mardi 1 juin 2010

Not that there is anything wrong with it...

Via Naked Capitalism, une information précieuse sur les relations entre Geithner et Obama dans un article de NY Magazine:

Indeed, the president’s support for his Treasury secretary has been unwavering. (Axelrod would laugh at rumors that Geithner was about to get the boot: “Don’t these people realize they have a man-crush on each other?”

On imagine facilement Geithner fasciné par Obama mais la réciproque est un peu contre-intuitive. Il faut dire que Geithner représente Wall Street. C'est peut-être le secret de son charme. Mais si la vérité est qu'Obama fait la politique de Wall Street car il trouve Geithner sympa, c'est franchement inquiétant.

Epargner totalement les banques ne peut plus durer

Yves Smith signale que le choix de l'Europe de sacrifier les populations des pays du sud (pour l'instant) pour que les banques ne prennent presque aucune perte n'est pas soutenable. Elle pointe à juste titre que les citoyens qui voient leur salaire diminuer n'ont pas pris de risques consciemment alors que les banques sont censées prendre des risques (c'est leur métier en théorie). La crispation des pouvoirs politiques et leur refus total de voir les banques assumer au moins une part du coût de cette crise sont ridicules en plus d'être immorales. Yves Smith met en garde contre un contre-coup politique majeur. Quand on voit nos politiques, on se demande bien qui pourrait l'animer. Pour l'instant. Si le mouvement est puissant, il se trouvera bien des hommes politiques (nouveaux ou déjà aujourd'hui sur la scène) pour l'incarner.

Yves here. We are not suggesting that there are pretty or painless ways out. But the course of action underway makes shielding Eurobanks from losses one of its top priorities. Yet any program that is going to make average workers take big hits (remember, wage cuts will hit all workers, irrespective of whether they were prudent or reckless) also needs to have at least the patina of shared sacrifice. More costs need to be imposed on banks and bank investors. Equity and bond investors are risk capital, yet they are being shielded again and again from the consequences of their poor decisions. The longer that goes on, the greater the odds of political blowback that will undermine efforts to create greater stability within the eurozone.

Baroin affligeant

When Rating Agencies say: "Jump!", François Baroin asks: "How high?". (Quand les agences de notations demandent de sauter, François Baroin demande: "A quelle hauteur?".)

Non, nous ne sommes pas aidés. Le blogo ne cesse de rappeler que l'influence américaine n'existe plus que dans nos têtes mais avec des têtes comme celles de François Baroin, elle n'a pas de soucis à se faire.

J'ai peur que sa crédibilité comme ministre du bugdget ne repose que sur le ton grave qu'il adopte en toute circonstance. Il a ainsi déclaré hier que conserver la note AAA était pour la France "un objectif tendu". Comment mieux s'inscrire psychologiquement dans une structure de pouvoir qui vous est hostile? Alors, oui, qu'il ne pense qu'à cela jour et nuit est probablement inévitable vu sa position mais qu'il s'en vante est absolument consternant. Les dirigeants européens et mondiaux doivent changer de cadre de pensée. Si après ce qu'il s'est passé ils n'arrivent même pas à s'affranchir dans leurs discours de l'allégeance réflexive aux agences de notation, nous ne sommes vraiment pas rendus (la réalité étant probablement celle-là: nous ne sommes pas rendus!).

Bien sûr, on voit bien la ruse politique "à deux francs" pour un ministre du budget qui consiste à dire: "C'est pas moi qui suis méchant, c'est à cause de l'autre là-bas!" mais il peut tout aussi bien utiliser "les marchés" ou "la nécessité de maintenir notre réputation d'emprunteur" en évitant soigneusement de revalider ces agents de Wall Street discrédités comme arbitre des élégances en matière de solvabilité des Etats.

Est-ce seulement Baroin? Nos dirigeants ont-ils compris que l'économie mondiale était un casino et que le joueur principal était également croupier? Quand va-t-on arrêter de s'étonner d'avoir de mauvaises cartes?

