mercredi 29 octobre 2008

Richard Cohen, le Weekly Standard et Sarah Palin (Mégamix)

Préambule: Richard Cohen est un imbécile (comme la plupart des éditorialistes du Washington Post qui ont emmené les Etats-Unis là où ils en sont). Démonstration: après le speech de Powell aux Nations-Unies en 2003 qui n'avait absolument rien démontré quant aux armes de destruction massive irakiennes, Richard Cohen déclarait la chose suivante dans un op-ed ("opinion editorial" ou à peu près) du wapo (Washington Post): "The evidence he [Powell] presented to the United Nations—some of it circumstantial, some of it absolutely bone-chilling in its detail—had to prove to anyone that Iraq not only hasn’t accounted for its weapons of mass destruction but without a doubt still retains them. Only a fool—or possibly a Frenchman—could conclude otherwise."

Ceci étant posé sur Richard Cohen, intéressons-nous à son dernier op-ed dans lequel il fait le point sur le rôle qu'ont eu Bill Kristol, Fred Barnes et Michael Gerson dans le choix de Palin pour la vice-présidence.

Bill Kristol et Fred Barnes dirigent le Weekly Standard. Il s'agit d'une revue hebdomadaire financée (sans doute à perte) par Ruppert Murdoch. C'est l'organe de presse qui a eu les relations les plus incestueuses avec la présidence Bush. C'est le temple de la religion nouvelle conne.

Kristol a fondé le Weekly Standard en 95. En 97, il est fondateur avec Robert Kagan du Project for a New American Century, un think tank idéologique militant pour la prééminence américaine et qui pose le cadre de la dérive extrême-droitière du Bushisme en matière de politique étrangère.

Kristol, qui n'a pas fait le Vietnam (en bon "chickenhawk"), a un sourire robotique qui fait froid dans le dos (vidéo plus bas). Il a l'arrogance et le côté un peu "spooky" d'un individu qui se croit investi d'un pouvoir de vie et de mort sur le reste de l'humanité. Les frontières, les peuples, sont de la terre glaise qu'il convient de modeler dans la poursuite de ses objectifs. Cet homme est prêt à vous regarder dans les yeux et à prendre la responsabilité sans ciller pour des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. On vous dit aristocrate américain bon teint? Je vous dis Pol Pot, Staline, Hitler et autres sociopathes. La volonté de puissance est la même. Le désir de contrôler et de soumettre est le même. L'insensibilité à la souffrance d'autrui est là même. L'incapacité à voir dans autrui un autre soi-même est complètement pathologique.

Le Weekly Standard a eu un rôle structurant dans la présidence Bush. Il a milité et menti abondamment pour la guerre (un des chevaux de bataille du magazine a été la fausse rencontre à Prague entre les services secrets irakiens et Mohamed Atta). Il a demandé puis obtenu le départ de Rumsfeld. Il a milité contre la nomination d'Harriet Miers à la cour suprème proposée par Bush himself. Elle n'a pas été nommée. Il a, de manière ahurissante pour une organisation ne faisant pas partie de l'exécutif officiel, proposé la politique de la "surge" en Irak dans un document écrit par... le frère de Robert Kagan, Frederick Kagan. Un article du Weekly Standard de début décembre 2006 s'est donc retrouvé dans le SOTU (State Of The Union) speech de fin janvier! Non, vraiment, la seule chose que les tristes sires du Weekly Standard n'ont pas obtenu est le sacrement d'Ahmed Chalabi comme Roi de la Mésopotamie. On se demande d'ailleurs bien pourquoi.

Dernier chef d'oeuvre en date de ces "intellectuels", comme le décrit Richard Cohen, est la nomination de Sarah palin sur le ticket républicain. Tous les ans ou presque, les éditeurs du Weekly Standard organisent une croisière. Il y a 18 mois, c'était en Alaska. C'est là que Barnes, Kristol et Gerson sont tombés amoureux de Palin (reçus deux fois chez le gouverneur). Il n'y a pas de limites à leur bellicosité, à leur stupidité et malheureusement à leur influence. La prochaine croisière est en méditerrannée pour ceux qui seraient intéressés.

Ce qui, entre autre chose, démontre qu'il y a un problème grave dans la structure du pouvoir américaine est que Kristol le sociopathe, au lieu de devenir un paria après avoir été à l'origine de tant de misère humaine pour le peuple irakien et de misère financière pour les américains, a obtenu en 2008 ce qui se fait de mieux en terme de tribune médiatique aux Etats-Unis, un poste d'éditorialiste au New York Times! Celui qui devrait être ostracisé se trouve récompensé. C'est symptomatique des Etats-Unis aujourd'hui.


Voici Bill la veille du déclenchement de la guerre en Irak invité chez Charlie Rose (call it timely). Ca dure une heure mais les deux premières minutes donnent un apperçu de l'émission ("It's better to scare a little bit than to be held in contempt" ou la loi du ghetto appliquée à la première puissance mondiale) :


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