Dans l'opacité la plus totale (pour changer), la FED vient d'attribuer à quatre institutions financières privées la gestion de $500 milliards d'obligations hypothécaires pourries. Il n'y a pas eu d'appel d'offres, la rémunération des institutions n'est pas connue. Rien n'est dit sur de possibles conflits d'intérêt. La capitulation démocratique est totale. On a connu cette capitulation en matière de politique étrangère lors de l'invasion de l'Irak, on la retrouve de manière presque exactement symétrique en matière économique avec la gestion de la crise financière par l'Etat (passage en force avec menace d'apocalypse, pleins pouvoirs donnés à l'exécutif, mépris de tous les garde-fous censés garantir la bonne gouvernance et empêcher la corruption, irresponsabilité généralisée...).
Le ridicule américain est total, l'implosion flagrante. Pourtant, face à cela, le monde reste stoïque. La confiance du monde envers les Etats-Unis est confondante. L'investisseur étranger croyait à fond aux produits "subprimes" jusqu'à la dernière minute. Ce n'est même pas lui qui a découvert le pot aux roses! Il a fallu que les agences de notations disent qu'il y avait un problème en juillet 2007 (downgrade d'obligations par centaines) pour que le doute s'installe. Sinon, pas de problème, le papier américain aurait pu continuer à être placé encore quelques mois ou peut-être même plus. Et c'est toujours cette force des américains à imposer des fictions à la planète qui les maintient à flots aujourd'hui.
Un fonctionnement normal des marchés face à l'ampleur de la déroute américaine et l'opacité consternante des méthodes employées pour la contenir aboutirait à contraindre les Etats-Unis à la rigueur monétaire et fiscale comme le FMI le fait régulièrement avec un pays émergent (au prix de troubles sociaux qui valent au FMI sa popularité dans ces pays). Au lieu de ça, comme pour le subprime, le monde se refuse à voir les choses en face et ne s'y résoudra que contraint et forcé par la réalité de la situation là-bas.
Le monde est incapable de conceptualiser et de tirer les conséquences de la faillite américaine, il ne peut pour l'instant qu'être à sa remorque. Le choix a été fait de créer un magma informe de créances et de dettes sans aucun contrôle démocratique, de l'estampiller "USA" en le faisant garantir par le contribuable, de détruire au passage le dollar pour faire bonne mesure et de prier pour que le tout tienne le coup. Ca ne tiendra pas. You read it here first!
samedi 3 janvier 2009
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