mardi 9 juin 2009

Couverture de la CJR

J'attirais l'attention des lecteurs du blogo il y a trois semaines sur un article de la Columbia Journalism Review traitant de la couverture des signes avant-coureurs de la crise dans la presse écrite. Il s'agissait en fait d'un dossier qui fait la couverture de la revue. Le titre: "Aveuglement". Le sous-titre: "Comment la presse économique a raté l'effondrement".

The Big Picture a les liens vers les trois articles du dossier (j'ai déjà référencé le premier dans le post précédent):

Power Problem
Dean Starkman
CJR, May/June 2009
Waiting for CNBC
Maureen Tkacik
CJR, May/June 2009
Identity Crisis
Liza Featherstone
CJR, May/June 2009

Extrait de "Power Problem":
For if the institutional response is correct, and all was done that could be done, then journalism has even bigger problems than Google and Craigslist. In the best case, if this response is to be believed, the financial press faces the problem of irrelevance—all that newsprint and coated paper, those millions of words, the bar graphs, stipple portraits, glossy photos of white guys, the printing presses, delivery trucks, and Yale degrees, is worth about as much as a New Century share.
NB: New Century était un des premiers producteurs d'emprunts subprimes. La référence à Yale nous renvoie à Amity Shlaes.

Rush Limbaugh veut la peau de GM

Un mouvement s'organise au sein des populistes républicains pour organiser un Boycott contre General Motors rebaptisée "Government Motors".

Il est quand même stupéfiant de voir la rage que provoque l'aide de l'Etat à cette industrie par rapport à la tranquilité bonhomme (dans les médias) avec laquelle a été accepté le principe d'une aide illimitée aux banques.

J'ai parlé à un ami qui travaille dans un hedge fund dans le Connecticut récemment et je lui ai demandé ce qu'il pensait d'Obama du point de vue de l'économie. Il m'a dit qu'il était soucieux notamment à cause de la manière dont le dossier GM était traité. C'est l'histoire de la paille et de la poutre j'imagine. L'idée que les banques aient pu être trop ou mal aidées ne faisait pas partie de ses catégories mentales. Encore une victime du triptyque (Wall Street Journal, Financial Times, The Economist).

Stiglitz sceptique sur la santé retrouvée des banques

Commentaires sur la santé financière apparente des banques (bloomberg via Atrios):

(Stiglitz dit qu'en soutenant les banques l'Etat ne fait que gagner du temps et un autre ajoute que les profits rapportés pour Q1 sont de la poudre aux yeux liés aux nouvelles règles comptables)

The revival may be short-lived. Analysts who have examined the quarterly profits and government tests say that accounting rule changes and rosy assumptions are making the institutions look healthier than they are.


The government probably wants to win time for the banks, keeping them alive as they struggle to earn their way out of the mess, says economist Joseph Stiglitz of Columbia University in New York. The danger is that weak banks will remain reluctant to lend, hobbling President Barack Obama’s efforts to pull the economy out of recession.

Citigroup’s $1.6 billion in first-quarter profit would vanish if accounting were more stringent, says Martin Weiss of Weiss Research Inc. in Jupiter, Florida. “The big banks’ profits were totally bogus,” says Weiss, whose 38-year-old firm rates financial companies. “The new accounting rules, the stress tests: They’re all part of a major effort to put lipstick on a pig.”

Green Shoots?

Les "green shoots" (les bourgeons de la reprise) ne sont pas encore censés montrer que les choses s'améliorent mais plutôt qu'elles se dégradent moins rapidement. Dans ce registre, je notais il y a six mois que le champagne était à -20% dans le "Nicolas" en bas de chez moi (banderole au-dessus de la porte). Et bien les choses s'améliorent car la banderole est revenue mais elle indique maintenant -15%. Exciting times!

Voilà c'était la minute "anecdotal evidence". C'est sans doute plus fiable que les chiffres de l'emploi parus vendredi qui donnaient 9,4% de chômeurs et seulement 345,000 pertes d'emplois pour mai. Ces chiffres seront évidemment rectifiés, cela n'échappe plus aux lecteurs aguerris du Blogo. Barry Ritholtz (qui frôle la crise d'apoplexie à chaque fois que ces chiffres sont publiés) exprime de sérieux doutes quant à leur qualité et incrimine comme d'habitude le Birth/Death adjustment model. A noter que le chiffre des NFP (non farm payroll: -345 000) a une origine statistique complètement indépendante du chiffre sur le chômage (9,4%). Aussi ce graphe interactif sur l'évolution de l'emploi aux Etats-Unis depuis 2004 est très spectaculaire si on le laisse défiler.

Graphes sur l'emploi et les récessions. Les barres verticales grises sont les récessions (via The Big Picture).