mardi 27 octobre 2009

Au risque de lasser...

Oct. 23 (Bloomberg) -- Citigroup Inc., which has yet to repay $45 billion in federal assistance, has more lobbyists than any other company who registered to try to shape legislation regulating the financial industry, U.S. Senate records show.
The New York-based bank, 34 percent-owned by the U.S. government, is listed as a client by 46 of the 1,537 lobbyists who filed with Congress to work on President Barack Obama’s push for rules to limit financial risks and impose stricter consumer protections.

Anger management anyone?

Cela dit que Citigroup qui bénéficie de $45 milliards d'aides de l'Etat et qui est possédée par le contribuable à 34% est la société qui a le plus de lobbyists à Washington (46).

Buffett fait du Bourdieu "hardcore"

Warren Buffett, dont la sincérité a déjà ravi le blogo, en remet une couche dans une interview à la BBC (via Bbg).

“The idea that the people who move money around are some favored class -- and they are in this country even in terms of taxes -- is getting pretty far away from where we should be.”

Et puis ce passage "Bourdieu for dummies":

“I was lucky at birth,” Buffett said. “I shouldn’t delude myself into thinking I am some superior individual. Most of the rich people in the United States and the U.K., they wouldn’t have done quite as well if they were in Bangladesh or some place like that.”

Citations

The Big Picture a rassemblé les citations les plus frappantes d'intervenants connus lors d'une conférence réunie récemment sous l'égide de The Economist. Sélection du Blogo:

Niall Ferguson, Laurence A. Tisch Professor of History, Harvard University, William Ziegler Professor of Business Administration, Harvard Business School:

The problem of being a declining empire doesn’t have a solution.” (Referring to the suggestion that a great many, if not all, of America’s problems are fixable.)

Robert J. Shiller, Arthur M. Okun Professor of Economics, Yale University:

“Look up ‘bubble’ in an economic textbook and it’s not there.” (Referring to the shortcomings of the traditional economic curriculum.).

Elizabeth Warren, Chair, TARP Congressional Oversight Panel:

“The reason banks lost confidence in each other is because they looked at their own books.” (Referring to the loss of confidence that roiled markets during the darkest days of the crisis.)

Jeffrey D. Sachs, Director of The Earth Institute, Quetelet Professor of Sustainable Development, and Professor of Health Policy and Management, Columbia University:

“It was grotesque.” (Referring to fact that, despite its extraordinary size, the $62 trillion credit default swap market was essentially unregulated.)

“This was a crisis made in the U.S.” (Referring to the suggestion that China’s export policies played a key role in creating the credit bubble.)

George Soros, Chairman, Soros Fund Management:

“Bankers have too much power.” (Referring to the hold that Wall Street has over Washington.)

Stephen Roach, Chairman, Morgan Stanley Asia:

Those who are looking for a “V”-shaped recovery are in for “a rude awakening.”

“The imbalances going into the crisis were large to begin with. Now, they are bigger than ever.”

Sheila C. Bair, Chairman, Federal Deposit Insurance Corporation:

“Insured deposits are being used in ways that I don’t like to see.”

Post-It (3)

Timmy dit-il bien ce que je crois qu'il dit? De Bloomberg,
Asked whether tax cuts enacted during the Bush administration should be allowed to expire next year, he said, “it does not make sense to raise taxes in a recession” and that “getting growth on track led by the private sector is still our most important priority.” Tim Geithner laisse entrevoir que les tax-cuts (essentiellement pour les riches) mises en place par Bush et qui "expirent" normalement l'an prochain pourraient être reconduites. Il dit qu'augmenter les impôts nuit à la croissance et que les baisser la favorise. C'est un des faux théorèmes qui ont alimenté la phase de croissance déséquilibrée depuis 30 ans dont nous sortons actuellement. Les américains y croient dur comme fer (même si ça ne joue qu'en faveur d'un très petit nombre). Il faut dire qu'il n'y plus aucun lien entre ce que l'Etat américain gagne et ce qu'il dépense. C'est un peu comme si vous êtiez sûr que votre banque vous financerait à fonds perdus jusqu'à votre mort: a quoi bon aller demander une augmentation à votre employeur même si vous la méritez? La partie "revenus" n'a qu'une incidence mineure sur votre train de vie... (Si vous êtes vraiment malin vous avez peut-être déjà arrêté de bosser - dont acte.)

Ce post de Naked Capitalism (déjà référencé dans un autre post mais longtemps après la publication) qui signale que les vieux médias US expliquent désormais aux américains que "seuls des losers minoritaires sont encore amers sur la crise" et que "It's time to move on". Les liens dans le post sont intéressants. On peut considérer que la population ne s'est jamais faite avoir par ses dirigeants dans ces proportions mais il y a une nouveauté par rapport à 1789 (par exemple): les citoyens sont désormais satisfaits avec des chips et un poste de télé. La capacité à avaler des couleuvres est donc démultipliée. Nous verrons donc.

Zero Hedge fricote avec Alex Jones. Zero Hedge a posté un extrait d'un documentaire d'Alex Jones. Alex Jones est un "truther" (vous savez: il y avait des petits hommes verts dans le World Trade Center qui ont tout fait péter etc...) qui est en train de faire une petite fortune en dénonçant "le complot global de tous contre tous". J'imagine que c'est inévitable sur internet et j'ai dû ici-même référencer des choses que je ne cautionnerais pas forcément après plus amples informations quelques mois après (même si rien ne me vient à l'esprit et que je pense être conservateur). Je suis un peu gêné qu'Alex Jones ne fasse pas partie des "not linkable" de Zero Hedge. Vigilance donc. Toujours.

La circulation de 400 journaux papiers chutent de 10% en 6 mois aux US. Je n'irai pas pleurer sur leurs tombes (je l'ai déjà dit?).

Après la 100ème faillite de l'année, Sheila Bair qui dirige le FDIC (l'organisme qui garantit les dépôts aux Etats-Unis) se fend d'une vidéo de 3min disant que tout va bien. Scary.
Le chaos administratif que va tôt ou tard dévoiler la crise de l'immobilier commence à se voir: “Bank of America and Countrywide Home Loans destroyed mortgage documents, and “recreate” them by “insert(ing) data as they see fit,” to cover up their own failure to keep records – or their fraud – according to a federal RICO class action. (via TBP) Tous ces prêts ont été faits en dépit du bon sens par des gens pressés de gagner quelques dollars. Qui plus est, s'il y avait vaguement quelques personnes disposées à "keep the records" durant le boom, il est clair que tout s'est très vite dégradé depuis que cela ne rapporte plus rien. C'est la dislocation du marché. C'est pour ça que la démocrate Marcy Kaptur a solennellement demandé à la chambre des représentants aux américains de squatter leurs propres maisons si les banques n'étaient pas en mesure de produire le mortgage. Dans de nombreux cas, elles ne le sont pas (ou avant 2015 en tout cas!). Voir également Gretchen Mortgenson du NYT sur la question ici. (via TBP aussi)

Dans le même ordre d'idée, tout le marché des mortgage est désormais nationalisé. Fannie/Freddie sont nationalisés et le subprime a disparu (remplacé en partie par le US gvt avec des trucs genre no money down etc...). Et ce n'est pas parce qu'on l'estampille "Etat" qu'un système complètement dysfonctionnel devient par miracle fonctionnel: les fous ont les clés de l'asile.