vendredi 30 avril 2010

Friday Plane Blogging

(cliquer pour agrandir)

El Blogo au pouvoir!

Michel Barnier se réveille et appelle à la création d'une agence de rating européenne.

Je vous invite donc à relire ce post du blogo de janvier 2009.

Extraits:

Les marchés restent suspendus à leur avis [celui des agences de notations] en matière de dette souveraine. Ainsi, ce sont les agences de notation qui vont pouvoir déterminer quel pays mérite ou non d'être downgradé, quelle monnaie mérite ou non de plonger. Elles pourront aussi en décider le moment. Ce pouvoir serait déjà inquiétant s'il était exercé par des institutions honnêtes et indépendantes mais là, vu leurs antécédents, c'est tout simplement terrifiant.

...

Faut-il d'urgence créer une agence européenne capable de noter les Etats et les grandes entreprises? (pour la dette structurée, on va dire que ça n'est pas prioritaire!) Pas crédible me direz-vous? Mais Moody's et S&P ne sont pas plus crédibles dans le contexte actuel. Il faut contrer le bruit par le bruit. Cela aurait aussi la vertu de poser le problème de la légitimité politique de ces agences. Arrêtons de croire au mythe de l'impartialité et du jugement objectif. La crise l'a complètement démonté. Il faut torpiller ces institutions. Les américains ne le feront pas d'eux-mêmes car ce sont des instruments de puissance.

Il est clair qu'il aurait été plus intelligent (et surtout plus efficace) d'avoir un coup d'avance à la matière. Mais les américains étaient nos amis, non? On n'allait pas les brusquer en leur imputant de mauvaises intentions! "Oh bah non alors!" (Coluche)

Le Blogo avait raison sur la création d'une agence européenne mais surtout sur le diagnostic du caractère "adversarial" que notre relation avec les américains allait nécessairement finir par prendre. Comme je l'ai répété maintes et maintes fois: ce ne sont pas nos amis. Ils nous ont d'abord vendu (et au monde entier) des produits frauduleux et maintenant ils veulent se sortir de la crise en usant de leur influence basée sur leur privilège monétaire. Première cible (trop facile malheureusement): l'Euro.

Note: Mais évidemment ne vous en faites pas, le vrai danger, c'est la burqa! Et là, on prend des mesures ma bonne dame!

Le moteur de recherche du blogo

Absolument pathétique: le moteur de recherche du blogo ne fonctionne pas. Essayez "Friday" et tous les "Friday Plane Blogging" devraient en théorie apparaître. Il n'y en a en gros qu'un sur quatre.

Alors évidemment, le service est gratuit donc on ne peut pas vraiment se plaindre. En gros, sur Blogger (le service de blog de Google que j'utilise), on en a pour son argent: pas grand chose.

jeudi 29 avril 2010

Toujours marrant...

Barney Frank (responsable des institutions financière à la chambre des représentants) en 2005, "pas de bulle" (via ZH):

Lloyd

The Colbert ReportMon - Thurs 11:30pm / 10:30c
The Real Lloyd Blankfein
www.colbertnation.com
Colbert Report Full EpisodesPolitical HumorFox News

mercredi 28 avril 2010

Deux posts d'Atrios...

Qui parleront aux gens qui ont travaillé dans les produits structurés, les "skimmers" que dénoncent atrios. Je suggère de suivre le lien du premier post:

Fab Fab's Fee Fees

Some skimmers provide the illusion of expertise, but it's just a scam.
-Atrios 14:37

Comments


The Skimmer Economy

Some day I hope more people realize that large segments of our economy don't actually do anything (health insurance, much of finance/real estate), they simply position themselves in the middle of transactions and take their cut. That isn't to say there are no transactions which legitimately require skilled middlemen, or that there is no legitimate function for the finance and banking industries, but to a great degree the skimmers just don't do anything productive at all. Except take our money.

Tout va péter!

