dimanche 17 octobre 2010

Pire que ce que j'avais imaginé

Et les habitués du Blogo savent que je n'avais pas imaginé l'île aux enfants.

J'ai souvent évoqué l'idée que la simple administration de l'éclatement de la bulle immobilière allait poser un problème très important. L'idée était que les gens qui avaient été rémunérés (grassement) pour administrer le boom ne seraient plus là pour gérer la catastrophe car il n'y avait plus de profits à la clé.

Il se trouve que même l'administration durant le boom a été complètement baclée. Le transfert à coup de fichiers Excel de milliers de lignes (une ligne par emprunt immobilier...) n'était en fait souvent pas suivi d'une régularisation formelle (établissement et transmission des documents légaux) par les banques ce qui les expose aujourd'hui à des poursuites de la part d'investisseurs (en tout cas tant que l'Etat US n'a pas racheté toutes ces créances pourries au pair!!!). Et laisse un pan entier de la plus grande économie du monde dans des limbes juridiques. C'est un élément de plus qui renforce l'existencecontribue à la véritable dislocation du marché immobilier souvent évoqué ici.

A ce stade, la remise à l'endroit de l'immobilier américain n'est même pas un problème qui manquerait de ressources, c'est mission impossible. Cela confirme les caractères planifié et criminel, couverts par les autorités, de la bulle de l'immobilier des années 2000 aux Etats-Unis.

La bulle immobilière était le but: "the policy". Rien ne devait se mettre sur son chemin. Alors maintenant, comme pour les errements fascistes de l'ère Bush en matière de droits fondamentaux, de tortures ou de guerres d'agression, on nous dit "Let's look forward, not backward" ("Regardons devant nous, pas derrière nous."). Ne perdons pas de vue que ceux qui nous disent cela sont précisément les criminels qui ont tout organisé.

Irritant, non?

NB: en deux ans, les emprunts en défaut sont passés de 5,5% à 11,7%. Pour donner une idée en 2008, 1% des emprunts en France était en défaut (définition forcément différente) et de 1,5% en 2001.