lundi 12 janvier 2009

Madoff reste libre...

Après avoir envoyé pour plus d'un million de dollars de bijoux à de la famille et des amis...

Gool ol' US of A! On est jamais déçu...

Update: Toujours délicat d'abuser des "...". Là, clairement, j'ai abusé.

"Tous les économistes disent que..."

Obama fait souvent référence au consensus des économistes sur la nécessité d'un plan de relance très important. Peut-on juste rappeler que "Tous les économistes disent que..." a perdu toute valeur depuis 18 mois? "Tous les économistes disent n'importe quoi" est la seule formule acceptable. J'ajouterais même "Tous les économistes disent n'importe quoi car ils sont tous pétrifiés à l'idée d'examiner honnêtement la situation est d'évaluer si oui ou non, le ponzi scheme américain touche à sa fin". La croyance dans le bailout plan et le stimulus est du même ordre: on y croit car on refuse d'imaginer l'alternative. Et celui qui met en garde contre l'alternative (qui ne cesse d'avoir raison depuis 18 mois) est toujours considéré comme un fâcheux. On a l'impression que les choses ont changé en 18 mois? Que l'on a appris? Pas du tout. Les clivages sont toujours les mêmes. J'ai juste l'impression que certains économistes "alternatifs" comme Roubini qui se sont montrés pessimistes à juste titre mettent maintenant de l'eau dans leur vin en espérant monnayer leur nouvelle notoriété/crédibilité pour rejoindre la nomenklatura (et peut-être un jour l'équipe Obama?). Le commentariat est toujours incapable de faire des anticipations négatives sur le court/moyen terme. Le problème, c'est que cela empêche de comprendre la crise, d'en examiner les causes et d'en déterminer les responsables. Comme un boxeur dans les cordes, le citoyen ne peut que se prendre les mauvaises statistiques dans la figure sans qu'on lui propose réellement une compréhension et une mise en perspective des évènements.

Cette idée que plus de dettes et plus de dépenses sont à la fois la cause et la solution de la crise est absurde. C'est pour ça qu'Obama a été élu un peu tôt. Il aurait mieux valu qu'il soit élu après la faillite du système que juste avant. Enfin... Cette faillite est déjà assez avancée pour qu'au moins on ne lui en attribue pas la paternité. On lui reprochera en revanche de l'avoir mal gérée. Et aussi rafraîchissant qu'il soit par rapport au président précédent, je ne donne pas cher de ses marges de manoeuvre quand le pays se sera enfoncé dans la crise.

J'ai entendu Peter Schiff faire l'analogie entre les grands travaux qu'on nous promet en amérique et la situation suivante pour un ménage: "Si vous rencontrez des difficultés financières à titre personnel allez-vous décider d'emprunter pour faire des travaux dans votre maison?". Alors, c'est vrai, les Etats-Unis ne sont pas exactement dans cette situation: ils empruntent dans leur propre monnaie et ils sont les seuls du quartier à avoir un révolver mais combien de temps cela va-t-il être suffisant pour les faire vivre dans l'irresponsabilité financière? Le postulat des "stimulateurs" est que la capacité d'emprunt des Etats-Unis ne faiblira pas. Que l'inflation ne menace pas. Ce sont les mêmes qui se sont trompés sur le subprime, sur Fannie Mae et Freddie Mac, sur Wall Street, sur l'immobilier commercial... Ils seront démentis cette année.

Update: à bien y réfléchir, les américains font un choix complètement rationnel en niant le plus longtemps possible leurs difficultés et en essayant de continuer à vivre aux crochets du monde. Il est très probable qu'ils vont devoir y renoncer mais pourquoi rendre cette issue certaine en reconnaissant d'eux-mêmes qu'ils ont fait fausse route? S'ils n'ont qu'une chance sur 100 de l'éviter en recréant une situation plus ou moins stable où les capitaux affluent chez eux, il doive la jouer car les conséquences de la perte de ces capitaux vont être très négatives pour leur économie. Il ne faut donc pas espérer qu'ils remettent leur maison en ordre d'eux-mêmes, ils ne le feront que sous la pression extérieure. On ne renonce à ses privilèges que sous la contrainte. Mais l'idée qu'ils accréditent depuis le début de la crise selon laquelle "la prospérité se décrète" et à laquelle "tous les économistes" font semblant de croire, n'a pas plus de sens que tous les autres contes de fées qu'on entend sur l'économie américaine depuis 20 ans et qui nous ont emmené là où nous en sommes.