dimanche 9 août 2009

Capco?

Capco? Il s'agit d'une structure créée en 2003 par 13 banques dont Lehman Brothers. Pourquoi en parler maintenant? Il semble que cette structure ait $150 millions d'actifs à mettre en face de 11 milliards de passifs divers. Un mini AIG en quelque sorte.

Je ne cite pas beaucoup Donald Rumsfeld sur le blogo mais il avait fait des distinctions intéressantes entre les différents types d'inconnues auxquelles était confronté le département de la défense dans son aventure irakienne:
"There are known knowns. There are things we know that we know. There are known unknowns. That is to say, there are things that we now know we don’t know. But there are also unknown unknowns. There are things we do not know we don’t know."

Quelles sont les "unknown unknowns" de la crise financière? CAPCO rentrerait clairement dans cette catégorie. Tous conspirent aujourd'hui à mettre la poussière sous le tapis. Les gouvernements du monde entier ont érigé cette technique ménagère en méthode de gestion de la crise et ils sont prêts à tout mettre en oeuvre pour que les problèmes soient camouflés le plus longtemps possible. De concert avec les banques centrales, les gouvernements font tout pour brouiller la piste des responsabilités.

Les journalistes économiques, en plus d'être corrompus, n'ont tout simplement pas les ressources en homme qui seraient nécessaires à décortiquer le système. Il est tout à fait possible que nous passions à côté d'histoires majeures et que les spotlights soient dirigés vers des diversions sans intérêt (on pense à l'encre qui a coulé sur les $165 million de bonus d'AIG alors même que la vraie histoire était que l'entreprise bénéficiait de plus d'une centaine de milliards de renflouement dont $13 milliards passaient directement à Goldman Sachs et beaucoup incidemment à des banques françaises).

On pouvait avant compter sur l'aspect révélateur de la faillite mais désormais, le gouvernement et les banques centrales peuvent prévenir ces faillites sans même en tenir informés les citoyens (cf le TARP qui a été remboursé aux profits de moyens d'aides plus "furtifs"). Le brouillard n'a jamais été aussi épais. Face à la crise, les gouvernements ont choisi l'option de l'écran de fumée. Les banques ont créé une réalité tellement grave qu'elles ont obligé les banques centrales et les gouvernements à les aider à la maquiller.

Exemple de "Things we now know we don't know": la FED a augmenté son bilan de 2 trillions depuis le début de la crise sans que l'on sache quelles banques en ont bénéficié pour quels montants.
"Things we do not know we don't know": CAPCOs et autres facéties des banques d'investissement américaines.