mercredi 7 janvier 2009

Crise économique ou crise politique?

Lire cet article (en anglais) pour une petite illustration du rôle de l'argent dans la politique américaine. L'élu est en recherche de fonds permanente. Pour en obtenir, il met son influence "en vente" au plus offrant. Pour toutes les causes et tous les business.

Clinton ici a possiblement fait une faveur à un magnat de l'immobilier commercial, apportant sa pierre au dérèglement économique de la nation et du monde (l'immobilier commercial n'est pas aussi connu que le subprime pour l'instant mais les mêmes mécanismes y ont abouti aux mêmes effets et l'effondrement approche). Ce qu' a peut-être fait Clinton en l'espèce n'est ni spectaculaire ni même probablement illégal. Cela donne simplement une idée de la manière dont les choses se passent dans les deux partis et dans tous les secteurs de l'activité économique.

Ce système de mise aux enchères de l'influence des élus est pour une bonne part légal. On peut supposer que cette partie légale met en place des contacts et des relations qui favorisent l'apparition d'une autre couche de corruption souterraine massive également comme on l'entrevoit ici (via Atrios qui vit à Philadelphie). Chaque élu américain est en fait une grosse PME. Une chose qui m'a frappé est le coût finalement assez modique pour lequel on pouvait acheter de l'influence. Le marché est très liquide.

Il y a un moment dans la vie politique d'un pays où les corrupteurs ont tout à coup assez d'influence pour écrire des lois de financement permettant d'accroître leur influence. Ce point de non retour a été atteint il y a bien longtemps aux Etats-Unis. Les politiciens ne deviennent alors que des pantins ridicules, courroies de transmission de la volonté politique non pas de leurs électeurs mais de leurs donateurs. Une fois que ce mécanisme atteint ce point de non-retour, il s'auto-entretient et se renforce sans cesse jusqu'à ce que le système cède sous le poids de sa propre corruption. C'est là où les américains en sont aujourd'hui.

C'est pourquoi ce que tout le monde décrit aujourd'hui comme une crise économique est en réalité une crise politique et que sa réelle solution passe par une réforme du système politique et plus précisément des lois de financement de la vie publique. Tant que la réforme politique est repoussée, les pansements (encore lucratifs pour certains, les payeurs) aposés sur l'économie (bailout plan) ne seront que l'émanation du même système failli et ne seront pas le produit d'une réelle volonté de réforme.

Cela était évoqué dans le blogo ici. J'ai copié le passage correspondant:
Comment évaluer une présidence Obama alors? Le noeud gordien de la politique américaine est la loi de financement des campagnes électorales. C'est ce système vermoulu qui fait qu'aujourd'hui chaque grand secteur économique écrit lui-même ses lois (on a vu ce que ça donnait dans les mortgage) et que l'intérêt général est perdu corps et bien. Obama peut faire beaucoup de bonnes choses en deux mandats mais pour que son action soit durablement transformatrice, il faut qu'il change radicalement le financement de la politique aux USA.

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