vendredi 26 mars 2010

Lewis

"Liar's Poker" a rendu Michael Lewis célèbre. Ce livre décrivait ses débuts de jeune investment banker. Il publie aujourd'hui un livre avec un éclairage particulier sur la crise: il s'intéresse à ceux qui ont parié contre le subprime et qui ont fait une fortune grâce à ce pari. Cela pose un problème car pour shorter le subprime, il fallait avoir face à soi une institution financière qui s'est avérée in fine être le contribuable américain. Aucun de ces paris n'auraient payé si les banques qui les avaient garantis avaient fait faillite comme il aurait été normal (à commencer par AIG bien évidemment, archétypal du gouvernement payant des CDS en lieu et place d'une institution privée faillie).

Yves Smith de Naked Capitalism accuse Lewis d'avoir publié un tissu de désinformation, consciemment ou non. A lire absolument, surtout pour ceux qui veulent lire le livre de Lewis. Smith explique qu'en mettant en exergue des héros positifs qui ont parié contre le subprime en supposant que seuls ces acteurs ont eu la clairvoyance d'anticiper l'effondrement du sytème, elle exonère Wall Street de s'être abandonnné à la fraude généralisée, notamment dans la vente à découvert du subprime au bon moment. Quoi qu'il en soit, Michael Lewis a bénéficié d'une couverture médiatique digne d'un Bill Clinton pour sa biographie "My Life". Il a eu un "60 minutes" pour lui tout seul et un Charlie Rose notamment.

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