Tout le Blogo est résumé dans le titre du post. Il faut bien dire que ça fait longtemps que ce blog ne démord pas de ses prévisions apocalyptiques (le blogo, "long or et short actions" depuis août 2007!). Il semble pourtant que finalement tout cela prenne tournure. La Grèce aujourd'hui est un peu à la crise monétaire généralisée qui se profile ce que les deux hedge funds de Bear Stearns qui ont explosé en juin 2007 étaient à la crise du crédit: un signe annonciateur.

Alors Bis Repetita? Pas exactement. Cette fois-ci, il n'y a plus de "joker" qui permette de faire croire pendant quelques mois/années à la possibilité de continuer à vivre dans le monde des bisounours. Non cette fois-ci, c'est l'occident qui va être sur la sellette avec finalement la remise en cause de notre organisation américano-centrée, de notre domination sans partage, de nos systèmes sociaux et un effondrement probable de la structure impériale (armée US essentiellement) qui ne tient debout que par la grâce du roi dollar (qui est nu, bien évidemment).

Cette fois-ci, c'est donc comme l'effondrement de Lehman mais sans le parachute. Plus d'autorité "supérieure" (en théorie...) vers laquelle se tourner pour lui refiler la patate chaude de la banqueroute en la différant un peu. Boum. Pas étonnant que l'or soit au plus haut en euros et pas tellement loin en dollars. Les banquiers arriveront-ils à s'assurer une dernière année de bonus? Ils ont bien réussi ce tour de force en 2009 mais rien n'est moins sûr pour 2010.

L'infection de la dette pourrie est donc en train d'emporter tout sur son passage. Oh bien sûr, elle aurait pu être arrêtée en 2001 avec une vraie récession alors qu'elle ne touchait encore qu'un orteil. Elle n'en était qu'à ses balbutiements. Mais il y a eu le 11 septembre, la FED a soutenu l'effort de guerre (et la BCE aussi, il faut bien l'admettre). Et au lieu de soigner la plaie, nous l'avons laissée puruler en nous gavant d'antidouleurs. Quand toute la jambe a été infectée en octobre 2008, nos médecins moyenâgeux ont décidé de calmer l'infection en la diffusant dans le corps en entier. Plutôt que d'amputer la jambe financière malade et de s'acheter des béquilles, on a préféré répartir l'infection dans tout le corps en préservant la jambe. L'infection de la dette pourrie se répartissant, pendant un temps, tout semblait aller mieux et la jambe pourrie a même paru redevenir fonctionnelle (à l'oeil non exercé et avec la complicité des médias dont le rôle essentiel est de battre le tambour dans la galère, pas de faire se demander aux galériens pour quoi ou pour qui ils rament). Ceux qui parlaient d'amputation sont alors passés pour des imbéciles.

Maintenant, c'est la septicémie, la maladie de la sphère financière s'est diffusée dans tout le corps, plus rien ne peut l'arrêter. Nous sommes sur le point de payer le prix d'abandon des rênes du pouvoir à des banquiers véreux (Wawa). On peut bien sûr les blâmer et ils le méritent. Ils n'ont pu faire cependant que ce qu'une population abrutie et incapable d'exiger l'application de règles démocratiques de base les a laissé faire. Espérons que cette-fois, c'est la dernière fois.

Note: Bien sûr, après le bailout il reste toujours une porte de sortie à la structure de pouvoir: la guerre. C'est la dernière carte à jouer. A l'origine de nos problèmes, celle-ci va très vite apparaître comme une solution aux docteurs folamours qui nous dirigent.

dimanche 25 avril 2010

Food for thought

George Orwell via Mike Krieger via ZH:

In the end the Party would announce that two and two made five, and you would have to believe it. It was inevitable that they should make that claim sooner or later: the logic of their position demanded it. Not merely the validity of experience, but the very existence of external reality was tacitly denied by their philosophy. The heresy of heresies was common sense. And what was terrifying was not that they would kill you for thinking otherwise, but that they might be right. For, after all how do we know that two and two make four? Or that the force of gravity works? Or that the past is unchangeable? If both the past and the external world exist only in the mind, and if the mind itself is controllable – what then?
- Winston Smith in George Orwell’s 1984

Pretty crazy

What the title says.

