Vous vous souvenez peut-être des doutes que le blogo avait exprimés sur l'idée que l'Europe continentale allait connaître une crise similaire à celle des subprimes en raison des prêts inconsidérés qui avaient été consentis aux pays d'Europe de l'Est. A l'origine de ce qui ressemble de plus en plus à une campagne concertée de désinformation, on retrouvait les usual suspects: le triptyque (WSJ, FT, The Economist), quelques "Murdoch owned news outlets" et autres publications ainsi que les agences de notations américaines. Le "bullshit" detector du blogo était dans le rouge.
J'ai fait une nouvelle recherche sur google news sur la question après la lecture d'un des articles qui a déclenché la polémique dans le Daily Telegraph le 15 février*. J'ai finalement trouvé ce que je cherchais à savoir un article un peu documenté qui défende la thèse de l' "opération de communication" et qui démonte cette dernière. Je n'ai jamais entendu parler de la source de l'article mais le contenu (et les notes de bas de page) parle de lui-même. L'accent y est mis sur le caractère biaisé des organes de presse et des institutions à l'origine de ce psychodrame et sur le caractère outré de la comparaison avec le subprime vu le faible poids de beaucoup des pays mis en cause par rapport à l'économie de l'Union Européenne (la Hongrie n'est pas la Californie).
Je vous conseille de lire la fin de l'article en entier (après avoir sauté les premiers paragraphes), voici néanmoins quelques extraits:
If we found this a relevant theme, it is because it represents in our opinion a deliberate attempt on the part of Wall Street and the City (2) to make the world believe in some rupture within the EU and to instil the idea that some « deadly » risk is weighing on the Eurozone, by endlessly conveying phony news on a “banking risk coming from Eastern Europe” and by stigmatizing a “cold-feeted” Eurozone as opposed to the “voluntarist” actions initiated by the Americans and the Bristish. One aim is also to divert the attention from the increasing financial problems encountered in New York and London, and to weaken the Europe position on the eve of the G20 summit.
For those who are not familiar with EU geography, a headline like « Hungary in bankruptcy » or « Latvia defaults on its debt » can compare to one like « California goes bankrupt ». For those who lose their jobs as a consequence, the problem is indeed similar. However, in terms of impact on a larger-scale, they have nothing in common. California, severely affected by the subprime crisis, is the most populated and richest state of the United States, while Latvia is a poor country with a population corresponding to 1 percent of the EU population (versus California’s 12 percent of the US population (11)). Hungary’s GDP represents less than 1.1 percent of the Eurozone’s GDP (in the case of Latvia, this figure is 0.2 percent) (12), that is to say the equivalent of Oklahoma (1% of US GDP (13)) rather than Florida. Eastern Europe is far from being able to bring problems of a similar magnitude to the subprime crisis. All the new Member-States put together comprise less than 10 percent of the EU GDP (among them, the biggest and richest ones, such as Poland and the Czech Republic, are hardly affected at all). As a worst-case scenario, the amounts at stake for the European financial system, are around EUR 100-billion (USD 130-billion) (14), that is to say a very modest sum on the scale of the EU financial system (15). In fact, the EU has taken the lead of a consortium which has already injected EUR 25-billion (i.e. 20 percent of the worst-case scenario) to stabilize the situation (16), and whose severity has already been diminished by the recent fall in value of the Swiss Franc.
A noter que la dénonciation de ce genre de campagne aurait toute sa place dans Le Monde ou le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Je ne suis pas sûr pour le second mais je doute de ce que Le Monde ait démonté cette triste histoire. Pourtant, enfoncer un coin dans la crédibilité de la presse économique économique anglo-saxonne serait légitime. Idem pour celle des statistiques économiques américaines ou des agences de notation. Le blogo a déjà redouté que nos têtes deviennent le refuge de la domination américaine alors même qu'elle n'aurait plus aucune raison d'être objective. Il faut que les européens (et les autres) arrivent à penser l'économie en s'affranchissant du discours anglo-saxon qui n'a rien d'une vérité révélée mais qui défend très clairement des intérêts. Pas les nôtres.
* Cet article était écrit par Ambrose Evans-Pritchard qui est un adversaire forcené de l'Union Européenne, de l'Euro et de tout ce qui n'est pas estampillé Wall Street ou la City. Il a commencé sa carrière à The Economist.
mardi 31 mars 2009
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1 commentaire:
Ze Tatitude milite pour qu'El Blogo ecrive un article dans le monde. N'y a t'il pas moyen de contribuer au journal par le biais de chroniques? Ze Tatitude se souvient que son ancien co-loc de MBA a NY (Pas El Fundator del Blogo, celui d'avant - El Blogo le reconnaitra) a ecrit en son temps avec d'autres amis des chroniques dans le monde. Osons!!!
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