samedi 31 janvier 2009

Nemo auditur propriam turpitudinem allegans

Pas mal le latin! C'est la magie de l'internet: on peut se donner des airs de latiniste sans avoir jamais étudié le latin. Il s'agit de l'adage juridique: "Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude". C'est pourtant ce que fait le CEO de JP Morgan, Jamie Dimon, quand il dit ça (à Davos):

Regulators, he said, should share some of the blame.

“God knows, some really stupid things were done by American banks,” Dimon said. “To policy makers, I say where were they? They approved all these banks.”

Traduction: Les banques ont fait énormément de choses stupides mais où étaient les régulateurs?

Tu sais parfaitement où étaient les régulateurs, Jamie. Ils étaient dans ta poche et ça a permis ça. Et ne dis pas que tu ne l'avais pas remarqué car cela t'as quand même coûté pas mal d'argent (même si ça a beaucoup plus rapporté). Les politiciens ont été coupables de s'être laissés corrompre. C'est tout. Pour ce qui est des régulations (et plus encore de leur absence), il faut rendre à César ce qui est à César, et reconnaître que les banques s'en sont arrogées la responsabilité. Alors quand Dimon se défausse en partie sur les régulations pour expliquer cette crise, il ne fait que se prévaloir de ses propres turpitudes.

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