S&P 500, toujours -30% par rapport aux plus hauts

Toby O'Conner de Goldscents, via ZH.Le S&P 500 depuis les plus hauts:(Cliquer pour agrandir)

Ce deuxième graphe illustre les variations du S&P 500 depuis plus de 10 ans en fonction des différentes bulles. Il identifie la dernière bulle comme une « currency bubble » ce qui est un choix éditorial de leur part. Tout le monde sait que tant qu’une bulle n’a pas explosée, elle n’existe pas…

(Cliquer pour agrandir)

1m14s

Via Glenn Greenwald. A voir absolument si vous avez 1m14s (en anglais):

Bush with a smile

Verbatim de Glenn Greenwald:

The American Prospect's Adam Serwer becomes the latest to comprehensively chronicle what is no longer in dispute among reasonable people: "the Obama administration's failure to reverse the trajectory of U.S. national-security policy and of its ultimate decision to embrace the core framework of the Bush administration's 'war on terror'." As Serwer puts it: "Obama hasn't departed from the Bush administration tactics on national security, he's just changed tone." Relatedly, The Washington Post publishes a letter from the ACLU's Anthony Romero who -- responding to The Post's unsurprising editorial support for Obama's assassination programs -- explains why such policies are plainly "unlawful."

Isn't it amazing that it even needs to be debated whether the President has the right to order the death sentence for American citizens far away from any battlefield with no trials given or even charges posed? Even more amazing is that it's actually not debated -- not because it's widely understood that the President has no such power, but because, between the authoritarian GOP and the Obama-loyal Democratic Party, there is bipartisan consensus for any lawless and Constitution-destroying actions Obama embraces. That outcome -- bipartisan consensus for what were once deemed the province of radical, right-wing Bush/Cheney policies -- is, as much as anything, a key impact of the Obama presidency. As Serwer writes, Obama's signature is "embracing Bush-era policies with minor substantive changes and a dramatic change in tone. This is Bush with a smile."

vendredi 23 avril 2010

Alors là...

Juste au moment où on croit avoir tout vu. Premier titre sur Google News US: Did porn cause the financial crisis?

Il est rapporté que le personnel de la SEC passe trop de temps sur des sites pornographiques.

Bon, il arrive un moment où le Blogo n'est pas même plus utile, je crois que ce post peut s'écrire de lui-même dans l'esprit des lecteurs... (Vampire Squid, shameful, MSM, ridiculous etc... vous voyez le topo)

Remarquez quand même à quel point les MSM sont complices de la prise au sérieux de cette information absolument grotesque. Le Wapo y va de son "It's not the first time that a Federal Employee has been caught". ABC News: SEC Porn Problem: Officials surfing sites during financial crisis, report finds. Absolument honteux. Je n'irai pas pleurer sur leur tombe. Comment peuvent-ils se prêter à une manipulation aussi flagrante? Il n'est évidemment pas fait allusion dans les articles au timing inouï de ces révélations! Et pourquoi ces sites étaient-ils simplement accessibles? Absurde... Le bullshit detector du blogo est à son maximum depuis un long moment. J'espère quand même que ça va avoir un effet boomerang. It's beyond words. Lire cet article d'ABC News qui donne la nausée avec la conclusion d'un spécialiste ad hoc: "Trust me, these guys are addicts," said Mike Leahy, author of the book "Porn Nation." WTF?

Voici la copie de l'item Google News:

Did Porn Cause the Financial Crisis?

Atlantic Online - ‎1 hour ago‎
The above headline might seem like a joke. It isn't. Senior staffers at the Securities and Exchange Commission were surfing Internet pornography when they should have been policing the financial system.

Friday Plane Blogging

jeudi 22 avril 2010

William Black au Congrès

Forceful...

Good Old Vampire Squid!

