mercredi 22 octobre 2008

Colonisation 2.0

Ca devrait bientôt se terminer mais les Etats-Unis ont vraiment commencé ce siècle de manière désastreuse: guerre d'agression puis colonisation d'un pays qui ne les avait pas provoqué avec à la clé des centaines de milliers de morts. Attaque justifiée par une campagne de propagande dont le ressort essentiel était un amalgame raciste: les criminels du 11 septembre étaient arabes/musulmans, les irakiens sont arabes/musulmans donc les envahir puis les coloniser est légitime. L'administration Bush l'a vendue comme une action de représailles. Voir ci-dessous un des "penseurs" du NYT sur la question, Thomas Friedman (pulitzer prize winner, multi best seller author, censé être un "libéral" au sens américain): (en vidéo voir après 2 minutes et quarante secondes - on est très loin des idéaux de la "Greatest Generation", celle qui a gagné WW2)

Evidemment, les américains n'ont trompé personne mais quand même, quel effroyable début de siècle. Ils pouvaient difficilement faire pire. Ah si. Ils pouvaient être en plus à l'origine de la crise économique la plus grave depuis 1929.

Joe Biden sur les robocalls



Addendum: Z me demande dans les commentaires ce qu'est un robocall. Il faut suivre ce lien.

Le Monde, le NYT ou l'extinction des dinosaures

J'ai quitté la France en 2002 avec une dent contre notre journal de référence: Le Monde (que je ne lis plus). JM Colombani avait été un tel soutien à la jospinie, tellement obséquieux sur les 35 heures et les emplois jeunes. Entre autre fait d'arme, l'autre abruti qui se la joue "new media" sur mediapart (que je ne lis pas) avait notamment désamorcé la "bombe" "Jospin est troskyste" avant l'été 2001 dans un pas de deux avec Matignon pour que cela ne soit plus un enjeu de campagne pour les présidentielles.
(Here's to you, Edwy: l'intérêt de l'internet est de cesser de se voir infliger ces danses dégradantes entre nos dirigeants et nos informants. Nous n'avons plus besoin des intrigants pathétiques de ton espèce. Alors tu peux bien frimer avec ton URL (un site payant? On devrait payer pour s'infliger ton discours biaisé? meme le NYT (que je ne lis plus) y a renoncé...) mais ton mode de pensée et ta façon d'opérer sont morts.)
Je n'avais jamais vu un organe de presse se vautrer dans une telle promiscuité avec le pouvoir. C'était avant que je ne me familiarise avec le NYT (que je ne lis plus) - dont acte.

Bon. Toujours est-il que je me pointe chez des amis et qu'on me dit que Le Monde voit Obama à 3 points du vieux. Alors je me lance dans une diatribe: "Tu sais mon ami, j'ai un blogo sur la politique américaine donc je t'explique la vie et ce que dit Le Monde ne casse pas trois pattes à un canard". Mais c'est "le journal de référence" alors je suis quand même un peu troublé. Je rentre chez moi ce soir et je vois ça. Mais il y a aussi ça. Et ça.

Et puis finalement, le site de Gallup... Pourquoi le monde a-t-il deux jours de retard? Pourquoi n'expliquent-ils pas que la notion de "likely voters" n'a jamais été aussi difficile à définir que pour cette élection où énormément de nouveaux électeurs sont inscrits? Pourquoi ne font-ils pas une moyenne des sondages connus? Par quel miracle le meme chiffre gallup deux jours après donne Obama à 51 contre 44? (c'est le dernier chiffre de Gallup by the way, toujours en "likely voters" - pourquoi un écart plus grand de 4 points en 2 jours sans évènement majeur?)

Non alors vraiment, si vous voulez être informés sur les élections américaines, lisez El Blogo et pas Le Monde. Ils pourraient au moins faire état du fait que leurs chiffres (qui ont déjà été actualisés deux fois depuis) sont infirmés par d'autres sondages.

D'ailleurs, quel que soit le sujet, ne lisez pas Le Monde. Nous sommes en 2008. Il existe désormais des moyens moins douteux de s'informer.

Ne lisez pas non plus "The Economist" (que je ne lis plus), mais ça, vous le saviez déjà. Quant à Mediapart, pas la peine que je vous fasse un dessin... El Blogo est d'ailleurs dorénavant interdit aux abonnés payants de Mediapart. Voilà, c'est dit. Le moment est venu de tirer un trait sur nos "journaux de référence" (sauf si vous voulez continuer à payer le bonus de vos banquiers avec vos impôts - more on this later). It's a brave new world ahead of us!

Addendum: Suite à un commentaire de Z qui me dit qu'il a lu que Reagan et Kerry avaient fait mentir des écarts similaires, j'ai trouvé un petit graphe qui semble le mettre en doute. Je n'y vois pas une preuve définitive (il ne s'agit que d'un seul institut à une date donnée et de toute façon je prends les sondages avec des pincettes en règle générale). Si tu prends sur le dernier mois de campagne, l'écart le plus large entre les candidats précédents et l'écart le moins large entre McCain et Obama, tu peux peut-être trouver une instance, dans un institut, où la différence semble la même. Tu t'attends juste à ce qu'un journal de référence pour des millions de personnes ne fassent pas ça. La conséquence de chiffres douteux est un discours douteux. La réalité, c'est que l'avance d'Obama est majeure et lui garantit quasiment l'élection (sauf fraude) et on pourrait compter sur Le Monde pour au moins rendre compte de cette réalité. Il y a les sondages mais il y a aussi plein d'"annecdotal evidence": le monde au meeting, l'argent record levé par Obama, le trafic des sites internets respectifs des candidats... Il y a aussi les sondages d'environnement commes les "favorability ratings" des 4 candidats qui sont assassins pour les républicains.
Je trouve qu'on ne rend pas assez compte depuis le début de cette élection en France de l'exaspération des américains envers les républicains. On considère toujours que c'est une n-ième resucée du même match de box mais cette fois-ci, à force d'être violentés par des élites sans scrupule, les américains semblent sur le point d'envoyer le premier signal fort du fait qu'ils souhaitent reprendre les choses en main. More power to them. Présenter cette élection comme un match serré, c'est passer complètement à côté de sa signification qui est une répudiation des républicains après 8 ans de bushisme.