Barry Ritholtz pense que personne n'échappe pas à sa culpabilité

Je veux bien le croire dans le cas de Bob Rubin mais n'est-il pas raisonnable d'imaginer qu'avoir engrangé des centaines de millions de dollar ne rend pas la culpabilité plus facile à supporter? Et pour un individu qui serait rongé de l'intérieur, combien de "millionnaires de base" de Wall Street qui de toute façon n'ont rien compris à rien, trouvent tout cela normal et dorment sur leurs deux oreilles? Le problème c'est que tous ces gens n'ont pas payé le prix de leur forfait et s'en sortent au contraire et incroyablement plutôt mieux que les autres. "There is something rotten in the Kingdom of Denmark".

Barry Ritholtz:

She introduces me to Lurch, but I’m only half listening, and I shake the old guy’s hand before bolting for my flight.

In the cab from the Bellagio to the airport, it dawns on me just what Sandra said: “Barry, this is Robert Rubin.” No bullshit, that’s who it was. He looked terrible; Clinton who just had quadruple bypass, looked much better.

Then again, Slick Willie’s biggest crime was sexual, not economic in nature. Whatever rationales Rubin’s conscious mind may have made about his role in the collapse, his subconscious knows better. And while no one else seems to be doing this, his subconscious is in the process of kicking his own ass. He seems to be slowly dying inside, at the behest of his own brain’s sense of guilt.

Et la liste des 10 capitalistes américains les plus corrompus:

America’s Ten Most Corrupt Capitalists

1. Robert Rubin
2. Alan Greenspan
3. Larry Summers
4. Phil and Wendy Gramm
5. Jamie Dimon
6. Stephen Friedman
7. Robert Steel
8. Henry Paulson
9. Warren Buffett

10. Goldman Sachs:

-Joshua Bolton, chief of staff for George W. Bush, was a Goldman man
-Current New York Fed President William Dudley is a Goldman man
-Current Commodity Futures Trading Commission Chairman Gary Gensler has been a responsible regulator under Obama, but he was a deregulatory hawk during the Clinton years, and worked at Goldman for nearly two decades before that.
-A top aide to Timothy Geithner, Gene Sperling, is a Goldman man
-Current Treasury Undersecretary Robert Hormats is a Goldman man
-Current Treasury Chief of Staff Mark Patterson is a former Goldman lobbyist
-Former SEC Chairman Arthur Levitt is now a Goldman adviser
-Neel Kashkari, Henry Paulson’s deputy on TARP, was a Goldman man
-COO of the SEC Enforcement Division Adam Storch is a Goldman man
-Former Sen. John Corzine, D-N.J., was Goldman’s CEO before Henry Paulson
-Rep. Jim Himes, D-Conn., was a Goldman Vice President before he ran for Congress
-Former House Minority Leader Dick Gephardt, D-Mo., now lobbies for Goldman

Volatilité: nous sommes repartis pour un tour

Via TBP. Il s'agit de la volatilité sur 10 ans (mesure de la volatilité implicite des options sur le S&P 500). Cela équivaut à l' "agitation" sur les marchés.

Pourquoi pas?

Amnésie collective

Une fuite de pétrole similaire a déjà eu lieu dans le Golfe du Mexique en 1979. Les similitudes sont étonnantes. Etonnant également que cela soit présenté comme une "news" sur Talking Points Memo plusieurs semaines après l'évènement.

La fuite avait duré dix mois et elle avait fait diminuer les recettes du tourisme du Texas. 3,5 millions de barrils échappés, similaire à la fuite actuelle. 162 miles de côtes ont été touchés! Différence de taille: la fuite était à 40m sous la mer. Le fait qu'elle n'est pas été comblée avant qu'il y ait des "forages de soulagement" montre que cela sera sans doute similaire pour Deep Horizon car le défi technique à 1500m sous l'eau est encore autre chose. Les méthodes qui avaient été tentées étaient exactement les mêmes.

L'internet va sans doute empêcher ce genre d'amnésie collective (s'il a une mémoire à long terme ce qui reste à démontrer). (largement repris de TPM, essentiellement traduit)