Goldman Q1 2010 Political Campaign Donations Double To $1.2 Million, Firm Shifts From Democrat To Republican

Failed auction

Ces deux mots sonneront peut-être un jour la fin du monde. Hier, c'est l'Allemagne qui n'a pas réussi à écouler ses obligations 30 ans. Simple difficulté passagère sur les long bonds? Pas bon pour l'Europe en tout cas.

Sinon il y a toujours l'explication conspirationniste de ZH qui met en cause none other than the vampire squid itself:
A more sinister explanation could be that traditional primary market participants, such as Goldman, are punishing the country for its escalation in the Goldman Sachs affair. Nothing like a little bond scare to get things back to normal for GS.

Faux-nez

TPM débusque les banques derrière une association qui, sous le couvert progressiste d'une asssociation opposée au "Too big to fail", s'oppose au final à la réforme du système financier dans son ensemble. Leur figure de proue? Simon Johnson dont la notoriété soudaine (favorisée par le Washington Post) a toujours étonné le Blogo. Simon Johnson s'est depuis retiré de cette association et dit avoir été trompé. Il a disparu de leur website.

D'où vient l'argent?

En 2003, les Etats-Unis émettaient $3 trillions de dettes. En 2009, $8 trillions. Qui achète? Sans rire.

mercredi 21 avril 2010

Dylan Grice: OCDE = Grèce

Dylan Grice se fait encore remarquer.

Crise politique

Le credo du Blogo selon lequel nous n'assistons pas à une crise économique mais à une crise politique qui a des conséquences économiques se vérifie dans cette news plus très fraîche mais qui se devait de figurer ici: seuls 22% des américains auraient confiance dans leur gouvernement.

"You can fool some people sometimes, but you can't fool all the people all the time". Ou quelque chose comme ça...

Et d'ailleurs:

mardi 20 avril 2010

It's getting personal

Goldman Sachs a choisi pour sa défense l'ancien General Counsel d'Obama qui a dû quitter la maison blanche en novembre 2009 dans une ambiance délétère. Possiblement un peu amer. Ambiance... Obama ne fait visiblement pas peur à Lloyd Blankfein. Et s'il finissait par être sur le tard, au moment où l'on y croyait plus, "le Président qui aura essayé" ? (via TPM)

Voir la source (politico).

Note: Alors, quoi? La Maison Blanche est-elle de mèche avec la SEC en dépit de ses dénégations? L'idée est-elle de s'en prendre au "meneur" (GS) pour vaincre la résistance de Wall Street à la réforme? L'effort est-il mondial avec les gouvernements allemand et britannique qui emboîteraient le pas à la SEC avec des poursuites contre GS? Les politiques ont-ils compris que le "vampire squid" et les banques étaient des rivaux politiques auxquels ils avaient tout cédé sans discuter et contre lesquels ils essayent de reprendre la main (c'est un peu tard)? Le but est-il simplement le passage de la réforme ou de modifier le rapport de force entre les acteurs en présence? Pourquoi une poursuite si mièvre si c'est le cas (seul un lampiste de 28 ans est mis en cause)?

Et surtout, si cette description correspond à la bataille qui se prépare, de quel côté est la FED? Peut-elle remonter les taux avant les mid-term elections et planter Obama? Si l'axe WaWa doit se diviser, que pèse la Maison Blanche face à Wall Street + FED + Congrès? Le Blogo est toujours parti du principe que la volonté d'Obama n'était qu'une condition nécessaire au changement. En aucun cas une condition suffisante. Mais si c'est la nouvelle dynamique au sein de la structure de pouvoir, ça va sûrement être plus divertissant que l'ennuyeux ronron des "fat cats" (expression d'Obama) repus de Wall Street qu'on entend depuis le début de la crise.

