samedi 19 mars 2011

Nevermind...

(voir rectificatif plus bas (*) )

ARTICLE 35. La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.
Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.
Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.
Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante.


Note: Ce nouveau type d'intervention, porté aux nues par Hubert Védrine, ne doit pas s'exempter de déclaration de guerre en droit interne. Il faut que la guerre reste un tabou sacré et que l'occident, aidé par une Chine et une Russie sûrement ravies de le voir s'embourber toujours plus dans des affaires qui ne le regardent pas, ne s'installe pas dans le rôle de flic mondiale débonnaire, brouillon et impulsif. Bush a vraiment réussi à remettre la guerre coloniale à la mode. Et Sarkozy a réussi contre toute attente à entériner le retour en grâce de cette pratique complètement anachronique (en plus d'être raciste et immorale).

Politique fiction: imaginons qu'au beau milieu du tumulte de la révolution française, une puissance externe infiniment supérieure militairement ait "en passant" déterminé ce que devait être le futur du pays en août 1789. Quelle humiliation! On en parlerait moins dans les livres d'histoire et la France aurait toujours été un pays vassal.

Et finalement, j'invite tous ceux qui s'enthousiasment pour cette intervention à lui appliquer un test simple: la situation en Libye mérite-t-elle qu'un de vos proches (ou vous-même) aille se battre là-bas? Quels intérêts majeurs y avons nous? Quel impératif moral qui ne s'appliquerait à des dizaines d'autres pays à travers le monde (à commencer par Bahrain ou nous défendons hypocritement le pouvoir en place)?

* Rectificatif: j'ai lu trop rapidement l'article 35 de la constitution et compris à tort qu'un vote au parlement devait autoriser la guerre dans les trois jours suivant l'intervention. C'est en fait dans les 4 mois (3 jours semblaient courts, 4 mois semblent beaucoup trop long). Le parlement doit juste être informé dans les 3 jours et il l'a été en l'occurence.

2 commentaires:

Ze Tatitude a dit…

"Politique fiction: imaginons qu'au beau milieu du tumulte de la révolution française, une puissance externe infiniment supérieure militairement ait "en passant" déterminé ce que devait être le futur du pays en août 1789. Quelle humiliation! On en parlerait moins dans les livres d'histoire et la France aurait toujours été un pays vassal."

Ben, c'est exactement ce qui s'est passe en fait: Tous les royaumes d'Europe se sont ligues et ont attaque la France pour restaurer la royaute. C'est ainsi que Napoleon s'est fait connaitre, par exemple en liberant tout d'abord Toulon puis en participant il me semble a la bataille de Valmy. C'est d'ailleurs a cette occasion que la Marseillaise est devenue #1 au top 50 de l'epoque!

H a dit…

Non. La révolution française est un évènement essentiellement interne. La France n'a pas connu de diktat de l'étranger avant la chute de Napoléon.

La trace historique de l'évènement était alors indélébile. Qui plus est la France était le pays le plus peuplé d'Europe et il n'y avait pas une force militaire capable de la dwarfer radicalement. D'ailleurs quelques années plus tard la France dominait toute l'Europe continentale. Donc je me répète: si une force formidable (think nato against Libya) avait présidé aux destinées françaises en août 1789 (prémisses de la révolution). Nous n'aurions pas eu d'histoire, pas d'existence propre, pas de dignité in fine.