Les effets d'annonce d'Obama semblent souvent s'embourber dans les marécages du congrès. Que ce soit pour le retrait d'Irak, les contraintes imposées aux banques sur les rémunérations du management, les mesures pour rendre les faillites personnelles moins dures etc... on retrouve souvent le même shéma: il y a d'abord une annonce qui frappe les esprits et tout de suite commence un travail de sappe des lobbys qui remet en cause la mesure avec la complicité passive ou active des médias . L'annonce initiale est très médiatique mais le travail de sappe se fait discrètement.
Dernier exemple en date: les démocrates ont refusé de voter les fonds nécessaires à la fermeture de Guantanamo promise sous un an par Obama. Ce fut une des premières mesures annoncées à sa prise de fonction et elle lui avait valu une ovation quand il l'avait évoquée à Strasbourg devant 4000 jeunes européens. Il n'est pas encore dit qu'elle ne se fera pas mais cette tendance systématique doit conduire à se méfier des résultats concrets que vont engendrer les bonnes intentions d'Obama.
Les lecteurs attentifs du blogo auront compris qu'en ce qui concerne le fait économique majeur depuis sa prise de fonction, (la préservation en l'état d'un système bancaire failli), il est extrèmement difficile de déceler des différences entre Obama et son prédécesseur. L'engagement en terme budgétaire va bien au-delà de toutes les promesses électorales d'Obama réunies (sans doute plusieurs multiples). Les Etats-Unis se retrouvent donc dans la situation ubuesque où l'on coupe les cheveux en quatre pour quelques mesure sociales et où le commentariat s'indigne des déficits des comptes sociaux alors même que la mise à sac des comptes de la nation pour préserver le système bancaire est censée aller de soi. Quelle meilleure illustration de l'influence politique des banques que ce "deux poids, deux mesures" qu'il engendre? Il est possible qu'on se retrouve dans un an avec un président qui n'aura pas obtenu grand chose face aux divers lobbys qui bornent son pouvoir et dont la politique aura beaucoup plus à voir avec celle de Bush que ce qui était anticipé.
mardi 5 mai 2009
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