Note 2: ou tout ceci n'est-il qu'une chorégraphie soignée pour persuader le public que cette fois-ci, "les banquiers payent" comme le prétend ZH? Nous verrons. Ce qui plaide pour cela est que la réforme financière que ces rodomontades seraient censées aider à passer a plus ou moins été coécrites par les banques (comme la réforme de la santé par les sociétés d'assurance et Big Pharma) et on se demande vraiment où peut bien être l'enjeu. Notons que le dernier emballement du blogo pour une inflexion de politique d'Obama était lors du roll out de la "Volcker rule" et qu'elle n'annonçait pas vraiment une redistribution des cartes en faveur de la ligne Volcker comme j'en avais émis l'hypothèse.

C'est pas sorcier

Du Wapo via Calculated Risks:

How Texas escaped the real estate crisis
Only a dozen states have lower mortgage foreclosure and default rates [than Texas], and all of them are rural places such as Montana and South Dakota, where they couldn't have a real estate boom if they tried.

Texas's 3.1 million mortgage borrowers are a breed of their own among big states with big cities. Fewer than 6 percent of them are in or near foreclosure, according to the Mortgage Bankers Association; the national average is nearly 10 percent.
...
[T]here is a ... secret to Texas's success ... Across the nation, cash-outs became ubiquitous during the mortgage boom, as skyrocketing house prices made it possible for homeowners, even those with bad credit, to use their home equity like an ATM. But not in Texas. There, cash-outs and home-equity loans cannot total more than 80 percent of a home's appraised value. There's a 12-day cooling-off period after an application, during which the borrower can pull out. And when a borrower refinances a mortgage, it's illegal to get even a dollar back. Texas really means it: All these protections, and more, are in the state constitution. The Texas restrictions on mortgage borrowing date from the first days of statehood in 1845, when the constitution banned home loans.

"Delinquency and foreclosure rates are significantly lower in Texas," says Scott Norman of the Texas Mortgage Bankers Association. "The 80 percent loan-to-value limit -- that's the catalyst for a lot of this."

lundi 19 avril 2010

La Fed savait

L'antienne du blogo: La FED savait. Cette fois-ci: "Naked Capitalism" edition.

Grand Monsieur

Bill Clinton balance. Il critique les conseils qu'il a reçus de Rubin et Summers sur la régulation des produits dérivés. Il ne se soustrait pas à sa responsabilité et dit qu'il a pris une mauvaise décision. Il dit également que les républicains ne l'auraient de toute façon pas laisser réguler comme il aurait été nécessaire mais il ajoute: "“I wish I had been caught trying.” (en gros: "J'aimerais pouvoir dire que j'ai essayé").

C'est important car c'est un des premiers membres de la power structure à faire son mea culpa sur la crise financière. Cela met Summers (toujours aux manettes, croyez-le si vous voulez...) en difficulté. Cette déclaration de Clinton peut commencer à changer les termes du débat sur la crise financière. La mise en cause de la power structure n'est plus seulement le fait de quelques économistes plus ou moins en marge comme Simon Johnson qu'on écoute pour sentir le frisson de la contestation mais qui n'ont au final aucun poids.

De plus, Clinton critique ensuite Bush à juste titre sur la régulation complètement absente durant ses deux mandats. Clinton donne donc un coup de pouce à la réforme financière en fragilisant l'axe Wa-Wa, les banques et leurs agents au gouvernement comme Larry Summers, Geithner et la planète "Rubin" en général. Un homme d'Etat donc.

dimanche 18 avril 2010

Goldman et la SEC

La SEC apparaît depuis le début de la crise comme un organisme croupion à la solde de Wall Street. Incapable de mettre un frein au Ponzi Scheme Madoff, elle a même vu récemment un jeune goldmanite (29 ans) nommé à l'un de ses postes de responsabilité (COO). En gros, s'il y avait quelque chose qui n'était pas attendu, c'est bien que la SEC montre les crocs face à un géant de Wall Street et en tout cas pas face au "Vampire Squid".

C'est pourtant ce qui s'est passé vendredi avec la mise en cause de GS par la SEC et la baisse de 12% du cours de la banque. Il semble que cette enquète ait été signifiée à GS depuis plus de six mois ce qui montrerait que la banque n'a pas pu empêcher son déroulement et son aboutissement en dépit de son influence.

