mardi 26 janvier 2010

Incroyable

La FED de New York demande à ce que soit donné à des aspects du sauvetage d'AIG le statut de secret d'Etat ou quelque chose d'approchant. Toujour plus fort!

Barry Ritholtz de "The Big Picture" est sur le coup (reproduction d'une grande partie de ce post):

This has to be the most outrageous headline I’ve read since whatever the last headline was that made me apoplectic:

SEC mulled national security status for AIG details

In a little noticed story over the weekend, Reuters has discovered that the New York Federal Reserve want to invoke national Security rules to keep the details of the bailout a secret.

It reveals the degree to which the NY Fed was a) In a state of sheer Panic; b) Captured by the banks they regulate; and c) Failed to understand the basic premise of Democracy.

"Legislating from the bench"

La Cour Suprême a de fait supprimé les quelques limites qui restreignaient le rôle des sociétés dans le financement des élections américaines au nom de la liberté d'expression. J'ai déjà cité le Wall Street Journal qui s'en réjouissait dans un éditorial. Le reste des réactions est plutôt similaire à celle du NYT:

With a single, disastrous 5-to-4 ruling, the Supreme Court has thrust politics back to the robber-baron era of the 19th century. Disingenuously waving the flag of the First Amendment, the court’s conservative majority has paved the way for corporations to use their vast treasuries to overwhelm elections and intimidate elected officials into doing their bidding.

Enfin, même si tout le monde est horrifié, le mal est fait. Curiosité: Glenn Greenwald donne une opinion de juriste qui n'est pas défavorable au jugement rendu. Même s'il regrette les effets prévisibles de la décision. Il dit que de toute façon, cela ne change rien au problème car le contrôle est déjà total (thèse du blogo). J'aurais préféré qu'il nous renseigne sur les modifications à apporter à la constitution pour sortir de ce piège. Ca n'est pas la première fois que Greenwald me surprend, toujours au nom d'une application stricte du droit. On a du mal à penser que l'esprit de la constitution américaine était de livrer la populace pieds et poings liés aux intérêts corporatistes. Anyway. Une des problématiques est: le "free speech" s'applique-t-il aux sociétés? Et les autres protections constitutionnelles? C'est un sujet complexe mais le problème ici est que le résultat est inacceptable. Alors si le jugement est fidèle à la constitution, c'est cette dernière qu'il convient de changer (pas facile). Quand on voit que la décision a été à 5 contre 4, on voit bien qu'on est plutôt dans la capture idéologique que dans l'interprétation "pieds et poings liés" de la constitution. Selon certains commentateurs, c'est un cas de "legislating from the bench" soit utiliser le pouvoir de la Cour Suprême à des fins législatives.

Plus sur ce sujet dans le Daily Kos avec cette illustration:

Les démocrates en résumé

Le blocage politique américain se traduit dans les faits par l'impotence démocrate. Les républicains font ce qu'ils veulent sur les guerres, les tax cuts, les atteintes à la constitution et les démocrates ne peuvent jamais renverser la vapeur. Les républicains n'ont besoin que d'une majorité simple pour mettre en oeuvre leur programme alors que les démocrates sont considérés comme perdus s'ils n'ont pas une super majorité de 60 sénateurs.

Pourquoi? A cause du rôle de l'argent en politique qui fait que quel que soit le nombre de démocrates élus, un nombre suffisant d'entre eux sera corrompu pour que toutes les réformes mises en oeuvre soient compatibles avec les intérêts de Corporate America. Ceux-ci étant en gros plus en phase avec les républicains qu'avec les démocrates, la capture par les grands groupes du système politique se traduit en pratique par l'impotence démocrate, quel que soit leurs succès électoraux.

Voilà en gros ce qu'El Blogo explique laborieusement à longueur de posts résumé efficacement en une minute: