vendredi 27 mars 2009

Friday Plane Blogging

La relance et les lobbyists

Quand on connaît ses saints, on les honore. Obama a donc stipulé dans la loi sur son "stimulus plan" de $787 milliards que les lobbyists devraient garder leur distance. Il leur est par exemple interdit de parler à des membres de l'exécutif au sujet de l'utilisation des fonds du stimulus pour un projet spécifique (ils peuvent quand même leur écrire). Mais dans un mouvement qui donne une idée des rapports de force et du côté complètement décomplexé des lobbyists (même dans le contexte de la crise), ces derniers hurlent à la mort!

extraits:

“This smacks of segregation, discrimination, and I honestly feel it is unconstitutional,” Wenhold said.

Some lobbyists, such as Golin Harris’ Michael Fulton, said the new policy is not only upsetting but will also end up hurting Obama’s goal of jump-starting the economy.

“I am personally offended, and so are many of our clients,” Fulton said. “The White House and the president need to understand that the lobbying community is part of the solution, not the problem.”

Alors comme le dit kos: "Times are tough, and the last thing America wants to hear is a bunch of spoiled assholes whining about how their corrupting powers are being curtailed. They can truly go fuck themselves."

Madoff était protégé

Sinon, il est vraiment difficile d'expliquer cela:

The most relentless skeptic was Harry Markopolos, an accountant and private fraud investigator mostly unknown outside of Boston, who repeatedly sounded the alarm about Madoff to the S.E.C., starting in 2000. When the S.E.C. took no action, Markopolos began a crusade to prove his point. In 2005 he sent regulators a 19-page memo entitled “The World’s Largest Hedge Fund Is a Fraud.” He was referred to the New York branch chief, Meaghan Cheung, who, he wrote in an e-mail to one of her colleagues last year, didn’t “have the derivatives or mathematical background to understand the violations,” much less prosecute them. The S.E.C. eventually opened an investigation into Madoff but closed the matter in November 2007 without bringing any claims against him.

Cette histoire n'est pas nouvelle. J'en avais déjà parlé ici mais je trouve le paragraphe ci-dessus efficace.

Pour ceux qui s'inquiètent pour les victimes de Madoff (que Joe Nocera du NYT appelle ses "complices"), il semble qu'une décision de l'IRS rendue la semaine dernière les fasse bénéficier d'un traitement de faveur (par rapport à la victime lambda d'un ponzi scheme moins "high profile" en 2007 par exemple). En plus, vu le prix chaque jour plus dérisoire de "la dizaine de milliards de dollars" à Washington DC, je ne serais pas surpris si ce genre de "bailout soft" continuait. On pourrait par exemple lever le plafond des indemnités perçues par les investisseurs en cas de fraude ($500,000 pour chacun aujourd'hui). Je suis partagé entre l'idée d'aider des gens qui semblent pour certains avoir "tout perdu" et l'envie de "tirer l'échelle" quand on sait que ce fonds était audité par une société composée d'un unique auditeur... Pourquoi l'Etat soutiendrait-il plus une victime de Madoff qu'un pauvre bougre qui a perdu sa maison en cédant aux sirènes du Home Equity Loan*?

* Emprunt contre la valeur supposée de votre maison.

Valoriser les portefeuilles de loans subprimes

C'est l'exercice sur lequel repose le plan Geithner et il va être difficile vu le nombre de maisons inoccupées. (via Atrios)

Peter Schiff chez Morning Joe

C'était mercredi. "Morning Joe" est l'émission du matin sur MSNBC (le présentateur est un ancien sénateur ou representative républicain, la présentatrice est la fille du ponte de politique étrangère Brzezinski). Les apparitions de Peter Schiff sont très rares dans des émissions aussi mainstream. Il faut dire que son discours laisse les autres sans voix (comme Jon Meacham qui demande "Is this an Adam Smith argument?"). Je ne suis pas d'accord avec lui sur l'idée qu'il faut un "smaller government" aux Etats-Unis (cela paraît être une fixation du bord politique d'où vient Peter Schiff mais je ne vois pas le rapport de ce débat avec la crise précisément). C'est, je crois, le personnage passant à la télé qui a été le plus prescient sur la crise. On ne faisait pas les honneurs des studios de télé à Roubini à l'époque.

Notons au passage que Roubini est plutôt favorable au plan Geithner. J'ai surtout l'impression qu'il essaye de ne pas insulter l'avenir et ménager ses chances de rentrer dans l'administration Obama. Il dit en effet que le plan est un transfert de richesse des contribuables vers les banquiers et qu'il est anti-démocratique ce qui n'est pas extrêmement positif. Il donne surtout l'impression d'avoir les yeux fixés sur l'après plan, voire sur l'après échec du plan. Quand il dit ainsi que si le plan échoue, l'insolvabilité des banques deviendra l'éléphant au milieu du salon, on se demande si l'éléphant n'est pas déjà là. En gros, je trouve son soutien peu enthousiaste. Dans le débat entre recapitaliser les banques en loucedé pour préserver Wall Street (Geithner) et nationaliser les banques et en prendre le contrôle (Krugman) , Roubini est pour essayer le premier puis se résoudre au second. Il est donc toujours bien avec Obama mais il montre déjà une autre voie pour l'avenir.