vendredi 19 décembre 2008

Krugman est d'accord avec El Blogo

Krugman est d'accord avec El Blogo. Le pic de lectorat du début de semaine s'explique enfin. Il est quand même gonflé de ne même pas citer le Blogo.

Atrios se lâche...

Atrios, "blogger extraordinaire" (en anglais dans le texte), s'indigne d'un mensonge de plus d'Alberto Gonzales. On croirait lire El Blogo. Le discours de la blogosphère américaine évolue sensiblement vers plus de radicalité depuis l'élection d'Obama (ou la crise économique, au choix). It's about time.

"Villagers" fait référence au gens qui vivent à Washington DC, "inside the Beltway".

Liars

They lied. Hundreds of thousands of people died. Then they lied about lying.

How they live with themselves I do not know. How the Villagers get more upset about, say, John Edwards' big house than this stuff I do not know.

Friday Plane Blogging

Que faire?

Dans les cinq ans qui ont précédé la crise, entre les 5 (seulement) plus grosses firmes de Wall Street, $120 milliards de bonus ont été distribués. Depuis le début de la crise, les banques américaines ont dans leur ensemble annoncé 630 milliards de dollars de provisions. Les Profits s'en vont (spectaculairement) mais les bonus restent. Cette période aura créé une nouvelle classe d'américains: richissime et responsable de la faillite du reste de la population. C'est tout simplement révoltant. Les années 2000 resteront très certainement comme celles du plus grand transfert de richesses de l'histoire. A noter qu'au travers des Bush tax cuts (réduction d'impôts de l'ère Bush), les riches ont connu les impôts les plus bas depuis les années 20, ce qui a conduit Warren Buffett à déclarer ça.

Aujourd'hui encore, un article du NYT sur les bonus de Merrill Lynch. 7 milliards de dollars en 2007. Merrill a perdu trois fois ce montant depuis (et sans doute beaucoup plus puisque je vous rappelle qu'ils ont été rachetés par Bank of America et aussi qu'on ne sait rien sur les interventions de Benny (Bernanke) et l'impact qu'elles ont et qu'elles ont eu sur la santé des banques).

Que faire si vous êtes citoyen américain? Si vous avez été trahi aussi complètement par vos dirigeants qui en rajoutent une louche en vous endettant pour deux générations pour sauver leur pouvoir?

Note: Merrill Lynch a disparu. C'est évidemment pour ça que cet article se concentre sur eux. Moins de risque de poursuites, pas de réprimande d'actionnaires en colère, les langues des employés se délient... La presse mainstream, avec le courage et l'indépendance qui la caractérise, s'attaque à l'animal blessé du troupeau. Pardon, à l'animal mort. Vivement que ces "héros" de l'information disparaissent.

Le NYT veut (un peu...) un procureur spécial pour la torture

Et je peux vous garantir que Glenn Greenwald y est pour quelque chose.

Courageux pour les éditorialistes du NYT de réclamer que les crimes auxquels ils n'ont pas participé (la torture) soient poursuivis. Le crime initial est la guerre et ils en ont été complices. Ces "liberals" n'ont pas réalisé que la guerre pouvait mal tourner? Que des gens prêts à mentir éhontément pour l'obtenir n'avait sans doute pas un compas moral très fiable?

Vu l'influence qu'a encore ce journal, c'est une avancée majeure pour tous ceux qui souhaitent que ces crimes soient sanctionnés (même si le NYT ajoute qu'Obama ne le fera sans doute pas et semble déjà l'exonérer préemptivement de ce manque de courage politique qui n'est qu'un aveu de la puissance du courant pro-guerre, complètement décorrélée de la volonté populaire). On espère juste que le NYT va être doublé sur sa gauche (il y a beaucoup d'espace) et que son comité de rédaction et sa journaliste star, Judith Miller, se retrouveront un jour dans le box des accusés (elle a déjà fait trois mois de prison mais ça n'est évidemment pas assez).

Il y a clairement un effet Obama et cette prise de position du NYT en témoigne. Essaiera-t-il de le dompter ou de le chevaucher? C'est toute la question. A ce stade, il semble essayer de le dompter mais au fur et à mesure que les verrous de l'ère Bush tomberont, va-t-il entrevoir une opportunité politique et s'y engouffrer? Est-ce son plan depuis le début? Attendre que les racines de son pouvoir s'enfoncent un peu dans le sol grâce à son cabinet de hiérarques centristes avant de mettre en avant un agenda plus radical? Ce serait génial mais il faut bien reconnaître que ça sonne comme un rève de "liberal blogger".