La SEC (qui faisait intégralement partie du complexe Wa-Wa pour le Blogo) fait-elle preuve d'indépendance? Est-ce un acte isolé par un élément incontrôlé ou le début d'une renaissance? En attendant la suite, je rangerais plutôt l'annonce de ces poursuites dans la catégorie des évènements tonitruants qui peuvent n'avoir que peu ou pas de conséquences après l'effet d'annonce. Un peu comme les annonces d'Obama sur la réforme du système financier par exemple ou la fermeture de Guantanamo. Il n'en demeure pas moins que le monde depuis vendredi est un peu plus compliqué.

Note: le fonds du dossier semble d'ailleurs un peu alambiqué. Si la grande affaire du subprime est que GS ait fait participer Paulson au ramp-up d'un cdo qu'il comptait shorter sous le faux nez de ACA sans le dévoiler dans la term sheet, c'est pas mal mais pas grand' chose par rapport à la criminalité qui a existé durant la bulle immobilière. Un peu comme quand Al Capone tombait pour fraude fiscale... D'autant que la définition des CDOs n'a pas été sous-traitée intégralement à Paulson mais a fait l'objet d'aller-retours entre ACA et Paulson. De plus, comment déterminer que Paulson voulait shorter? Si ACA l'ignorait, pourquoi Goldman le savait-il? Alors des emails semblent faire la preuve de tout cela mais il s'agit un peu de faire la démonstration d'un vol d'autoradio au milieu de la mise à sac d'un centre commercial. Enfin, si la vidéosurveillance établit une preuve claire... Pourquoi pas?

Volcans

J'ai regardé le cas de 1982 et il semble que le 747 qui a perdu ses quatre moteurs soit passé à quelques dizaines de kilomètres du volcan. L'idée que les cendres puissent être dangereuses à des milliers de kilomètres de l'éruption a-t-elle déjà été vérifiée? Quelles sont les critères utilisés pour clouer les avions au sol? Respecte-t-on des normes préalablement établies ou fait-on des évaluations sur un mode binaire (cendre = pas de vols quelle qu'en soit la concentration?).

Y a-t-il des précédents dans le monde de la condamnation d'une zone aussi grande suite à une éruption? Cette éruption a-t-elle envoyé dans le ciel plus de cendres qu'aucune autre depuis 30 ans? Sinon, pourquoi n'y a-t-il pas eu de réactions similaires lors de ces éruptions précédentes? Cette situation semble ne pas avoir été préparée. Pourquoi n'avons nous pas de mesures plus précises? Si l'espace aérien a été bloqué de manière exagérée, quelles autorités auraient dû préparer cela mieux?

Ce problème semble sorti de nulle part. Pourtant, les volcans ne sont pas vraiment une découverte récente. Pourquoi sommes-nous à ce point démunis? Les éruptions étant fréquentes en Islande, on pourrait imaginer (vu que de nombreux avions passent à proximité constamment) que la dangerosité des nuages de cendre soit un problème relativement compris et encadré.

En trois mots: WTF?

vendredi 16 avril 2010

jeudi 15 avril 2010

Oracles...

Jim Chanos chez Charlie Rose. Il avait prédit la chute d'Enron, il nous promet la chute de la Chine (pour fin 2010).

Au passage, "stating the obvious":

The hole at Enron, Charlie, when the bust settled was about $65

billion. Lehman was twice Enron. We haven’t even gotten to AIG yet.
So the magnitude o of the holes in these balance sheets -- and
Secretary Paulson eluded to it in his account when he said the banks look
at Legman’s books in the last fateful weekend, they realized that the stuff
was overvalued by 100 percent still.
So as I pointed out, you can be --

CHARLIE ROSE: That’s why they couldn’t get anybody to buy it.


