vendredi 10 avril 2009

Obama: le rêve s'estompe

Obama avait dénoncé l'utilisation abusive par Bush des "State Secret privileges" pendant la campagne. Il s'agit pour le président de pouvoir mettre fin à des enquêtes ou à un procès unilatéralement en invoquant, en gros, l'équivalent du secret défense. Bush s'en est servi pour empêcher les poursuites contre son administration de manière assez transparente. Obama a décidé de poursuivre ces pratiques et se voit assez violemment critiqué à gauche pour cette raison. Keith Olbermann, un journaliste qui a redonné une voix à la gauche à la télévision ces dernières années, a attaqué Obama sur ce point mercredi soir. Glenn Greenwald qui a tenu longtemps à laisser le bénéfice du doute à la nouvelle administration n'est plus très loin de tirer le tapis. Voir TPM également.

Obama est par ailleurs toujours dans l'idée de laisser de 35000 à 50000 militaires en Irak "indéfiniment" pour "aider les irakiens et protéger les intérêts américains". Le projet colonial néoconservateur demeure donc là-bas (avec la plus grande ambassade du monde notamment) et il n'est pas difficile d'imaginer un scénario où à la faveur d'un "réchauffement" de la situtation là-bas, Obama termine son mandat avec un niveau de troupe équivalent au niveau actuel (si la situation économique le permet). En attendant, des dizaines de milliers de manifestants irakiens se sont rassemblés contre l'occupation hier. Le premier budget militaire sous Obama est encore en augmentation.

Si on ajoute à cela le soutien indéfectible aux banques de l'administration qui n'a fait que renommer le "plan Paulson" en "plan Geithner" en gardant les mêmes transfuges de Goldman Sachs pour l'administrer, on doit reconnaître qu'Obama débute plus sa présidence en gardien du temple (vermoulu) qu'en agent du "change we can believe in". Obama n'a jamais vraiment troublé le sommeil de quiconque à Washington et cela ne semble pas à être à son programme anytime soon.

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