Remarque: c'est désormais le Groupe M6 et plus la société d'Ardisson qui revendique la mise au rencart de la vidéo sur youtube (et à 19:40 la vidéo youtube a réapparu mais avec des sous-titres). Et la vidéo est à nouveau disponible sur dailymotion à prendre en compte en lisant le post en-dessous de la vidéo que j'ai laissé tel quel:
La vidéo de l'émission d'Ardisson du printemps 2007 dans laquelle Tristane Banon mettait en cause DSK de manière accablante devant un aéropage de médiacrates a disparu de Youtube et de Dailymotion. Des pressions ont bien évidemment été exercées* mais ça n'est plus pour protéger DSK, occupé qu'il est à se faire de nouveaux amis sur Rikers Island.
Il s'agit désormais de protéger les personnalités qui étaient présentes dans cette émission: Hedwige Chevrillon, Thierry Saussez, Jean-Michel Apathie (qui ce soir sur Canal a fait preuve d'une hypocrisie rare en déclarant "ahurissante" l'affaire DSK), Roger Hanin (qui n'est pas journaliste et qui faisait montre d'une sincère compassion pour Banon), Thierry Ardisson (qui était très remonté contre DSK mais qui a cédé aux pressions vu que c'est sa société de production qui a demandé la supression de la vidéo), Claude Askholovitch et j'en oublie malheureusement. (il y avait Jacques Séguéla aussi, EuroRSCG in da house!)
Mais il faut protéger plus généralement tout le landernau politico-médiatique français à commencer par Sarkozy qui avait nommé DSK quelques semaines après que l'émission ait été diffusée et qui devait de toute façon avoir toutes les fiches nécessaires pour savoir précisément à quoi s'en tenir. Tout cela fleure bon les pays de l'Est. Quelle douce musique que celle des petits cris d'une nomenklatura (droite-gauche-médias) cornerisée!
N'oublions pas que le premier artisan de la résistible ascension de DSK a été Sarkozy avec son choix pour le FMI. Un Sarkozy qui savait pertinemment à quoi s'en tenir sur les déviances de son poulain. Aujourd'hui, presque tous les politiques et les journalistes de ce pays mentent non pas pour couvrir DSK mais pour se couvrir eux-mêmes (comme sur la Libye ou comme sur l'Irak aux Etats-Unis: l'unanimité dans l'erreur les rend solidaires).
Une Présidente de la République tomberait à pic pour mettre un point final à cette atmosphère de patriarcat fétide et finissant.
Je fais un pari: assez vite, les élites politico-médiatiques françaises vont se rendre compte que moins elles parlent de Strauss-Kahn et moins elles exposeront leur complicité passive dans ses agissements. Résultat, DSK va très vite passer dans le "Memory Hole" que George Orwell imaginait dans 1984. Le procès et son défilé de témoignages de moralité à charge va être escamoté autant que faire se peut du paysage médiatique français.
Dominique who?
* J'ai pris un risque en écrivant ce post. Il est possible que la société de production d'Ardisson ait simplement décidé de supprimer cette vidéo tout simplement parce qu'elle a pris tout à coup une valeur marchande. L'avenir nous le dira. Si cette vidéo redevenait disponible très rapidement, je devrais évidemment réviser mon jugement et ne plus qualifier cette décision de censure. Cela modifierait le "fait générateur" du post mais pas mon analyse sur le réflexe d'auto-protection des médias qui se manifestent partout dans le mainstream avec l'exception notable de "Ce Soir ou Jamais" de Frédéric Taddéi qui présentait ce soir un débat acceptable sur la question même si Plenel et Domenach étaient d'une grande mauvaise foi sur la responsabilité des médias et des leurs en particulier. Le journal de TF1 présenté par Laurence Ferrari en revanche ne faisait évidemment toujours pas mention de Tristane Banon, de Piroska-Nagy ou de la réputation dont jouissait DSK dans les "milieux autorisés". La pauvre Laurence, à laquelle on prête une liaison avec Sarkozy dont le timing aurait pu renforcer ses chances de prendre la place de PPDA, m'a semblé tout étonnée qu'une femme, quelque part, puisse se refuser à l'un des "Titans" qui nous dirigent. N'y a-t-il pas, après tout, quelque avantage à en tirer?
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