samedi 31 janvier 2009

L'euro encore en baisse

L'€ en dessous de $1,28. Un de mes regrets durant cette crise est que la BCE semble emboîter le pas à la FED sur la mise des taux à 0%. Personne ne sait exactement dans quelle mesure des taux si bas ne font pas plus de mal que de bien. On a peu de points de référence. Des taux aussi bas au Japon dans les années 90 n'ont pas relancé l'économie. Les taux à 1% aux USA en 2003 nous ont conduit au marasme. On a l'impression que les banques centrales pilotent un A380 en utilisant les débattements de surface de contrôles similaires à un avion de voltige. Le résultat dans les airs, c'est que les commandes cassent et que l'avion se crashe (ou si les commandes ne cassent pas, c'est l'avion qui explose - le résultat est le même).

Pour moi, les banques centrales se comportent un peu comme des médecins qui prendraient énormément de risque avec la santé du patient, non pas pour que celui-ci ait plus de chance de s'en sortir mais pour que leur responsabilité ne puisse pas être mise en cause sur le thème: "vous voyez bien, on a tout essayé". L'ironie (en continuant à filer cette métaphore médicale) est que la maladie du patient a été innoculée par les médecins et que personne ne semble le remarquer.

On peut aussi argumenter que les banques centrales prennent le maximum de risques pour tenter de préserver leur pouvoir. Mettre les taux à zéro est leur dernier pari pour que le système reparte et que le monde financier conserve les mêmes structures. Et tant pis si on prend le risque de l'hyperinflation et de la destruction de la monnaie. Si tout se passe "selon le plan" le malade ne saura jamais qu'on a risqué sa vie inutilement pour préserver la réputation du médecin. Et si tout ne se passe pas selon le plan, il n'y aura plus ni médecin, ni malade. Perdu pour perdu...

Les banques centrales (la FED en particulier) savent que leur pouvoir sera remis en cause si les choses ne s'arrangent pas relativement rapidement. C'est une course contre la montre. Elles ne cherchent pas à nous sauver mais plutôt à se sauver elles-mêmes. Et contrairement à nous, elles n'ont plus rien à perdre! C'est un peu comme le TARP: on nous fait croire que des institutions bienveillantes mettent tout en oeuvre pour nous éviter une catastrophe mais la réalité est qu'elles mettent tout en oeuvre pour perdurer en l'état. Et dans la poursuite de cet objectif, elle se croit absolument tout permis.

Après la métaphore aéronautique et la métaphore médicale, j'ose la métaphore routière: nous sommes les passagers d'un bus dont le conducteur est poursuivi par la police. Je m'arrête là néanmoins avec l'inquiétude d'être peut-être allé un peu trop loin dans la métaphore! Je veux dire et si c'était le blogo le bus et que les lecteurs soient les passagers? Cela ferait-il de moi le conducteur? Et dans ce cas, pourquoi diable la police serait-elle à mes trousses?

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