vendredi 8 janvier 2010

Les politiciens se vendent pour pas cher

Commentaire de Bill Gross de Pimco qui débarque sur la BCL:

Our government doesn't work anymore, or perhaps more accurately, when it does, it works for special interests and not the American people... What amazes me most of all is that politicians can be bought so cheaply.

C'est une observation que je pense avoir déjà faite sur le blogo mais je n'en suis pas certain: quand on s'intéresse aux sommes en jeu dans le système de corruption des politiciens américains, on constate qu'elles ne sont pas si élevées que ça.

C'est normal: il n'y a pas de concurrence! Qui va payer des sommes importantes pour que la législation sur les télécoms soient favorables aux telcos? Les telcos. Who else? Une fois que le système est bien en main par chaque "special interest", il suffit de veiller à ce que personne ne surenchérisse. Mais qui viendrait surenchérir? Corporate America, c'est ce système qui fait que chaque special interest contrôle la partie du système politique qui s'intéresse à lui (regulatory capture). Vu qu'ils sont les seuls en compétition pour s'arroger ce contrôle (puisque les citoyens sont maintenus dans l'ignorance/la résignation), ils n'ont pas à débourser beaucoup pour se l'assurer.

Si les politiciens américains étaient malins, ils se feraient payer un pourcentage de l'avantage économique que leur collaboration procure, pas seulement de quoi se faire réélire. Là, ce serait véritablement le jackpot mais ils n'ont pas les épaules pour cela. S'ils devenaient trop avides, leurs "corporate masters" auraient tôt fait de les remettre à leurs places.

Note: le système électoral se caractérise en général par la prime très forte qu'il donne aux "incumbents" (sortants) à chaque élection. Une fois les élections gagnées, un élu qui ne se fait pas remarquer (contrairement à Alan Grayson par exemple) a de grandes chances d'être réélu. Cela aussi permet de diminuer les coûts: corporate america n'a qu'à monter des challenges contre ceux qui sortent du rang et ne doit pas financer des combats de coqs plus ou moins factices à n'en plus finir. Non le poulet élu une première fois peut ensuite tout doucement s'engraisser au fil des mandats. Grayson au contraire va avoir droit dès novembre à un challenge "ultra-fundé". Standard.

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