le caractère cardinal d'un corps politique sain dans une "démocratie de marché" car c'est à lui qu'il incombe d'être l'arbitre de ces intérêts économiques. Si le corps politique est corrompu jusqu'à la moëlle comme aux Etats-Unis, ça ne fonctionne pas et on va d'Enron en subprime en "Pay for delay" en Blackwater ou Halliburton en fonctions des intérêts en présence sans que l'idée d'un intérêt général ne puisse être ne serait-ce que formulée. (Via TPM)
mercredi 2 décembre 2009
Post-It
Mark Pittman, le journaliste de Bloomberg à l'origine de la plainte demandant à la FED de faire la lumière sur le trillion + distribué aux banques en coulisse dans la foulée du TARP meurt à 52 ans.
Nassim Taleb décide de disparaître (médiatiquement parlant). Il refuse de participer au débat public en raison de son absurdité, illustrée selon lui par la volonté des politiciens américains de confirmer Ben Bernanke à son poste. C'est probablement une posture et gageons qu'on le reverra pointer son nez au prochain évènement majeur. Il faut dire que j'ai fait une recherche sur nom dans youtube il n'y a pas longtemps et qu'il a été de moins en moins sollicité par les médias depuis le début du rebond de la bourse en mars (ou depuis qu'il se montre verbalement assassin avec la FED, Summers et Geithner. A vous de voir...).
Zero Hedge relaie une étude de VoxEU sur le commerce mondial qui chute plus rapidement qu'en 1929.
L'arrogance bancaire est de retour. Il est vrai que ces voleurs vont mieux. Ils retrouvent leur morgue. Le Figaro nous dit que: "La City se déchaîne contre Nicolas Sarkozy", lequel s'était permis de critiquer le modèle anglo-saxon. Là je me mets à bien sentir des petits "comités du peuple". Comment osent-ils faire autre chose que regarder piteusement leurs chaussures? Ce niveau d'arrogance est le signe d'un pouvoir malade. Comme Rumsfeld en son temps, je m'aventure à pronostiquer: "the City is in its last throes". Rumsfeld avait dit sur l'Iraq: "The insurgency is in its last throes." Il s'était trompé.
Note: C'est Attali qui disait dans une vidéo que j'avais postée que la City contrôlait encore plus la politique brit que Wall Street ne contrôlait la politique US. Difficile à imaginer mais je lui fais confiance. Attali ne prend souvent pas de gants avec la City et Wall Street mais il faut se rappeler qu'il avait été villipendé par le triptyque et la City qui lui avait fait quitter la BERD.
Vous vous souvenez quand le Blogo s'attaquait à Nouriel Roubini et à son concept du carry-trade qui allait, en disparaissant avec la remontée des taux US, agir comme une force de rappel sur le dollar affaibli et le faire briller à nouveau de mille feux? Le Blogo essayait de garder la tête froide et demandait: les taux sont bas aux Etats-Unis depuis janvier, pourquoi faut-il un édito de Roubini dans le FT début novembre pour que cette question apparaisse "on the map" (même les dirigeants chinois l'ont repris à leur compte lors du voyage d'Obama en Chine qui a suivi). Surtout, le blogo demandait: "Pourquoi Roubini ne quantifie-t-il pas du tout l'effet de ce carry trade sur le marché des changes?". Après tout, le marché des changes est probablement le plus gros marché financier en volume et il n'a pas attendu le "carry-trade" pour avoir cette taille. "Le carry-trade!" éructait Roubini. "Combien de divisions?" répondait froidement le blogo. Et bien Caroline Baum de Bloomberg s'est posée la même question et Paul Kasriel lui répond qu'il n'y a pas (encore) de carry-trade substantiel. D'où probablement l'absence de données de Roubini pour soutenir sa thèse. Quant à savoir pourquoi il s'est mis à s'agiter sur ce sujet tout à coup... En tout cas, cela faisait planer un doute "pro-dollar" au-dessus des marchés. Je ne crois pas pour ma part que la confiance inébranlable de tous les commentateurs éco US de poids en leur économie soit un simple hasard...
Bloomberg a un article sensationnaliste nous expliquant que des banquiers de Goldman demandent des permis de port d'armes. Il n'y a pas grand chose derrière mais Zero Hedge en profite pour demander: "Ne sommes-nous pas allés trop loin dans le Goldman bashing/trashing"? Quelle question bizarre pour Zero Hedge. Une autre chose troublante est que Zero Hedge, en faisant souvant mine de la critiquer, ne cesse de poster de la recherche Goldman. Alors on peut justifier ça en disant: "ce sont les meilleurs, c'est leur recherche qui compte etc...". NON! La recherche de GS est comme toutes les autres recherches: elle sert GS. Full Stop. Alors Zero Hedge filiale du Vampire Squid? Il faut tout envisager. Au début de Zero Hedge, il y avait des infos privilégiées sur un scandale impliquant... GS. Qui diable aurait pu apporter ces informations? Quoi de mieux qu'une investment banks pour lancer le buzz sur un site traitant d'investment banking? Quelques articles dénonçant ZH dans des médias amis et hop, "emballé, c'est pesé", GS contrôlerait un site majeur apparemment contestataire. Goldman Sachs qui contrôle aussi El Blogo: ahahahahahahahahahahahahahah! (rire sardonique - d'ailleurs c'était téléphoné: dans blogo il y a "go" comme dans Goldman). Et même si Goldman n'a pas créé Zero Hedge, qui peut garantir qu'ils ne le contrôleront pas dans six mois? Vi-gi-lan-ce. Non, disons plutôt: paranoïa aigüe. Indispensable sur le net.
L'or à $1203
Ca alors...
Bright-sided: How the Relentless Promotion of Positive Thinking Has Undermined America
By Barbara Ehrenreich
Metropolitan Books, Henry Holt: New York
Hardcover, 256 pages, $12.42
October 2009