dimanche 15 mars 2009

For further reference

Via "The Big Picture", des informations sur l'endettement des américains publiées sur "Optionarmageddon", d'après des chiffres de la FED. Je conseille le post dans son intégralité à ceux qui sont intéressés. Ou le large extrait ci-dessous (cliquez sur les graphes pour les voir en plus gros):

An explanation below Chart #2 on why this data indicates we’re still in the early stages of the financial crisis.* (Click charts to enlarge)



To put data from the chart above in perspective, the one below compares the data to GDP. I’m using annual data here, so the increase at the end of 2008 is understated. GDP for the full year 2008 was higher than 2007. But Q4 2008 GDP was lower compared to Q3. So towards the very end of the year, the denominator (GDP) is going down even as the numerator (Debt) is going up. On a percentage basis, this means Debt/GDP is presently rising at an accelerating rate.



It’s been said that the income statement is the past, but the balance sheet is the future. Our balance sheet is getting worse. Those who argue that, because the stock market has already fallen over 50% we must be in the later “innings” of this crisis, don’t understand the dynamic driving it: over-indebtedness. The equity value of our economy is going down—think housing equity (see below) and the stock market. At the same time our debt is going up. In other words, America’s leverage is spiking.

The only way to climb out of a debt-induced depression is to pay down debt. We have to reduce leverage.

But Americans have shown absolutely no political will to do this, so eventually our lenders will cut us off, forcing us to de-lever. (Note Chinese Premier Wen’s comments at the top of today’s links.)

Bullshit detector dans le rouge

Depuis quelques semaines, un nouveau concept est apparu dans le commentariat financier international: il y a un pendant européen à la crise du subprime américain: les engagements des banques d'Europe de l'Ouest dans les pays de l'Est. C'est le "subprime européen".

A lire le triptyque (WSJ, FT, The Economist), c'est: "1 partout, balle au centre".

Alors qui a tiré la sonnette d'alarme? Ce sont les agences de notations S&P et Moody's dans des recherches publiées mi-février. Il s'agit bien des agences dont le discrédit total n'a (magiquement) pas entamé l'influence comme je le regrettais ici en encourageant à ce qu'on les considère pour ce qu'elles sont dans cette crise: des agents américains.

Je parlais de cette situation hier avec un ami et je lui faisais part de mon scepticisme sur la question. C'était un peu un cas d'école de "bullshit detecting" car j'avais peu lu sur le sujet. Le caractère "sorti de nulle part" du concept, l'outrance de la proposition* et surtout la manière complètement transparente avec laquelle ce nouveau concept servait des intérêts facilement identifiables (les Etats-Unis, notamment dans la perspective du G20) ont tous contribué à me faire douter.

J'ai donc fait une recherche extrêmement sommaire et j'ai trouvé cet article du Christian Science Monitor. Alors ne nous trompons pas: cet article contribue à créer le buzz sur le "subprime européen". Il laisse cependant apparaître que des gouvernements d'Europe de l'Est ont commencé à allumer des contre-feux contre ce qui semble être une campagne médiatique et il nous rappelle comment cette question est arrivée sur le devant de la scène. Extraits:

Some in Eastern Europe ask: What economic crisis?
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On the eve of a meeting of G-20 finance ministers near London Friday and Saturday, Poland, Slovakia, and Slovenia have also been campaigning to set the record straight. This is no mere public relations exercise. At stake is the foreign investment so crucial for financing much of the rebuilding in the former communist East since the fall of the Berlin Wall in 1989.

“While no country has been unaffected by the economic crisis, in terms of the CEE [Central and Eastern European] countries, the Czech Republic, Poland, Slovakia, and Slovenia are faring far better than other economies in the region,” explains Elizabeth Stephens, head of credit and political risk analysis at London’s Jardine Lloyd Thompson (JLT).

Specifically, experts cite the following factors as signs of relative economic health:

- The banking sectors in both Poland and the Czech Republic are regarded as healthy, carrying little if any “toxic debt.”
- Auto plants in the region, like the Czech carmaker Skoda, are witnessing an uptick in production.
- Slovenia and Slovakia are now part of the eurozone, which offers a currency buffered from the worst of the crisis.
- Relatively low-wage, highly skilled workforces make the region more likely to recover faster than Western Europe.

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The Central Bank released the figures partially in response to erroneous information in Western media, and in particular stories in The Economist and Financial Times, which suggested the Czech Republic was facing serious debt issues.
In a letter to the Financial Times, the Czech National Bank’s vice governor, Mojmir Hampl, pointed out that “since the fall of communism 20 years ago, countries in the region have taken different paths in regard to economic policy.”