JAMES CHANOS: Exactly. You can be off by a billion here and a

billion there, maybe. But when you’re off by a $150 billion on a $600
billion balance sheet, there’s fraud involved. There’s fraud.
And someone knowingly signed those financial statements, which is a
violation under Sarbanes-Oxley, and signed financial statements they knew
not to be fair and accurate.

CHARLIE ROSE: So you think there ought to be more criminal

indictments?

JAMES CHANOS: I think there ought to be a lot of criminal indictments

in what we saw, because you have to understand that the -- what John
Kenneth Galbraith called the nub of the crime -- was simply taking
aggressive marks on illiquid derivatives and hard-to-value securities,
calling it profit, and paying yourself 50

Commentaire du Blogo: Dont' hold your breath...

Aussi: Sur la Chine, la boîte noire qui rend nos "happy meals possible" selon Steven Colbert, Gary Shilling nous promet également l'explosion aka "Game Over". (Gary Shilling avait vu la "lost decade" du Japon)

Aussi: Les régulateurs et les instituions financières savaient. Of course. keywords: Greenspan, Regulators and Industry Insiders KNEW We Were in a Housing Bubble

Qui a autorisé ça?

Un goldmanite arrivé à la direction de la FED of NY en remplacement de Timmy s'est vu délivré une dérogation pour pouvoir acheter des actions GS à l'automne 2008. Des dents ont grincé à la FED à l'époque. Qui a autorisé l'achat pourquoi? ZH pose la question. Keywords: Friedman. Edolphus Towns. FRBNY. Bernanke.

Et qui laisse passer ça? Repo 105.

mardi 13 avril 2010

One big lie

A lire de Zero Hedge sur un papier de John Hussman intitulé "Extend and Pretend". Extrait du commentaire de ZH:

Nothing reall new here, just more confirmation from John Hussman, who tends to be somewhat more diplomatic than us, in highlighting what all those who care already know (the rest are buying AIG, Fannie and Freddie): the banking system is completely insolvent. And to make matters worse everyone in this administration from the very top, to the regulators, to the accountants, to the investors, and to the firms themselves, is in on it. The only thing that makes it palatable - the complete lack of any information about just how bankrupt America is and will continue to be for years, even as we hear every single day from the administration propaganda business stations how everything is doing great. Ignore all the talk about an economic recovery - with the cornerstone of the financial system still in default if it weren't for a variety of accounting gimmicks, not to mention the trillions in fiscal and monetary boosts, and the transfer of resurrection costs from the present to the future via the steep debt curve, real GDP would be down 10% or more, and all public financial firms would be undergoing liquidation (and their management teams likely in prison). Of course, public recognition of just how much of a ponzi the entire economy has become is never a good thing going into midterm elections. And with the Fed directly and indirectly monetizing, with Primary Dealers complicit in realizing full well their 4th Hamptons house would be on the block if they don't, with China forced to keep buying our debt as the alternative is a nor so glorious revolution, we all not only live in Wonderland, but are fully aware of this sad reality, yet happily will continue to do so until the day this lie can not be rolled into tomorrow.

...

The take home is that the "success" of the USA is now based on one big lie: its economy, its finance, its consumer culture, even its integrity and reporting standards. Unfortunately, without historical exception, this is a preamble into various forms of armed conflict, either domestic or external, once the lie is sufficiently grasped by the majority, who care to read between the lines of the inexhaustible daily rally.

lundi 12 avril 2010

Greenspan se dédouane

Via Daily Kos. La dernière des tentatives de Greenspan de réécrire l'histoire.

De Daily Kos également sur les impôts payés par corporate America:

The fact that many ultra-lucrative U.S.corporations pay no taxes to federal government is hardly a new event. In April, 2004, the General Accountability Office found in a study sought by Sen. Byron Dorgan that "[m]ore than half of US corporations paid no federal income taxes during the boom years of the late 1990s." And an August 2008 GAO report sought by Dorgan and Sen. Carl Levin found that "[t]wo out of every three United States corporations paid no federal income taxes from 1998 through 2005." While many corporations did not pay taxes because they had net losses for those years, that wasn't the case for some of the big guys. In 2005, for instance, 25% of large U.S. corporations paid no taxes on revenue of $1.1 trillion.

