mardi 23 août 2011

Le CEO de S&P viré

Remplacé par le COO de Citigroup. Le monde fait sens à nouveau. Cette crise n'est pas très propice aux tentatives isolées d'héroïsme. Les volontaires se verront écrasés pas les forces du status quo. Jusqu'à ce que le status quo cède mais qui ira alors rechercher le PDG de S&P pour lui dire qu'il avait eu raison? Il n'y a pas d'upside à dire la vérité. C'est pour cela que tout le monde la méprise.

Cette affaire de downgrade n'a jamais vraiment eu de sens du point de vue de S&P. L'intérêt de a boîte était de continuer son bonhomme de chemin sans se faire remarquer. Car soit le downgrade provoquait un emballement de la crise et c'était mauvais pour S&P, soit il n'avait que peu ou pas de conséquence et c'était mauvais pour S&P également car cela affaiblissait notablement son prestige (on est plutôt dans cette seconde situation car, même s'il est difficile d'attribuer les responsabilités avec précision, le retournement économique semble bien plus problématique que les décisions de S&P pour les marchés même s'il renforce celles-ci).

Mais, là, on est bien dans la notation "instrument de wa-wa et de l'Empire". Le blogo respire car il n'y a plus de raisons de modifier péniblement sa grille d'analyse en se grattant la tête... L'apparition sporadique d'acteurs honnêtes est sans doute inévitable même dans les systèmes les mieux corrompus. Car l'honnêteté, on l'oublie un peu vite, est un principe fondateur de nos sociétés qui leur permet de fonctionner. Elle ne peut pas être complètement éradiquée même si on peut la ramener comme en ce moment à des niveaux si bas que l'ordre social est en danger. Le downgrade des US n'aura été qu'une aberration, l'expression des errements d'un idéaliste arrivé on ne sait comment à la tête d'une société financière parmi les plus influentes du monde sans comprendre le rôle qui était attendu de lui par ses pairs. Nous pouvons reprendre une activité normale.

ZH commente:
Alas, this is nothing but a case study of modern corporate reality in America: if you are not with the status quo, you are against it, and you are promptly booted out of it: anyone who does not share the visions of one glorious future built on ponzi schemes, houses of cards, and games of three card monte, will be promptly suicided, either physically or professionally.

We expect that this flagrant example of how the powers that be will deal with any dissenters will instill the fear of god in anyone at either Moodys (or the French sycphants from Fitch) and nobody will ever again menton the words "US" and "downgrade" in the same sentence.


Aucun commentaire: