lundi 22 juin 2009

Un petit dessin vaut mieux qu'un long discours...

L'indispensable Barry Ritholtz nous offre une illustration de la crise qui vaut toutes les éructations exaspérées, tous les soupirs désespérés et toutes les grognements ulcérés du Blogo. Ce qui vient de se passer ces 12 derniers mois est d'une gravité inouïe et nous ne sommes qu'au tout début des conséquences économiques et politiques de ce séïsme.
Il s'agit d'un diagramme des montants évalués à plusieurs reprises par Bloomberg (et linkés par le Blogo en mars) correspondant à tous les engagements pris par l'Etat américain depuis le début de la crise. Il ne s'agit bien évidemment pas de cash exigible immédiatement sinon la faillite serait d'ores et déjà avérée.
Il est clair qu'à la Maison Blanche (et en bonne société en général), on fait semblant de croire qu'une partie importante de ces "carrés" ne sont que des garanties apportées temporairement et qu'une fois l'orage passé (vous savez: après "la reprise du second semestre"), tout va rentrer dans l'ordre et que les actifs pourris vont reprendre du poil de la bête. En attendant, l'immobilier continue sa chute qui va être à la fin des fins le déterminant majeur de la profondeur de la cicatrice que laissera cette crise sur l'économie mondiale. Il est possible que certaines de ces lignes de crédit ne soient effectivement pas utilisées entièrement mais il est également possible que certains carrés explosent (Fannie/Freddie par exemple). Ce total évalué aujourd'hui à $15 trillions par Ritholz ne s'élevait ainsi qu'à $12,8 trillions fin mars selon Bloomberg et $11,6 trillions fin février toujours selon Bloomberg.

Ce dessin donne l'ordre de grandeur de ce qui est en train de se passer. Alors penser que cela n'est qu'un petit nid de poule sur l'autoroute de la croissance et de la prospérité relève de la méthode Coué, laquelle a été adoptée sans coup férir par l'Etat, les banques et les médias américains car elle leur permet à court terme d'échapper à leurs responsabilités. A noter qu'il ne s'agit en rien d'une crise de confiance mais bien de l'effondrement du "bridge to nowhere" financier que les autorités monétaires américaines ont décidé de construire à la suite des attentats du 11 septembre* en redéfinissant au passage le concept d' "apprentis sorciers".

El Blogo vous souhaite donc une joyeuse "reprise du second semestre" (plus qu'une grosse semaine à attendre!).

*Pour ceux qui se demandent ce que le 11 septembre vient faire là-dedans et qui pensent être tombés sur un site conspirationniste (9/11 "truthers"), je tiens à les rassurer sur le fait qu'il n'y a aucun lien entre El Blogo et Jean-Marie Bigard et je les invite à suivre le lien suggéré. Si vous n'êtes pas convaincus par le post (et même si vous l'êtes d'ailleurs), vos critiques et vos commentaires sont les bienvenus pour faire avancer la réflexion du Blogo.