Could one reason ExxonMobil paid $0 in taxes have to do with the $27,430,000 it spent on lobbying Congress against job-killing, confiscatory socialism? Nah.

dimanche 11 avril 2010

Look forward, not backwards

Floyd Norris du NYT nous enjoint de croire à la reprise et range cette crise dans une longue suite d'évènements absolument normaux faisant partie de la vie (les crises financières précédentes). Fermez le ban. Une fois de plus, c'est "Circulez, il n'y a rien à voir". En lisant cela, on a l'impression que Norris essaye de nous faire revivre la scène finale des Aventuriers de l'Arche perdue quand l'arche d'Alliance est remisée dans un énorme entrepôt de l'armée. Instructif.

vendredi 9 avril 2010

mardi 6 avril 2010

Autres temps, autres moeurs

Quoiqu'idéaliser le début du 20ème siècle sur la base d'une citation est sans doute illusoire... Teddy Roosevelt (pas Franklin):

Morgan argued strongly that his industrial trusts were essential to American prosperity and competitiveness. The banker wanted a deal. "If we have done anything wrong, send your man to my man and they can fix it up," he offered. But the president was blunt: "That can't be done." And Knox succinctly summarized Roosevelt's philosophy. "We don't want to fix it up," he told Morgan, "we want to stop it."

...

The headline quote from President Obama sounded tough: "My administration is the only thing between you and the pitchforks," he told the meeting. But the reality was as mild as it could be: All 13 bankers, no matter how discredited, kept their jobs, their salaries, their bonuses, their pensions, their staff and, most remarkable given the near-complete breakdown of governance, even their boards of directors. Our leading bankers were saved by the generosity and magnanimity of our president.

De Simon Johnson et James Kwak dans le wapo sur la réforme de la régulation financière. La manière dont les pages du Washington Post ont accueilli à bras ouvert Simon Johnson dès qu'il a commencé à faire entendre sa petite musique sur l'oligarchie est troublante mais c'est une side story. Whatever.

samedi 3 avril 2010

jeudi 1 avril 2010

Irak, Iran, Bis Repetita

La campagne de "psyops" sur l'Iran bat son plein et ressemble comme deux gouttes d'eau à celle menée sur l'Irak en 2002/2003. Greenwald qualifie "David Sanger" du NYT de "Judith Miller de l'Iran" dans ce post: "Reporting on Iran should sound familiar". Indeed. Cette fois-ci, le but est quasiment déjà atteint puisqu'un public à nouveau abruti est quasiment déjà prêt à soutenir des bombardements.

A noter, comment la CIA veut vendre le conflit afghan aux opinions allemandes et française.

Dette du monde développé

Résumé en deux pages de JP Morgan Private Bank. Pas de quoi s'inquiéter.

Le marché de l'or, un ponzi scheme ?

C'est ce que déclare un "whistle blower". Un or "papier" se serait peu à peu substitué à de l'or physique sur les marchés et ce qui s'échange ne correspondrait à rien dans le monde réel. En gros, si tout le monde réclame l'or qu'il croit posséder, tout explose. Accessoirement, il dit également que les variations de cours sont complètement manipulés (via Zero Hedge).

A noter que ce whistle blower, Andrew Maguire, a été percuté par une voiture alors qu'il conduisait avec sa femme et que le conducteur du véhicule s'est enfui à pied. Il mettait en cause JP Morgan notamment. Voir le blog Jesse's Café Américain qui s'est emparé du sujet.

Voir également l'update de ZH.

La fraude dans la crise

Elle est centrale et complètement passée sous silence. Naked Capitalism récapitule les comportements criminels qui ont mené à la crise.

Le FBI, le 17 septembre 2004:

Rampant fraud in the mortgage industry has increased so sharply that the FBI warned Friday of an "epidemic" of financial crimes which, if not curtailed, could become "the next S&L crisis."