Les politiques font souvent le contraire de ce qu'ils annoncent et l'administration Obama ne fait pas exception. On annonce "des choix difficiles et de la transparence" et on se retrouve avec des expédients favorisant le très court terme et toujours plus d'opacité. Il y a quinze jours (j'ai un peu tardé pour en parler), l'organisme chargé des normes comptables a fait une énorme concession aux banques: elles peuvent désormais évaluer leurs actifs aux prix qu'elles souhaitent et plus aux prix de marché. Cet article explique la mesure qui intervient juste à temps pour embellir les annonces de résultats du premier trimestre.
L'idée générale qui sous-tend ce changement est la même que pour le TALF (ou Public Private Initiative qui vise à subventionner l'achat d'obligations pourries): les obligations basées sur les mortgage n'ont pas perdu de valeur parce que le marché de l'immobilier est en chute libre après dix ans d'excès, il y a juste un problème de confiance momentané et tout va rentrer dans l'ordre sous peu.
Plus rien ne vaut donc rien dans l'amérique d'Obama. Les trillions volent au-dessus des têtes des contribuables américains sans qu'ils puissent en tenir le compte. Un pouvoir politique aux ordres est déterminé à sauver l'oligarchie financière quel qu'en soit le coût. S'il faut sacrifier des principes comptables garantissant l'intégrité des acteurs économiques et faire basculer toute l'économie dans les eaux marécageuses de la manipulation comptable, so be it. Rien ne compte aux yeux du pouvoir américain au-delà de ses trois priorités essentielles: les banques, les banques et les banques (dans leur forme actuelle). Les agissements des élites économiques depuis le début de la crise nous dispensent d'une enquète approfondie sur les causes de la crise: la corruption endémique du système apparaît désormais en pleine lumière et elle ne laisse aucun doute sur les responsabilités dans ce désastre. Il est clair que la culture au sommet depuis des années est qu'on peut sacrifier le bien commun pour $1 de bonus. Alors pour des milliards...
mercredi 15 avril 2009
Goldman se moque du monde
GS a décidé de rembourser l'argent du TARP pour s'affranchir à bon compte des contraintes que cet argent engendrait. Le but est également plus généralement de se distinguer du reste des banques en faisant passer GS pour "une banque qui s'en sort sans aide de l'Etat". Pour rembourser cet argent, il a été nécessaire de faire une augmentation de capital de $5,5 milliards dans des conditions inespérées il y a à peine 15 jours: $123 l'action. Le jour suivant, l'action a baissé de 11% - à se demander si ce genre de choses ne se produisent pas.
Le problème est que GS a bénéficié des interventions de l'Etats de bien d'autres manières que par le seul argent du TARP. Les seuls montants clairement identifiés pour l'instant sont les $13 milliards perçus par l'intermédiaire du sauvetage d'AIG mais il est probable que cela ne soit qu'une goutte d'eau par rapport au total des aides touchées à ce jour (sans parler du futur avec notamment le TALF). Comme toutes les autres banques américaines d'importance, GS ne doit sa survie q'aux largesses du contribuable américain, argent du TARP ou pas. Le bailout stricto sensu n'est vraiment que du "small change" par rapport aux engagements de l'Etat dans leur globalité (le compte de Bloomberg est à $13 trillions de garantie). Le bilan de la FED a plus que doublé depuis le début de la crise (augmentation de plus d'un trillion) et une partie importante de cette augmentation a été utilisée pour maintenir le système financier à flot. Goldman a n'en pas douter en a été bénéficiaire même si l'opacité générale des mesures prises ne permettent pas d'en connaître le détail.
La ruse téléphonée de GS qui consiste à rembourser l'argent du TARP pour faire croire à son autonomie est une absurdité (qu'aucun MSM ne va bien sûr dénoncer). GS pense pouvoir échapper à la responsabilité collective des banques en remboursant $10 milliards. C'est risible.
Les banques américaines ont failli collectivement. Elles ont soudoyé les représentants du peuple pour qu'ils légifèrent contre son intérêt. Elles ont utilisé leurs relais politiques et médiatiques pour condamner "légalement" à la misère un grand nombre de citoyens. Elles utilisent aujourd'hui ces mêmes appuis politiques pour échapper aux conséquences de leurs actions et faire porter au peuple le poids financier de leur quête de profits démesurés. Ces banques doivent-être nationalisées, leur management doit être limogé. Elles doivent de plus être coupées en petits morceaux comme conseillé ici dans l'idée que "too big to fail is too big to exist". Les produits comme les CDS qui les transforment en entités interdépendantes et finalement en un seul bloc monolithique doivent être interdits.
En sous-entendant qu'après avoir remboursé $10 malheureux milliards GS aura réglé ses comptes avec le contribuable américain, la banque insulte son intelligence. Comme Michael Corleone dans "Le Parrain", le contribuable devrait lui dire: "It insults my intelligence and it makes me very angry."
Voir ce clip à 2min15s:
Le problème est que GS a bénéficié des interventions de l'Etats de bien d'autres manières que par le seul argent du TARP. Les seuls montants clairement identifiés pour l'instant sont les $13 milliards perçus par l'intermédiaire du sauvetage d'AIG mais il est probable que cela ne soit qu'une goutte d'eau par rapport au total des aides touchées à ce jour (sans parler du futur avec notamment le TALF). Comme toutes les autres banques américaines d'importance, GS ne doit sa survie q'aux largesses du contribuable américain, argent du TARP ou pas. Le bailout stricto sensu n'est vraiment que du "small change" par rapport aux engagements de l'Etat dans leur globalité (le compte de Bloomberg est à $13 trillions de garantie). Le bilan de la FED a plus que doublé depuis le début de la crise (augmentation de plus d'un trillion) et une partie importante de cette augmentation a été utilisée pour maintenir le système financier à flot. Goldman a n'en pas douter en a été bénéficiaire même si l'opacité générale des mesures prises ne permettent pas d'en connaître le détail.
La ruse téléphonée de GS qui consiste à rembourser l'argent du TARP pour faire croire à son autonomie est une absurdité (qu'aucun MSM ne va bien sûr dénoncer). GS pense pouvoir échapper à la responsabilité collective des banques en remboursant $10 milliards. C'est risible.
Les banques américaines ont failli collectivement. Elles ont soudoyé les représentants du peuple pour qu'ils légifèrent contre son intérêt. Elles ont utilisé leurs relais politiques et médiatiques pour condamner "légalement" à la misère un grand nombre de citoyens. Elles utilisent aujourd'hui ces mêmes appuis politiques pour échapper aux conséquences de leurs actions et faire porter au peuple le poids financier de leur quête de profits démesurés. Ces banques doivent-être nationalisées, leur management doit être limogé. Elles doivent de plus être coupées en petits morceaux comme conseillé ici dans l'idée que "too big to fail is too big to exist". Les produits comme les CDS qui les transforment en entités interdépendantes et finalement en un seul bloc monolithique doivent être interdits.
En sous-entendant qu'après avoir remboursé $10 malheureux milliards GS aura réglé ses comptes avec le contribuable américain, la banque insulte son intelligence. Comme Michael Corleone dans "Le Parrain", le contribuable devrait lui dire: "It insults my intelligence and it makes me very angry."
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