jeudi 30 avril 2009

Bonne nouvelle

Glenn Greenwald signale une victoire importante contre Obama. Ce dernier avait en effet repris le flambeau de Bush en revendiquant le droit de mettre fin à toute poursuite judiciaire sur la simple affirmation qu'elle mettait en cause un secret d'Etat. Cet abus de pouvoir avait permis à Bush de mettre fin aux procédures judiciaires susceptibles d'incriminer son régime. Obama n'avait pas d'autres choix que de le reprendre à son compte s'il voulait, comme il en a manifesté l'intention, protéger l'administration précédente et tout l'establishment washingtonien qui a soutenu le bushisme. Une cour d'appel vient de contester cette position de l'administration.

Le pouvoir judiciaire semble reprendre sa place dans le paysage politique américain (la maison blanche a aussi dû mettre de l'eau dans son vin sur sa volonté affichée de ne pas poursuivre Bush - ce n'est pas elle qui décide en la matière). L'élection d'Obama a normalisé la démocratie américaine dans la mesure où le pouvoir du président est à nouveau confronté à des limites. En votant Obama et démocrate massivement, les américains ont également manifesté leur souhait de revenir à un fonctionnement démocratique normal. Tous les corps de l'Etat (et la société en général) ont entendu le message et il est donc logique qu'ils retrouvent leur place en s'opposant si besoin au nouveau président. C'est l'effet induit de la victoire d'Obama: les américains n'ont plus peur de leur exécutif, les langues se délient. Cette forme de Glasnost* non-dite après une période de crispation autoritaire va avoir des effets pendant plusieurs années et pourraient être une lame de fond qui recentre le paysage politique américain aujourd'hui encore très fortement droitisé. Jusqu'au prochain attentat?

* Obama en Gorbatchev américain? Voir ici. Encore une analogie fumeuse dont le Blogo peut sans doute revendiquer la paternité. En réalité, en préservant à tous prix (littéralement) les structures du système bancaire en dépit de sa faillite, Obama semble au contraire de Gorbatchev se crisper sur la préservation d'un système cassé plutôt que d'essayer d'accoucher un nouvel équilibre. Quand on voit l'Etat de l'empire soviétique, on se demande si on peut réellement le lui reprocher. Comme signalé ici, les américains n'ont rien à perdre à tenter de préserver le système actuel: il n'existe pas d'alternative qui leur soit favorable. "They are all in" pour les amateurs de poker. J'ose donc une analogie encore plus fumeuse: Obama, le Iouri Andropov américain? El Blogo: "To boldly go where no man has gone before".

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