vendredi 8 janvier 2010

Geithner forever

C'est un peu comme les 28 coups de fils entre Paulson et Blankfein (seulement par ligne fixe, on est pas au courant pour les portables) la semaine où Lehman a fait faillite: on sait bien que des choses comme ça se sont passées mais ça fait toujours drôle de l'apprendre "pour de vrai".

On a appris hier qu'il existait un email où Geithner demandait à AIG de ne pas dire que des banques avaient été indemnisées à 100% pour leurs paris grotesques* sur des CDS de subprime à l'occasion du sauvetage de l'assureur. Alors président de la FED de New York et en instance de devenir Secretary of Treasury, Geithner commande donc à AIG de faire le silence sur un certain nombre d'informations qu'on peut considérer que la société devait aux marchés et peut-être surtout aux contribuables...

Ne jamais perdre de vue que nous avons assisté à un sauvetage des banques par les banques. Elles ont utilisé leurs hommes liges Geithner et Summers (et il faut bien rajouter Obama), pour traduire leur influence politique en avantage économique. C'était le moment "bas les masques" de la politique américaine où le pays a compris que la politique des Etats-Unis se faisaient littéralement "à la corbeille" (à Wall Street) (de Gaulle avait soutenu l'inverse au sujet de la France dans les années 60). Le soucis de ménager le contribuable a quasiment été inexistant depuis septembre 2008. Il faut bien reconnaître que, pour l'instant, ce n'est pas lui directement qu'on a fait travailler (avec des hausses d'impôts par exemple) pour boucher le trou. Non, c'est à coup d'écritures dans la comptabilité publique, indolores pour l'instant, que le problème a été réglé. Mais la douloureuse va finir par arriver. C'est certain. Surtout quand on met en regard les difficultés économiques majeures qui frappent la popuplation et les agappes bancaire qui n'en finissent pas, voire qui redoublent d'intensité.

Zero Hedge évoque l'affaire et résume: "Moral hazard reigning supreme, regulatory capture, incompetence, misdirection, and outright fraud, auditor complicity, broken equity markets, and an administration whose only answer to every problem is to stuff it ever deeper under the carpet and throw ever increasing amounts of money... This is what this once great nation has become."

* Ces paris n'étaient pas grotesques dans leur direction. Ils l'étaient en revanche par rapport à la qualité de la contrepartie qui devaient payer en cas de succès. Un peu comme si vous pariiez avec quelqu'un qu'il allait se retrouver sur la paille. Qui va vous payez?

1 commentaire:

Ze Tatitude a dit…

On a appris aussi (et en cherchant bien, AIG doit y etre pour kekechose) que la Societe Generale avait 35 milliards d'Euros d'actifs pourris, qu'elle va maintenant regrouper en un seul endroit. Chiffres passes un peu inapercu en France cette derniere annee, ou tous en coeur, les politiques et economistes (et aussi dirigeants des banques) nous ont repete: "ca peut pas arriver en France". Comme disait Coluche, c'est la lutte du pot de terre contre le pot de vin