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At about the same time in mid-February, Moody’s, the credit ratings agency, issued a report warning that the banking system in Eastern Europe is more and more vulnerable to the economic downturn. Another ratings agency, Standard & Poor’s, issued a similar warning.

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“As a result of these warnings, CEE [Central and Eastern European] economies witnessed severe investor flight and currencies fell even more,” explains Ms. Stephens at JLT.

Polish, Czech, Romanian, Bulgarian, and Slovak bank supervisors have complained about the negative press over their financial sectors.

In an rare move, the supervisors issued a statement on March 4, saying “The published information … are often oversimplified and misleading, and it can have a negative impact on banks that are operating in these countries.”

Political analyst Gergely Boszormenyi-Nagy, from Budapest’s Perspective Institute, told the Associated Press that the lack of unity between Eastern European countries may have contributed to the EU’s rejection of Mr. Gyurcsany’s proposals.
“It seemed that some of the other countries, like Poland and the Czech Republic, were offended at Hungary’s attempt to lump them all in the same group with it,” Mr. Boszormenyi-Nagy said.

Away from the halls of power and number crunchers, average Czechs say all the talk about the crisis has remained more or less just that, talk. About two-thirds of respondents to a recent opinion poll say the crisis hasn’t impacted their lives, but many in the poll say they expect conditions to worsen.


Ce concept de "subprime européen" dans les pays de l'Est semble nous avoir été vendu comme de la savonnette au travers d'une campagne de communication. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème et peut-être y a-t-il des problèmes graves. Il n'en demeure pas moins que nos médias doivent faire attention à ne pas répéter un discours prémâché sans comprendre d'où il vient et quels intérêts il sert. Si un de ces pays avait fait défaut, cela aurait sans doute justifié un réexamen de la situation. En l'espèce, il semble que rien n'ait suscité cet emballement sur l'Europe de l'Est à ce moment précis à part ces institutions à l'intégrité insoupçonnable que sont le FT, The Economist et les agences de notation.

Nous avons vu récemment qu'Obama avait désormais un briefing quotidien de la CIA sur l'économie en plus de son briefing classique sur des aspects politiques. Les américains ont identifié la crise économique comme le risque essentiel pesant sur l'influence américaine (menace plus grave que le terrorisme selon eux) et ils ont modifié les briefings au président pour faire face à cette nouvelle réalité. Je serais surpris si ce nouveau briefing était la seule instance où les lignes se brouillent entre le militaire et l'économique à la faveur de la crise.

Les opérations de "psy-ops" pourraient être un nouveau lieu d'application de méthodes militaires au "théâtre d'opération" économique. Vous vous souvenez peut-être de ces soldats irakiens qui avaient enlevé les incubateurs de prématurés dans les cliniques Koweitiennes lors de la première guerre du golfe? C'était un mensonge mis au point par une agence de com commanditée par le pentagon (Rendon group) que les médias du monde entier avaient dûment avalé. Attendez-vous à des opérations dans ce goût sur des sujets économiques dans les années qui viennent.

*Le subprime est le produit du comportement frauduleux de tous les agents économiques américains concernés, publics et privés. Quel rapport avec l'octroi de prêts aux pays de l'Est? De plus, avec la différence de poids économique qui demeure entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est, jusqu'où la seconde peut-elle déstabiliser la première? Finalement, beaucoup de maisons aux Etats-Unis ne valent plus rien - peut-on imaginer que les pays de l'Est ne remboursent aucun principal sur la dette qu'ils ont contractée?

La richesse des américains en baisse

Selon la FED (ça vaut ce que ça vaut...), la richesse agrégée des foyers américains aurait baissé de 18% en 2008. Vu la baisse des actions et des prix de l'immobilier, une baisse significative semble en effet raisonnable. On peut aussi dire que les européens n'ont pas vu leur richesse s'effondrer dans les mêmes proportions (moins de gens sont investis en bourse, l'immobilier n'y est pas en chute libre). Dans ce contexte, et vu l'impact très important qu'a "l'effet richesse" sur la consommation et donc la croissance aux Etats-Unis, on peut s'étonner que la croissance américaine reste dans la bonne moyenne par rapport aux européens. Au 4ème trimestre de 2008, les Etats-Unis ont vu leur PIB supposément baisser de -6,2% (première annonce -3,8%!) alors que l'Allemagne baissait de plus de -8,4% (annualisés).

Les allemands sont-ils réellement les moins performants ou simplement ceux qui pipautent le moins?